Félix Vincent Ardea - Militant étudiant au cégep de L’Assomption
Léo,
Tu viens de présenter ta candidature pour être député péquiste dans Laval-des-Rapides. Je dois m’avouer très peu surpris par tes « nouvelles » allégeances partisanes ; tout au long de notre combat, tu as tenté de t’imposer comme l’acteur «raisonnable» de notre mouvement, mettant de l’eau dans ton vin jusqu’à ce qu’on ne sache presque plus ce que l’on buvait. Je ferai donc très peu de cas de ta nouvelle occupation, car suffisamment d’encre a déjà coulé à ce sujet.
J’aimerais bien cependant croiser la plume au sujet de cette condamnation de la CLASSE que tu as faite au passage. Tu trouves ainsi inacceptable que celle-ci refuse de reconnaître d’avance le résultat des imminentes élections provinciales, malgré le fait que ses membres n’en aient jamais donné le mandat à la Coalition. J’ignore si c’est pour toi une méconnaissance ou une indifférence quant au fonctionnement des associations étudiantes par démocratie directe. Ceci vient par contre appuyer la thèse que je te propose ici : tu n’as jamais été un militant du mouvement étudiant, tu n’auras été du début de la grève jusqu’à aujourd’hui qu’un politicien professionnel de plus.
Vois-tu, la démocratie, c’est-à-dire le pouvoir au peuple, ne se déroule pas dans une urne où on va abdiquer notre souveraineté à une « élite », et encore moins à l’Assemblée nationale où cette même « élite » déconnectée va se chamailler pour quelque intérêt partisan, bien loin des intérêts populaires. Non, la vraie démocratie, elle est directe et elle s’exerce par et pour le peuple, point. Nous, les étudiantes et étudiants de partout au Québec, favorables ou pas au mouvement de grève, nous l’avons vécue pendant des mois dans nos assemblées générales. Tout ce qui me désole pour toi, c’est que tu n’aies jamais vécu et ne vivra probablement jamais cette expérience.
Maintenant, du moins, il sera beaucoup plus limpide pour tous de quel côté de la table des négociations tu vas siéger, considérant l’historique du PQ en la matière. Tiens, si tu es élu, tu auras peut-être même la chance de répéter la tentative ratée de ta chef de hausser les droits de scolarité en 1996. Ne t’attends seulement pas à un traitement de faveur de notre part parce que tu t’es prétendu notre camarade : tu te heurteras au même mur immuable de résistance auquel s’est frappé le gouvernement actuel.
Sincèrement,
***
Félix Vincent Ardea - Militant étudiant au cégep de L’Assomption, Le 26 juillet 2012
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