La magie des slogans électoraux

L’un des grands signes de l’immaturité de notre époque, c’est ce penchant généralisé à se laisser guider par les slogans

Tribune libre 2009

Devant le scandale, devant la corruption, devant l’amoralisme de certains
personnages politiques, les gens ont tendance à avoir deux attitudes :
pourquoi se déplacer pour aller voter puisque dans quatre ans, on aura
simplement déplacé la corruption (brasser la m…) ; ou encore : il faut se
déplacer pour aller voter afin de donner un grand coup de balai et ainsi,
éliminer à jamais les gens croches qui dirigent la communauté.
L’un des grands signes de l’immaturité de notre époque, c’est ce penchant
généralisé à se laisser guider par les slogans. Les hommes ont réclamé
depuis des décennies la liberté de parole mais, en même temps, il semble
qu’ils ont renoncé à la liberté de pensée. Les slogans (électoraux), on le
sait, servent surtout à galvaniser les masses. Ils se substituent souvent
aux arguments et aux démonstrations. Ce qui est le signe d’une grave
décadence intellectuelle.
Les slogans efficaces sont les grands ennemis de la sagesse et de la
vérité. Ainsi, les slogans des campagnes électorales (municipales ou
autres…) ne visent pas à expliquer les réalités politiques d’un milieu
précis. Ils visent à créer une illusion. Par exemple, si on voulait être
sérieux pendant les campagnes à la mairie d’une ville ou d’un village, on
mettrait dans les mains des aspirants, les taxes et les impôts disponibles
de cette ville ou de ce village et on demanderait à chaque candidat de dire
aux électeurs comment il administrerait les sous disponibles. On les
inviterait, par la suite, à dire quel montant il emprunterait pour combler
les demandes des contribuables ou pour lancer les grands projets, à la
veille d’un scrutin général. Les citoyens voteraient par la suite. Ce
serait d’une logique implacable. On ne voterait pas sur un slogan. On
voterait sur des colonnes de chiffres bien réelles, administrées par des
personnes démontrant ou non leur capacité de gérer le bien commun.

Tout au contraire, on préfère présenter aux électeurs des slogans creux et
insipides. Alors, un petit conseil. Gardez les slogans de vos candidats
publiés dans vos journaux locaux lors de la dernière campagne municipale.
Ce seront les mêmes dans quatre ans, je vous le jure ! La plupart de ces
slogans ne sont que des demi-vérités, des attrape-nigauds. Hitler disait
qu’il fallait répéter un mensonge assez longtemps pour que les gens
arrivent à y croire. Ce conseil fort discutable semble devenu le principe
directeur du monde moderne. J’ai gardé les slogans de la dernière campagne
électorale municipale. Dans quatre ans, si je suis encore de ce monde, je
les comparerai avec la nouvelle cuvée. Il n’y aura sans doute rien de
nouveau sous le soleil. Ceux qui croyaient avoir élu des anges pour les
diriger la cité seront fort désillusionnés et, une fois de plus, se
rendront compte qu’ils n’ont élu que des humains pour les gouverner, tout
aussi faillibles que ceux qu’ils avaient chassés du pouvoir.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    2 novembre 2009

    Je me souviens encore de la formule «Nous sommes prêts!», de Charest et sa bande, en 2003...
    Il est vrai que ce slogan les a bien servis... le temps d'être élus. Car comme l'a dit Dany Turcotte, directement, à Jean Charest, à l'émission Tout le monde en parle, les libéraux n'étaient «pas plus prêts qu'une tourtière pas cuite!»
    Et à continuer à mentir à la population, Charest en est maintenant à son troisième mandat comme premier ministre. Lui qui n'aurait jamais, au grand jamais, dû ne décrocher un seul mandat!