L'affaire 728

La « déonthéologie » à la rescousse

Tribune libre

Impossible de critiquer ou de faire changer les choses lorsqu’il s’agit d’institutions. Le sacré, dans l'ordre ou le désordre, c'est primordial à ce qu'il parait.
Jusqu'à preuve du contraire, le Service de Police de Montréal (SPVM) est un des meilleurs corps policier au monde. Et la Sainte Église catholique romaine aussi.
De toute évidence, s’il existe un malaise au sein de ces institutions, ce n’est pas aujourd'hui que ceux qui en ont la charge vont l'admettre publiquement. La béatitude ce sera pour un autre printemps.
Après tout, un malaise est un malaise au même titre qu’une institution est une institution. Que ce soit la Sainte Église catholique de Montréal ou le siège de l'église anglicane, la Cathédrale de Cantorbéry, le SPVM, la SQ ou le musé de la rémission de nos péchés on risque fort de nager dans l’immobilisme, le conservatisme et la négation des faits avant que ne survienne le miracle d'un quelconque aveux.
La fin des temps serait plus probable et probante qu'une soit disant transfiguration ou résurrection d'un véritable esprit critique au sein des forces qui structurent nos vies. Les vieux démons ont la vie dure. À moins d’être Dieu en personne ou la perfection même.
Le discours de ces institutions, mêmes prises en flagrant délit de culpabilité, on le connait: « On s’excuse, amen ! ».
La suite des événements aussi on la connait : sacrifier à l’autel de « l'infaillibilité » quelques boucs émissaires. Dans ce cas-ci la grande génisse numéro 728 est toute désignée, question d’apaiser la colère d'un Dieu unique à la pensée unique.
Mais entre vous et moi, le sacrifice d'une tête de turque ne risque pas de faire tomber les murs de Jéricho. Un coup de trompette serait probablement plus efficace. Surtout pour ceux qui ont intérêts à ce que ces institutions ne changent pas.
À les entendre prêcher la bonne nouvelle, ces derniers nous refont le coup de la comparaison avec ce qu'il y a de pire sur Terre, style: « Vous êtes chanceux ici. Ailleurs, ce serait le Golgotha, les chaînes de la tête aux pieds, la terre battue et pour en finir, tout en douceur, le four crématoire..."».
Qui dit mieux ? On peut-tu se comparer avec meilleur que soi ? Au mieux enquêtons-nous fraternellement, c'est-à-dire entre corps défendants. Corps policiers, bien entendu.
Après ce bref et percutant examen de conscience, il n’y aurait pas plus de violence dans les rangs sacerdotaux de la SQ ou du SPVM que dans une église abandonnée. Un monastère de silence. À côté de cela la grande Sodome et Gomorrhe serait un exemple de moralité: le gotha de toutes les vertus.
Dans tous les cas, violences et pédophilies ne sont qu'exceptions, légendes et mythes: "Sex, lies and videotape" comme ils disent en anglais.
Mais faites-vous en pas, les gardiens du temple vont encore un fois gérer ça à l’interne. Cette fois, ils vont ré-écrire la Bible en « déonthéologie » et crucifier le Diable au lieu du Christ.
Je veux bien y croire sept fois au lieu d'une. Du moment que ce ne soit pas une manière de couver des œufs et de pondre des bœufs. Voire des petits veaux d'or en forme de filets mignons...
Nicodème Camarda
13 oct 201


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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    14 octobre 2012

    Rappel: en Thaïlande comme au Mexique, en Espagne ou a Cuba, chez les Talibans, un humain portant une arme est potentiellement dangereux. Même à Montréal, dans le métro, si on ne tient pas à dire "bonjour monsieur ou madame" faisons un détour pour éviter les questions pièges de la police:
    "Comédien ou porte-parole? Il va falloir sortir du véhicule, monsieur" (pub avec G. Lemay-Thivierge: droit de le prendre à la blague?)