La double parade

Nous avons mille fois exposé ici ce en quoi l'Afghanistan n'est pas l'Irak. Ce en quoi cette mission est morale et conforme au rôle historique, à la fois de combat et de pacification, des Forces armées canadiennes.

NON à l'aventure afghane



Aujourd'hui, la ville de Québec aura droit à deux parades, l'une militaire, l'autre pacifiste. Le départ prochain de 2500 soldats de Valcartier pour l'Afghanistan est le déclencheur de ce double déploiement. L'affaire a son diptyque médiatique: il s'agit du déchirement familial des Déri frère et soeur, l'un [professeur (Francis Dupuis-Déri)->7225], l'autre [militaire en partance pour Kandahar (Catherine Déri)->7300].



Le premier soutient que l'intervention canadienne en Afghanistan n'est que soumission à George W. Bush et parrainage de l'administration Karzaï, aussi condamnable que l'était la dictature des talibans. La seconde rappelle que l'opération a été avalisée par les Nations unies, souhaitée par le gouvernement afghan élu et assumée par plus de 35 pays; bien qu'imparfaite, elle donne des résultats.
Les deux plaidoyers sont évidemment irréconciliables.
Nous avons mille fois exposé ici ce en quoi l'Afghanistan n'est pas l'Irak. Ce en quoi cette mission est morale et conforme au rôle historique, à la fois de combat et de pacification, des Forces armées canadiennes.
Le mouvement pacifiste que l'on voit agir a lui aussi ses racines historiques. Elles se trouvent dans un certain pacifisme occidental ayant, par exemple, pris parti contre l'Occident pendant la guerre froide. C'est le « pacifisme-prétexte «, dont l'indignation est invariablement à sens unique, qui n'accable que l'Occident, et qui entretient un agenda n'ayant rien à voir avec le bonheur des Afghans - devinez lequel
Cette confortable rébellion est à ce point conformiste, banale, connue et documentée que c'est sur autre chose qu'il faut s'attarder aujourd'hui.
Ainsi, supposons que l'opération afghane soit immorale. Supposons même (et c'est, hélas!, une réelle possibilité) qu'elle soit vouée à l'échec. Est-ce que, à ce moment-là, ce n'est pas auprès de l'État canadien qu'il faut protester? Et non en accablant les militaires placés sous ses ordres, des prolétaires sous-payés qui, probablement pour la plupart, croient en leur mission? La population américaine, dégoûtée de la guerre en Irak (vraiment immorale et désastreuse, celle-là) n'a-t-elle pas la décence de respecter quand même ses soldats et leurs familles?
Or, les organisations pacifistes d'ici ciblent maintenant nos soldats et leurs familles.
Il y a quelques jours, des lettres ont été envoyées à celles-ci, les prévenant que leurs maris, épouses, fils et filles serviraient de « chair à canon « - une initiative épistolaire d'une compatissante humanité et d'une haute élévation morale!
Aujourd'hui, les manifestants occuperont la rue en même temps que les militaires. Et les cadres supérieurs des organisations pacifistes impliquées ont déjà prévenu qu'« on ne peut pas prévoir ce que chaque manifestant fera « et que, s'il devait y avoir de la violence, ce sera « de la part de la police ou des supporters (des militaires) «. On a déjà entendu cette sorte de rhétorique
Plaidons tout juste pour un peu de décence.
Pour que, avant de partir risquer leur vie pour de vrai, les hommes et les femmes de Valcartier n'aient pas à subir, chez eux, l'assaut de pacifistes guerriers.


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