Avez-vous lu les journaux canadiens-anglais pendant la campagne électorale ? Si oui, vous avez dû vous étouffer quelques fois dans votre café. Les trois principaux candidats ont été dépeints comme des racistes aux idées étroites. Et le Québec y est présenté comme une province peuplée de ploucs attardés aux idées rétrogrades.
À une certaine époque, ça s’appelait du Quebec bashing. Mais là on peut carrément parler de Quebec hating. C’est à vous faire dresser les cheveux sur la tête.
LES REDNECKS
Tenez, pas plus tard que samedi dernier, dans le National Post, Andrew Coyne a carrément traité Pauline Marois de « redneck » (traduction : plouc, bouseux, cul-terreux). « Toutes les provinces ont leur lot de rednecks, mais dans aucune autre province on ne les nomme leaders des principaux partis politiques », a écrit Coyne dans le journal. Il en avait contre la plateforme électorale « ethnocentriste », « discriminatoire » et « chauvine » du PQ .
« C’est difficile de croire qu’on parle de la vie au Canada au 21e siècle », écrit Coyne. Le chroniqueur du National Post offre une explication pour ce racisme ordinaire: « La position particulière des francophones de la province, (une majorité qui se voit encore comme une minorité en péril en Amérique du Nord) a laissé naître un “majoritarisme”, (une tyrannie de la majorité) qui serait considérée comme répugnante n’importe où ailleurs. »
Autrement dit, au Québec, on élit des ploucs parce qu’on est des tyrans aux idées répugnantes.
XENOPHOBIA
Cette campagne électorale québécoise a aussi fait réapparaître dans les journaux anglophones un mot qu’on pensait disparu et qui commence par un X.
Le 15 août, dans le National Post, le chroniqueur Chris Shelley dénonçait la xénophobie des trois candidats : Marois (pour sa charte de la laïcité) Legault (pour ses propos sur les étudiants asiatiques) et Charest (pour ne pas avoir dénoncé les propos des deux autres)...
« Si ces trois politiciens se présentaient à Edmonton, Victoria ou Halifax, les commentateurs progressistes seraient complètement atterrés et avec raison.(...) C’est fini de marcher sur des œufs. (...) Il faut dénoncer l’étroitesse d’esprit et les tendances xénophobes du Québec. »
Le même jour, dans le même journal, sa collègue Tasha Kheiriddin écrivait noir sur blanc : « La xénophobie se porte très bien au Québec . »
Dans la Gazette, Don Macpherson allait encore plus loin : « Le 4 septembre, un X à côté du nom du candidat du PQ pourrait être un vote pour la xénophobie. »
Le 7 août, dans le National Post, Jonathan Kay s’en prenait au vidéo de campagne du PQ. « Ce n’est pas complètement xénophobe, pas tout à fait Front National » a-t-il écrit, mais quand même très dérangeant. Pourquoi ? Parce que dans le montage d’images du Québec, on ne voit pas de photos ... du Chinatown ni de la Carifête ! L’auteur en conclut que Marois associe les valeurs québécoises à des valeurs blanches et chrétiennes.
L’INSULTE ET L’INJURE
Pendant les grandes heures du mouvement séparatiste, les journaux anglophones dépeignaient la vie au Québec comme un enfer pour la pauvre minorité anglophone. Mais le ton utilisé en ce moment dans le ROC pour décrire les positions des candidats, c’est carrément du grand délire.
Le problème c’est qu’en voulant critiquer les candidats et leur programme électoral ils se trouvent, en même temps, à insulter la population québécoise au grand complet.
CULTURE ET MÉDIAS
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