La lâcheté de Barack Obama

"La calomnie de VLB", par David Ouellette; "Réponse à VLB", par Joël Dion

La doxa sioniste s'effrite, incapable de présenter "un texte d'opinion (reposant) sur des faits vérifiables", et susceptible de justifier un État-Nation qui tue sa minorité, détruit ses propriétés et spolie ses terres... Bien sûr, voilà une opinion bien "antisémite", comme vous les aimez! Chacun poursuit l'histoire qui est écrite dans les fibres morales de son âme, de son génie national. - Vigile


Je comprends mieux maintenant que le soir de son élection à la Maison-Blanche, Barack Obama n'ait pas parlé d'Abraham Lincoln, le seul président américain qui n'a pas trompé ses électeurs. Durant la campagne qu'il mena de son Illinois natal, il avait martelé cet engagement: «Je mettrai fin à l'esclavage des Noirs.» Quand il arriva à Washington après son élection, il répondit aux journalistes qui l'interrogeaient sur son programme abolitionniste: «Je ferai ce que j'ai dit que je ferais.»

Et Abraham Lincoln fit effectivement ce qu'il avait dit qu'il ferait: il mit fin à l'esclavage des Noirs américains.

À son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama promit la lune aux Américains et au monde entier. Il prit notamment parti pour le peuple palestinien et admit que celui-ci devait devenir un État à part entière. Trois ans plus tard, Barack Obama a retourné sa veste et est devenu plus Israélien que l'État juif en endossant, de façon éhontée, le sionisme que promeuvent ses dirigeants, et dont l'ancien président Shimon Peres a lapidairement résumé les intentions: «Les Palestiniens, ces fils de chiens, nous allons les jeter à la mer.»

On colonisa donc les territoires occupés illégalement, on encercla le peuple palestinien en construisant un épais et haut mur, on mit la main sur Jérusalem-Est, ce lieu sacré pour les Palestiniens, et l'on s'est mis à y construire des milliers de logements, on écrasa au bulldozer les plantations d'oliviers des Palestiniens, on fit le contrôle systématique de tout ce qui entre et sort de la Palestine: le terrorisme d'État devint la règle commune par-devers le peuple palestinien. Rien de moins qu'un camp de concentration, voilà ce qu'Israël a fait de la Palestine, au mépris du droit international. Dénoncé mille et une fois par l'Organisation des Nations unies, Israël n'en a toujours fait qu'à sa tête, en toute impunité.

L'entrée de la Palestine à l'UNESCO aurait pu faire de Barack Obama ce grand politique que le monde attendait. Mais un deuxième mandat à la Maison-Blanche étant loin de lui être acquis, Barack Obama a cédé aux puissants lobbys juifs américains et a pris parti contre la Palestine. Israël en a aussitôt profité pour mettre à exécution son plan d'occuper encore davantage Jérusalem-Est pour y construire encore davantage de logements pour les colonisateurs juifs et pour étrangler économiquement la Palestine en ne lui versant plus les 50 millions de dollars auxquels elle a droit tous les mois comme remboursement pour les profits dégagés par les douanes et la TVA. Et cela, a dit le premier ministre israélien, constitue à peine des représailles. Sous-entendu: «Nous ne reculerons devant rien pour vous anéantir si vous ne vous pliez pas à notre politique sioniste.»

Permettrait-on à un autre pays dans le monde de pratiquer un tel terrorisme d'État auquel on doit encore, cerise sur le sundae, tous ces assassinats ciblés, même de politiciens palestiniens pourtant élus démocratiquement par leur peuple?

Barack Obama aurait pu changer définitivement la donne entre Israël et la Palestine. Mais plutôt que de pratiquer la paix comme il s'était engagé à le faire dans son célèbre discours du Caire, il a décidé, par pur électoralisme, de s'adonner, comme ses amis israéliens, au terrorisme d'État en coupant toute l'aide américaine à l'UNESCO; et Stephen Harper, qui est en train de transformer le Canada en pays belliqueux, à la solde des marchands d'armes cupides et corrompus, a évidemment emboîté le pas à Obama.

Le comité d'Oslo, qui a attribué en 2009 le prix Nobel de la paix à Barack Obama, devrait le lui retirer: Barack Obama ne méritait pas et ne mérite toujours pas un tel hommage. Bientôt, il aura sur la conscience plus de crimes contre l'humanité que George W. Bush, son prédécesseur fasciste. Faut le faire, tout de même, quand on vient de l'Illinois, le pays d'Abraham Lincoln, celui de la liberté!

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Victor-Lévy Beaulieu, écrivain

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La calomnie de VLB

David Ouellette - Directeur associé, affaires publiques (Québec) au Centre consultatif des relations juives et israéliennes, Montréal, le 3 novembre 2011

Le Devoir 5 novembre 2011

Le texte d'opinion de Victor-Lévy Beaulieu («La lâcheté de Barack Obama») publié la semaine dernière ne rend pas hommage au devoir d'information d'un journal tel que le vôtre. S'il est vrai que les billets d'opinion offrent une plus grande latitude à leurs auteurs que les articles journalistiques, il n'en demeure pas moins que pour être crédible, un texte d'opinion doit reposer sur des faits vérifiables.

Or, pétri de calomnies, de fabrications et de déformations, le brûlot de VLB perd d'emblée toute crédibilité lorsqu'il impute des propos aussi odieux qu'imaginaires au président israélien Shimon Peres («Les Palestiniens, ces fils de chiens, nous allons les jeter à la mer»). Qui peut croire que ce Nobel israélien de la paix, qui affirmait dans Pourquoi le ciel est-il bleu? que «les gens ont le droit de rêver comme ils ont le droit de manger et de boire», ait pu tenir des propos tirés directement du discours guerrier des dirigeants du monde arabe?

Aussi, ne sommes-nous pas dupes que sous prétexte de la critique d'Israël, VLB s'en prend depuis plusieurs années non seulement à la légitimité de l'État-Nation du peuple juif, mais répand les plus anciens clichés antisémites, à savoir la diffamation des Juifs comme ennemis du genre humain: «Israël ne se comporte pas autrement que le royaume de Judée: ce qui n'est pas moi est mon ennemi et je dois le détruire absolument. Voilà le droit, voilà mon droit» (Victor-Lévy Beaulieu, «Israël, l'Occident et le cochon», paru dans vigile.net le 28 juillet 2006).

La liberté d'informer est un bien précieux qui mérite mieux que la désinformation: après 101 ans d'existence, Le Devoir devrait le savoir.

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David Ouellette - Directeur associé, affaires publiques (Québec) au Centre consultatif des relations juives et israéliennes, Montréal, le 3 novembre 2011

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Victor-Lévy Beaulieu84 articles

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Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singulière. Une bonne trentaine de romans, une douzaine d'essais et autant de pièces de théâtre ; des adaptations pour la télévision





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