La diplomatie québécoise plus active que jamais

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À la suite du commentaire pour le moins égarant [sic] de [Mme Lise Payette paru dans Le Devoir du 20 février dernier->18052], je me permets d'apporter certains rectificatifs afin que la population du Québec ait l'heure juste quant aux efforts et à la stratégie déployés par notre gouvernement dans ses relations avec les États-Unis. Car, loin d'être absente comme il a faussement été rapporté, la diplomatie québécoise est en ce domaine plus active que jamais!
Le jour même de la publication de cette chronique, j'étais d'ailleurs dans la capitale américaine, après avoir été, en début de semaine, à New York. Le nombre et l'importance des décideurs rencontrés lors de ces missions démontrent à eux seuls la profondeur de la diplomatie québécoise. À Washington, j'ai été reçu au Département d'État, où j'ai pu réitérer la volonté du gouvernement du Québec de travailler à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un partenariat renouvelé avec les États-Unis, en particulier dans les domaines de l'économie, de l'énergie et de l'environnement.
Comme notre gouvernement ne cherche pas à être en guerre perpétuelle avec Ottawa et qu'un esprit de confiance mutuelle règne dans nos relations, la visite du président Obama dans la capitale fédérale a été pour nous un succès et je peux vous assurer que les enjeux prioritaires pour le Québec y ont été soulignés. J'en veux pour exemples les discussions qui ont eu cours sur notre inquiétude concernant le protectionnisme américain ou les questions d'énergie et d'environnement, de même que sur la reconnaissance de l'hydroélectricité comme énergie renouvelable. Nous défendons les intérêts du Québec en tout temps et avons obtenu à cette occasion, comme au fil des dernières années, de très bons résultats.
Pour exercer une influence sur la politique américaine, il faut bien sûr envoyer les messages nécessaires au président, mais il faut aussi le faire auprès des gouverneurs, des membres du Congrès de même qu'auprès de plusieurs conseillers influents, et c'est ce que nos délégués à Boston, New York, Chicago, Washington, Atlanta et Los Angeles font chaque jour. La semaine dernière, nous avons d'ailleurs profité du momentum de la visite présidentielle pour continuer sans relâche nos représentations.
Les représentants diplomatiques du gouvernement américain en poste au Québec font aussi figure d'interlocuteurs de premier plan. Ils s'avèrent un lien direct entre le gouvernement du Québec et celui des États-Unis. Depuis mon assermentation, en décembre dernier, je les ai rencontrés à maintes occasions. Notez que, parmi toutes les provinces canadiennes, le Québec est la seule où l'on retrouve deux consulats généraux américains, soit l'un à Québec et l'autre à Montréal. On célébrera d'ailleurs cette année le 175e anniversaire de la présence diplomatique américaine au Québec.
En outre, nos délégations à l'étranger sont reconnues pour leur pertinence et leur efficacité tant par les milieux d'affaires que par les intervenants institutionnels et culturels. Le Québec possède des représentations dans 26 villes à travers le monde, dont sept délégations générales. Nos diplomates y font un travail remarquable. Ils ont des contacts au plus haut niveau dans tous les pays où nous sommes présents, ce qui fait que le Québec est reçu au State Department comme au Quai d'Orsay, ou même par le président de la Commission européenne.
Le commentaire de Mme Payette s'en prend à l'action internationale du Québec en faisant part d'impressions qui ne résistent aucunement à l'épreuve des faits. On ne peut ignorer les réalisations de la diplomatie québécoise des dernières années notamment sur les questions de la lutte aux changements climatiques et de la protection de la diversité culturelle. Le Québec n'a pas à rougir de ses actions à l'international et peut même se targuer d'être aujourd'hui l'un des États fédérés les plus actifs dans le monde en ce domaine. Je tiens à vous assurer que, contrairement à ce qui a été prétendu, le ministère des Relations internationales continue de faire valoir énergiquement les intérêts des Québécois tant auprès de l'administration américaine que des décideurs de toute la planète, comme il le fait depuis plus de 40 ans.
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Pierre Arcand, Ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie


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