TUNÉSIE
La détermination du peuple semble totale, les manifestants savent qu'ils risquent la mort et pourtant la foule est dans la rue, y compris les avocats, les artistes, les enseignants.
La rue a été plus forte. Le président tunisien Ben Ali a quitté le pays, vendredi. Selon un porte-parole du gouvernement maltais, l'avion du président en fuite, âgé de 74 ans, a survolé peu avant 20 heures (heure de Paris) l'espace aérien maltais "en direction du nord". Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence jusqu'à la tenue d'élections anticipées.
L'homme fort de la Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali, a pris la poudre d'escampette, hier, après 23 ans de règne sans partage, devenant ainsi le premier dirigeant d'un État arabe à abandonner le pouvoir sous la pression de la rue.
http://www.ledevoir.com/international/afrique/314791/tunisie-la-rue-chasse-ben-ali
«Je suis heureuse et ravie qu'un pays ait pu, par la force de son peuple, remplacer le pouvoir dictatorial, et sans intervention de l'étranger, c'est très important. »
http://www.liberation.fr/monde/01012313942-c-est-aujourd-hui-l-independance-pas-en-1956
SUD-SOUDAN
Environ 4 millions de Soudanais du Sud ont une semaine pour s'exprimer lors du vote référendaire qui a débuté dimanche 9 janvier. Le vote se déroule à Juba, la future capitale du futur 54ème État africain. Ils ont jusqu'à samedi 15 janvier pour signer en lettres d'or la partition du plus grand pays d'Afrique avec ses 2 505 810 km2 de superficie qui va donner naissance au 193ème État de la planète dont le nom reste à trouver. En effet, il y a actuellement 192 États membres de l'Organisation des Nations unies plus le Vatican. Le Vatican est, à ce jour, le dernier État incontesté qui ne soit pas membre de l'Onu, où il bénéficie cependant d'un statut d'observateur permanent depuis 1964.
"C'était long, mais je devais voter. C'est tellement important de voter pour la liberté", dit Combi Martin, un étudiant qui a pédalé deux jours sur son vélo pour arriver à un bureau de vote.
[
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/top-news/20110110.AFP9200/sud-soudan-participation-massive-au-deuxieme-jour-du-referendum.html-> http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/top-news/20110110.AFP9200/sud-soudan-participation-massive-au-deuxieme-jour-du-referendum.html]
"Que tant de personnes aient voté aussi vite, c'est la preuve de l'importance de ce référendum pour nous", estime Mary Kwaje. "Nous voulons notre liberté".
Les bureaux de vote pour le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan sont maintenant fermés. Ce scrutin historique qui a commencé dimanche dernier doit mener à la partition du plus grand pays d'Afrique.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/01/15/005-sud-soudan-referendum-carter.shtml
La naissance d'un nouvel État sud-soudanais pourrait intervenir dès juillet, date de la fin de la période intérimaire de six ans fixée par l'accord.
QUÉBEC
75% de la population se déclare insatisfait du gouvernement Charest. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/314828/sondage-leger-marketing-le-devoir-la-grogne-reste-forte-envers-le-gouvernement-charest Les raisons de lui en vouloir sont nombreuses : gaz de schiste, écoles passerelles, corruption, nominations, commissions bidons, pertes de 40 milliards à la CDEP, hausses de tarifs, coupures dans la francisation, etc.
À ce jour, près de 250 000 personnes ont signé une pétition réclamant son retrait. Quelle a été la réaction des politiciens et des syndicats face à cette initiative? Ont-ils saisi la balle au bond? Mis de l’huile sur le feu?
Lorsque la pétition a dépassé les 100 000 signatures, il a été question d’une manifestation. Plutôt que de sortir illico presto dans les rues du Québec, il a fallu décider d’une date, d’une heure et d’un lieu. Le 12 février a été évoqué. Un samedi pour ne pas trop déranger et vis-à-vis une Assemblée nationale déserte. Au Québec, c’est l’intention qui compte. On veut manifester sans déranger et, Carnaval oblige, on déplace le rassemblent du 12 au 19 pour déranger encore moins.
Jamais de mouvement spontané devant les bureaux de Jean Charest, sa maison de Westmount, son bureau de circonscription, les bureaux de circonscription de ses députés et ministres. Pas de grève. Pas de blocage de ponts. Pas de « hate-in ». Pourtant, 3 jours avant le référendum de 1995, les Canadiens n’avaient pas eu de scrupules à débouler Place du Canada pour venir nous dire quoi faire…
En Tunisie, la rue a eu raison de Ben Ali. Le Sud-Soudan s’apprête à devenir le 193ième État reconnu par l’ONU. Le Kosovo, le Monténégro, le Timor oriental sont devenus indépendants. Le Chili, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, la Bolivie et l’Équateur reconnaissent en La Palestine un État libre et indépendant. Et le Québec? Le Québec tergiverse.
Les atteintes canadiennes envers notre démocratie seraient-elles trop subtiles? Notre liberté a-t-elle moins de valeur que celle d’un Sud-Soudanais? Sommes-nous trop petits pour voir grand?
CITATIONS
Les grands esprits discutent des idées; les esprits moyens discutent des événements; les petits esprits discutent des gens. (Eleanor Roosevelt)
Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès. (Nelson Mandela)
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. (Albert Einstein)
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7 commentaires
Pierre Daviau Répondre
21 janvier 2011L’indépendance nationale du Québec ne peut s’effectuer en faisant simplement du copier-coller des situations politiques qui existent à travers le monde.
Certains privilégient des coups d’éclat, d’autres de L’activisme de pacotille ou des révolutions de salon. Certains cherchent un mot magique, une phrase ou une idée miraculeuse. Enfin, d’autre croient que l’indépendance nationale du Québec sera réalisée par un tour de prestidigitation qui leurrerait les Québécois.
Peine perdue, en ce qui concerne l’indépendance nationale, il n’existe pas de méthode facile ou rapide et surtout pas de raccourci. Donc, les actions intempestives ne rapportent rien si ce n’est des lendemains douloureux.
La réponse réside dans l’apprentissage des fondements de l’indépendance nationale et de l’enseignement de ceux-ci aux Québécoises et aux Québécois. À cet effet, Bruno Deshaies a écrit 375 chronique dans Vigile; la lecture de plusieurs de ces chroniques est un commencement. Il existe aussi deux livres;
1) Histoire de deux nationalismes au Canada de Maurice Séguin, Guérin 1997
2) Les Normes de Maurice Séguin – le théoricien du néo-nationalisme, Guérin1999.
Bruno Deshaies a été un étudiant de Maurice Séguin et il connaît ces deux publications.
Il vous est aussi loisible de consulter Le Rond-Point des sciences humaines, site de Bruno Deshais; http://www.rond-point.qc.ca/ .
Réaliser l’indépendance nationale requiert l’union des forces indépendantistes, un effort concerté et une présence quotidienne dans ce combat primordial pour sauvegarder les intérêts supérieur du Québec.
Pierre daviau
Québec
Le 20 janvier 2011
(1) Le grand Robert de la langue française 2001, tome 5, p. 1170. ♦ 2 Fig. Habileté à produire de faux semblants.
Archives de Vigile Répondre
20 janvier 2011Madame Moreno, c'est bien simple : l'hymne national de la
majorité actuelle se résume à ce quatrain extrait d'une
(vieille) chanson de Tex Lecor :
♪ Tant qu'y restera que'que chos' dans l'frigidaire ♪
♪ J'boirai ma bière, j'fermerai ma gueule, pis
j'laisserai faire, ... ♪ (Repris en choeur, c'est joli)
Et le dit Tex Lecor, anime un évènement "culturel" à
Hollywood (FLoride) portant le nom bien évocateur de :
"CANADA FEST", le tout commandité par un groupe de
fédérastes purs-Z-et-durs. Et la foule y court, y court!
Comprenez maintenant?
Christian Montmarquette Répondre
20 janvier 2011Nombre de fois je me suis demandé de quel bois vous vous chauffiez Madame Moreno.
Car vous avouerez avec moi que certains de vos articles étaient plutôt à saveur défaitiste.
Mais vous me voyez fort heureux de constater que depuis quelque temps, ici comme au Devoir, le progressisme de vos idées rejoignent de plus en plus les miennes.
Cordialement,
Christian Montmarquette
.
Archives de Vigile Répondre
18 janvier 201119 janvier 2011 Bruno Deshaies
Pourquoi ça ne marche pas la souveraineté floue ou rampante ? Pourquoi mettons-nous tant de temps à FAIRE plutôt qu’à DIRE, pour DIRE quoi ? Pourquoi le cap de l’indépendance, cette destination collective, NATIONALE, et non pas des projets de pays à répétition et des débats interminables dans le SOCIAL ?
Qu’est-ce qui est coincé ? Où est-ce que ça bloque ? Et aussi, qui ou quoi nous en empêche ? C’est essentiellement une dérive conceptuelle qui nous dérange, nous mêle et nous déboussole. Une trop longue ANNEXION nous empêche de voir clair et avec détermination.
Il a autant d’objectifs de souveraineté qu’il y a d’individus qui se disent indépendantistes. La boussole est mal orientée et les multiples déclinaisons ne nous permettent pas d’atteindre le port désiré. Alors, tout le monde s’occupe dans son coin croyant savoir ce que c’est que l’indépendance.
Combien d’indépendantistes pourraient adhérer sincèrement, dans leur for intérieur, à ce que vous pouvez lire à l’Adresse Internet qui suit :
ICI : http://blogscienceshumaines.blogspot.com/2010/10/mettre-le-cap-sur-lindependance.html
Pour la détermination, il faudra d’abord que les Québécoises et les Québécois s’affranchissent complètement des séquelles laissées par l’annexion britannique et canadian ainsi que de l’idéologie fédéraliste qui est, elle-même, sous la dépendance de l’idéologie impérialiste canadian.
Ce terrain doit être déminé totalement afin de prendre conscience qu’il faut penser autrement, c’est-à-dire dans l’optique indépendantiste. Il faut mettre fin aux débats qui concernent nos privations (les oppressions accidentelles) et s’atteler à la tâche de l’action vraiment indépendantiste (soit mettre fin à l’oppression essentielle que subit le Québec). Pour cela, il faut créer l’unité québécoise conte l’unité canadian. Il faut enfin se donner un corpus indépendantiste adéquat qui nous permettra de FAIRE l’indépendance du Québec et non pas d’agir uniquement au gré des circonstances qui nous affligent.
Jean-Paul Gilson Répondre
18 janvier 2011détermination mais surtout auto-détermination. Il n'existe pas d'alter(autre) détermination qui ne soit d'abord auto (soi-même)Là est le problème
Nous attendons de l'autre qu'il fonde notre conviction intérieure en espérant recevoir de l'extérieur le message que nous attendons.
Fort bien mais ceci nous inhibe dans l'acte et dans l'oeuf!Car sitôt reçu de l'autre, cet aval de ce que nous n'osions proférer nous-mêmes se transforme en une connivence béate, oisive, autosuffisante dont nous nous repaissons jusqu'à plus soif.Au grand plaisir des Messieurs qui savent y faire pour maintenir le peuple dans ses vains espoirs, pouvu q'ils ne restent que des espoirs... désespoir!.
Voyez Vigile, tous des beaux parleurs (quasi, excuses pour les autres), tous d'accord pour un pays mais... personne dans la rue! Trop froid, trop chaud, trop tard, trop tôt, trop loin, trop vieux, trop occupé
Détermination, mettre un terme (mot) sur quelque chose (démission, corruption) ou une terminaison, une fin à.. un régime, à un non-acte
JP Gilson
Archives de Vigile Répondre
17 janvier 2011Bonjour
Vive la Tunisie libérée de son dictateur et bravo au peuple tunisien qui n'a pas eu peur de descendre dans la rue pour changer les choses! J'aimerais être capable d'en dire autant pour le Québec mais ça c'est une autre histoire; les réflexes sont pas là mais ils manquent de motricité étant paralysés par la peur depuis 1760, l'année de la Conquête qui a laissé beaucoup de séquelles. L'histoire s'accélérant rapidement au Québec avec toutes les magouilles de ce gouvernement pourri, depuis 2003, contre son propre peuple; il va sûrement y avoir un revirement de situation puisque les choses ne peuvent pas stagner indéfiniment. Une chose positive: Marois a décidé de faire une tournée des régions pour vendre sa salade de la souveraineté (hic!). Je l'attends dans les Laurentides pour lui poser des questions assez embarrassantes; je ne lui donnerai aucune chance, ça c'est sûr! Il m'a fait plaisir. INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac pour un Québec indépendant et libre!
Archives de Vigile Répondre
17 janvier 2011Patience. Electrolux ferme. Shell ferme. Foresterie. Agriculture. Pharmacie. Textiles. Délocalisations multiples. Mais c'est pas encore la famine: emplois à moins de 10$ chez Wal-mart, McDo, Zeller, emballeurs alimentaires, livreurs, conducteurs de zamboni, serveurs... Toute la famille retire son chèque. Il y a encore de quoi dans le frigo, sous un toit étanche.
Quand ces emplois seront remplacés par des distributrices, nos conditions s'approcheront de celles du Soudan, de Tunisie, d'Haïti. Alors peut-être les Québécois manifesteront-ils spontanément. Mais dérangeront-ils pour autant? Le Canada pourra alors se passer des votes québécois, n'aura plus besoin de subventionner pour acheter personne et il sera déjà maître des ressources naturelles, qu'il pourra exploiter sans égard au milieu ambiant: population mexicanisée. Des minières canadiennes ont pollué les puits et l'air de populations mexicaines et même assassiné des manifestants écologistes...
Faux sentiment de confort, risque d'arriver trop tard.