Dutrisac, Robert - Québec - Le Parti québécois a dénoncé hier le bilinguisme qui est pratiqué, conformément aux règles fédérales, dans l'organisation du XIIe Sommet de la Francophonie à Québec.
«Nous envoyons aux francophones du monde entier un message extrêmement faible, ambigu et schizophrénique», a déploré le député de Borduas et critique péquiste en matière de langue, Pierre Curzi, lors de la période de questions à l'Assemblée nationale. Il a exigé que la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, corrige «cette erreur historique de son gouvernement». N'accepte-t-elle pas «l'idée qu'en 2008, au Canada, la Francophonie, c'est bilingue»? Ne renonce-t-elle pas «à trois décennies de lutte d'affirmation nationale du Québec, tout parti confondu?», s'est demandé Pierre Curzi.
Le Devoir révélait hier que l'organisation du Sommet de la Francophonie, qui aura lieu à Québec en octobre, est régie par les règles du Conseil du trésor du Canada. Le comité organisateur du Sommet et son secrétariat sont donc soumis à la Loi sur les langues officielles du Canada et ils n'ont pas à respecter la Charte de la langue française. C'est pour cette raison que le site Internet du XIIe Sommet de la Francophonie est bilingue. Les offres d'emploi ainsi que les appels d'offres pour cet événement sont aussi produits dans les deux langues officielles du Canada.
Monique Gagnon-Tremblay a répliqué que la langue de travail au sein du secrétariat, c'est le français. «Quant aux communications canadiennes, communications fédérales, pour le reste du Canada, elles se font en vertu de la Loi sur les langues officielles. Je tiens à rassurer le député de Borduas également [...] que les travaux, bien sûr, du Sommet de la Francophonie se dérouleront en français», a indiqué la ministre.
La Francophonie est la seule tribune multilatérale internationale où le Québec peut faire entendre sa voix à titre de «gouvernement participant», alors que le Canada est un pays membre. Selon Mme Gagnon-Tremblay, le Québec joue «un rôle de leadership» au sein de l'organisation, notamment en ce qui concerne le «nouveau format» du Sommet de la Francophonie. Ainsi, au lieu de n'aborder qu'un seul thème, le Sommet portera sur quatre enjeux: la francophonie, la démocratie et l'État de droit, la gouvernance économique et l'environnement. Lors de son passage au Maghreb, Mme Gagnon-Tremblay a aussi tenté de convaincre l'Algérie d'assister au Sommet à Québec, au moins à titre d'observateur. L'Algérie refuse de devenir membre de la Francophonie parce qu'elle considère le français comme la langue du colonisateur.
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