Gouvernement Charest

La gestion pourrie se poursuit

Chronique d'André Savard

Pour désengorger les urgences et mieux répartir les efforts dans le domaine de la santé, on a voulu user du gros bon sens. Distinguons d’abord les lits de courte durée des lits de moyenne durée et des lits de longue durée. Il est absurde par exemple qu’une personne âgée occupe un lit de courte durée parce qu’il manque d’hébergement adapté pour des soins de longue durée.
Le gouvernement Charest a donc convoqué des propriétaires de résidences pour personnes âgées et leur a servi un prêchi-prêcha sur les PPP, ce fameux partenariat avec le privé qui allait tout sauver. Les propriétaires ont noté qu’ils avaient de l’espace disponible et que s’équiper selon les normes leur était possible. On leur a dit de se dépêcher. Ce fut le branle-bas et on a mis sur pied, au gouvernement, un service pour veiller à la certification de ces résidences afin de s’assurer qu’elles s’acquittent bien de leur nouvelle vocation.
Et puis, par quelque revirement inexplicable, le gouvernement s’est désisté. Il a laissé les résidences conviées à s’équiper pour un programme de partenariat, là, comme ça, abruptement, sans respect pour leur parole. Les résidences sont plantées là avec leur installation sur les bras.
Le gouvernement Charest a préféré ouvrir des ailes désaffectées dans des bâtiments hospitaliers en les dotant de lits et de matériel à la va-vite. Pendant ce temps, les résidences nouvellement équipées restent avec des étages de lits vacants et des investissements pour rien. Ils blâment le gouvernement de mettre leur entreprise en danger.
Le résultat c’est qu’il n’y a toujours pas de distinction entre les lits de courte durée et ceux de longue durée, des investissements temporaires dans des bâtisses désaffectées, des entreprises pour le troisième âge fragilisées financièrement et qui n’épaulent pas le réseau. Comme exemples de mauvaise gestion, c’est difficile de faire pire.
Il est inutile de parler de refinancement de l’Etat si au départ on s’évertue à défaire ce qui se fait et à empiler les difficultés. Demander $250.00 aux utilisateurs dans un tel contexte équivaudra à jeter du nouvel argent par les fenêtres. Le gouvernement Charest refuse d’apprendre de ses erreurs.
Il lâche les programmes des partenariats là où ils ont des chances de réussir. En contrepartie, il les maintient là où ils sont inappropriés comme pour la construction d’un mega-hôpital. En outre, le gouvernement Charest refuse les Commissions d’enquête et en même temps il lance des cures minceur à l’aveugle.
Prenant pour acquit qu’il fallait deux fonctionnaires pour faire le boulot d’un seul, il se comporte comme si la moitié des fonctionnaires étaient de trop. Une secrétaire s’en va à la retraite et c’est à ceux qui restent de se répartir les appels téléphoniques. On accumule les dossiers en retard et on fait appel à des contractuels pour pallier au plus pressé.
Le contractuel se fatigue de sa précarité, part et on recommence la formation. Entre-temps, les retards empirent. Alors on fait appel à la sous-traitance. Et on nomme une cohorte de cadres pour gérer les relations avec la sous-traitance.
On en est là. Dans le secteur de la santé, après avoir laissé les résidences privées qui désiraient développer une vocation pour les soins de moyenne et longue durée en plan, on se concentre sur la constitution des installations temporaires. Pas une mince tâche qui exige la nomination d’une douzaine de cadres payés en moyenne $70 000 par année. Et on ne peut pas dire que c’est exagéré pour essayer de nettoyer à mesure les effets d’une gestion pourrie.
André Savard


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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    6 avril 2010

    «La gestion pourrie se poursuit.»
    Oui, en effet. La gestion pourrie, et les cadeaux aux amis du régime, et la corruption; tout comme l'insulte à l'intelligence de la nation québécoise, de manière générale.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2010

    C'est le même constat avec la fermeture de l'hopital psych. Rivière des prairies. Ce sont les tizamis de M Levin qui ont eu le contrat. C'est la plus petite entreprise qui a obtenu ce contrat qui se devait de bien servir la clientèle. Il on transféré les patients au privé dans un anciens motel rénové à Laval avec beaucoup moins de services. La cie offre un service pourri sans parlé de l'hygiène qui fait défaut.(Il n'y a pas d'entretien à temps plein, on demande aux préposé et autres employés de faire le ménage,la bouffe etc...).