Aux jeunes générations de prendre le relais

La Grande Débandade!

De crier haut et fort leur ras-le-bol

Tribune libre

Quand donc va cesser cette grande débandade qui a présentement cours au Québec? Quand donc va venir ce sursaut qui fera que nous serons enfin sensibilisés au fait que nous sommes lentement en train de perdre un par un tous les acquis de la Révolution tranquille?

Ce fut bien avant les années soixante que cette dite révolution avait été amorcée. Avec les tenaces défricheurs qu’ont été les Lionel Groulx, Jean-Marie Nadeau, Esdras Mainville, Edouard Montpetit. Et Borduas. Ces grands avaient fortement travaillé le terrain avant l’arrivée des Lesage, Lévesque, Lapalme, Gérin-Lajoie. Et Daniel Johnson père.

Dans un de ses propos tenus afin d’accéder à la chefferie du Parti libéral, Philippe Couillard avait prôné un retour aux grandes idées qui avaient jadis émané de la tête des grandes personnalités gravitant autour du premier ministre Lesage. Force est de constater que, sous sa coupe, le PLQ est tout le contraire de ce qu’il avait été dans les années soixante. Ce que plutôt l’on est en mesure de voir aujourd’hui, est le fait que c’est justement sous la direction de celui qui se proposait de renouveler avec les années soixante que le PLQ procède à une grande débandade de l’État proprement suicidaire pour le Québec.

Grande Débandade que celle de s’opposer à l’établissent des balises de la vie en société pour ceux et celles qui se joignent à nous tel que le proposait le gouvernement Marois lors de son bref séjour au pouvoir. Grande Débandade que de ne rien faire contre le continuel déclin du statut du français. Surtout à Montréal. Grande Débandade que tous ces déclarations floues d’un premier ministre cherchant subrepticement à nous convaincre qu’il y a du bon dans la constitution de 1982, laquelle a toujours comme ultime objectif de faire du Québec une province bien comme les autres.

N’en déplaise à Philippe Couillard, le Québec sous son égide s’éloigne de plus en plus de l’esprit progressiste qui prévalait durant la décennie soixante du siècle dernier. Et quand on entend la nouvelle ministre de l’économie s’enthousiasmer de l’achat des quincailleries Rona par Lowe’s, on est en droit de fortement s’ennuyer du Jaques Parizeau d’entant, grand conseiller des Lesage, Johnson et Lévesque.

Nous avons vite compris ce que voulaient dire « les vraies affaires » dans la tête de notre actuel premier ministre : destruction accélérée de cet État-Providence, qui pourtant, faisait notre fierté dans une Amérique du Nord de plus en plus consumériste. Tout le contraire de ce qu’ont cherché à faire les Lesage et Lévesque. Aujourd’hui, les Couillard, Barrette, Coiteux, et autres Leitao, tentent plutôt de nous faire gober les mérites du néo-libéralisme et de la globalisation de l’économie. Une idéologie qui mène le monde tout droit à la catastrophe.

Je vous l’dis. Nous vivons à l’ère de la Grande Débandade. Aux jeunes générations de prendre le relais. De crier haut et fort leur ras-le-bol. Assez, c’est assez.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    11 février 2016

    Monsieur Charron
    Je suis entièrement d'accord avec vous mais pour que les jeunes générations bougent, il va falloir que le PQ sorte de son flou sur la question référendaire, la langue et l'immigration. Avec deux référendums perdus, les plus jeunes ne peuvent pas s'identifier à des "loosers", à des dirigeants qui sont pour le maintien du statu quo actuel dans le Canada. Le PQ n'a aucun projet de pays, même pas un plan de match pour l'élection de 2018 qui doit être référendaire selon moi. C'est la petite politique rase motte au quotidien. On le voit bien avec la question de l'immigration massive au Québec, l'intégration de ces nouveaux arrivés, la francisation, etc.
    C'est pas des farces, le PQ, par son inaction, se fait complice de notre assimilation avec les libéraux par peur d'être traités de racistes même si c'est une question de vie ou de mort pour nous. Ici au Québec, tout le monde est branché sur le multiculturalisme à la "canadian"; pas surprenant que la langue française se dévalorise et foute le camp. Le multiculturalisme, c'est la dernière phase avant l'assimilation; il va y avoir bientôt, si rien n'est fait, une langue de trop au Québec et c'est le français qui va écoper, je vous le dis.
    C'est le temps pour les dirigeants du PQ de préparer la population pour les prochaines élections qui doivent être référendaires comme en Catalogne. Option nationale a beau être un groupuscule mais, au moins, ils ont précisé leurs intentions sur la question référendaire basée sur celle de la Catalogne. Il faut sortir de la défaite référendaire de 1995, de la société civique qui a eu pour effet de tout mettre sur le neutre dans ce parti. Tout est devenu figé et rien ne bouge, ce n'est pas très stimulant pour les plus jeunes et les moins jeunes, vous admettrez. Je suis prêt à reprendre le combat pour l'indépendance avec le PQ mais à une condition; que ce parti sorte de son flou et qu'il fournisse la certitude qu'il se battra vraiment pour l'arrivée du pays québécois. Bon texte!
    André Gignac 11/2/16