Répression contre le droit de manifester

La liberté d’expression que les militaires prétendent vouloir implanter en Afghanistan existe-t-elle ici même ?

Opération Objection

L'erreur afghane

Les recruteurs des Forces canadiennes étaient présents en grand nombre
dans le cadre des Célébrations de la fierté gaie. Niant faire la promotion
du rôle de guerrier, ils ont plutôt affirmé que leur rôle est de «défendre
la liberté et les valeurs du Canada». Des opposants à cette propagande
militaire du groupe Opération Objection et des sympathisants s’étaient
donnés rendez-vous pour dénoncer l’intensive campagne de recrutement de
l’armée.
Les militaires ne semblent pas accepter que l’on exprime notre opposition
à leur propagande guerrière. Les policiers non plus d’ailleurs. Nous avons
eu la preuve que le SPVM n’hésite pas violer les libertés citoyennes les
plus fondamentales pour faire taire les opposants à la guerre : abus de
pouvoir, brutalité et menaces semblent être leurs outils de prédilection
pour y arriver.
Le plus ironique, c’est qu’au début de la manifestation, les recruteurs
nous ont affirmé vouloir défendre la liberté d’expression et qu’ils
n’avaient pas d’opposition à notre présence. Nous nous sommes alors
installés avec notre bannière au milieu de la rue Ste-Catherine (qui était
fermée à la circulation automobile), en face de leur kiosque, pour
distribuer des tracts. Alors que les documents de l’armée visaient à
inciter la jeunesse à s’enrôler dans l’armée, les nôtres expliquaient
pourquoi ne pas s’enrôler. Toutefois, réalisant probablement que les
passants étaient davantage intéressés par notre information que leur
propagande, les recruteurs ont rapidement fait appel à la police dans
l’espoir de nous chasser des lieux.
Un peu plus tard, les policiers nous ont abusivement déplacé, en refusant
de nous dire en quoi nous avions l’obligation légale de cesser nos
activités. Pendant qu’ils utilisaient la force physique sans aucune
justification, la seule réponse à notre question par rapport à pourquoi
nous devrions quitter les lieux à laquelle nous avons eu droit a été : «
tu peux te retrouver en dedans pour ça !». Arrogance, agressivité et
tentative d’intimidation ont par la suite dominé le discours des
policiers, et ils ont même pris soin de nous proférer de nouvelles menaces
avant de nous laisser partir au terme d’un long monologue.
Refusant de nous laisser intimider, nous sommes alors retournés manifester
près du kiosque militaire, en prenant bien soin de ne pas en bloquer
l’accès ni d’obstruer la rue pour ne pas justifier une nouvelle
intervention policière. Un grand nombre de passants sont venus témoigner
de leur appui à notre cause, dont certains ont même joint la
manifestation. Le maire Tremblay a fait partie des passants qui ont vu
notre manifestation : il a maladroitement feint de ne pas nous avoir
aperçu pour ensuite aller annoncer son appui aux recruteurs. Lorsque nous
sommes allés lui demander comment il peut prétendre «être fier que
Montréal soit une ville de paix» (citation tirée du long métrage «Le nerf
de la paix» d’Alexandre Kozminski) tout en appuyant ceux qui font la
guerre, il s’est contenté de répéter être «pour la paix et la justice
sociale» et de se féliciter lui-même de la façon dont il agit avec les
policiers pour que cette réalité se concrétise à Montréal. C’est là de la
pure hypocrisie politique qui n’est guère mieux que celle du maire de
Québec, lui qui se prétend également être en faveur de la paix alors qu’il
bénit l’omniprésence de l’armée dans la ville pendant les fêtes du 400e,
en plus d’oser traiter publiquement les anti-militaristes de «minables».
Plus tard, les mêmes policiers sont revenus et nous ont immédiatement
donné une contravention salée pour «avoir entravé la circulation des
piétons et refusé sans motif valable de circuler à la demande d’un agent
de la paix». Cette accusation ridicule ne peut relever que de l’abus de
pouvoir et du mensonge, puisque nous n’entravions d’aucune façon la
circulation et qu’il ne nous a pas été demandé préalablement de circuler.
Dans les faits, c’est plutôt l’intervention policière en soi qui a entravé
la circulation, puisque quelques dizaines de passants ont effectivement
bloqué la rue lorsqu’ils se sont arrêtés pour observer la scène !
La dernière fois que des policiers ont fait preuve d’abus de pouvoir
contre nos actions anti-guerre (détention illégale de deux militants de la
part du SPVM et de la police militaire à l’intérieur du centre de
recrutement), les agents impliqués ont été convoqués en déontologie
policière pour répondre de leurs actions. Tant que ce genre de situation
se reproduira, nous défendrons nos droits devant la cour et le comité de
déontologie.
Ni la police ni l’armée ne réussiront à faire taire le mouvement
d’opposition à la guerre!
Opération Objection
_ www.AntiRecrutement.Info


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