Syrie

L'ONU appelée à agir contre «la machine à tuer» de Damas

Géopolitique — Proche-Orient


Agir avec l'OTAN, la «machine à tuer» de l'ONU... - et Le Devoir se plie à cette propagande d'une oligarchie déroutée et perverse. L'Agence France-Presse a définitivement perdu sa crédibilité depuis l'agression libyenne par la France de BHL-Sarko..., les Dupont & Dupond d'un pouvoir qui ne se cache plus! - Vigile



Agence France-Presse - Les pressions auront-elles raison du régime syrien? Après des sanctions économiques et une mission de la Ligue arabe qui se sont avérées vaines, c'était hier au tour du Conseil de sécurité de l'ONU d'être formellement saisi du dossier syrien.
Appuyés par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, et le premier ministre du Qatar ont exhorté le Conseil de sécurité à appuyer le plan de sortie de crise pour la Syrie, qui prévoit la mise à l'écart du président Bachar al-Assad.
Le représentant de la Ligue arabe a ainsi demandé aux 15 pays membres du Conseil de mettre fin à la «tragédie humanitaire» en adoptant un projet de résolution.
«Nous ne demandons pas une intervention militaire. [...] Nous ne sommes pas favorables à un changement de régime, mais nous prônons des pressions économiques», a plaidé le premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, qui préside le comité de la Ligue arabe sur la Syrie.
«Nous avons poussé le gouvernement syrien à trouver une solution à la crise [mais] nos efforts ont été inutiles, car le gouvernement syrien n'a fait aucun effort sincère pour coopérer. L'effusion de sang a continué et la machine à tuer est toujours à l'oeuvre», a-t-il ajouté, estimant que la crise en Syrie était «une menace pour la région tout entière».
Par voie de communiqué, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a également déclaré que le Conseil devait agir pour éviter que la situation se détériore davantage, dénonçant au passage le «massacre» des civils par les autorités.
Damas et son allié russe ne semblent pas prêts à céder aux demandes des pays occidentaux et de la population syrienne. Hier, les violences ont fait au moins 22 morts en Syrie, avec des opérations de sécurité meurtrières et des combats entre l'armée régulière et les soldats dissidents qui se sont ralliés à la contestation du régime de Bachar al-Assad, selon des militants.
Un plan incertain
Le projet de résolution reprend les grandes lignes d'un plan proposé par la Ligue arabe, selon des diplomates. Sa dernière version donne quelques gages à la Russie, soulignant la nécessité de résoudre la crise «de manière pacifique» et précisant condamner «toute violence, d'où quelle vienne», ajouts jugés pour l'instant insuffisants par Moscou.
Mais l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari, a rejeté ce projet, assurant que Damas ferait «fermement face à ses ennemis». Il a accusé les puissances occidentales et les pays membres de la Ligue arabe de «fomenter la crise».
Son allié russe a estimé que l'ONU n'avait pas à se mêler des affaires de la Syrie, malgré les appels lancés par les chefs de la diplomatie des États-Unis, de France et du Royaume-Uni.
Les trois ministres se sont efforcés de répondre aux objections de la Russie et de la Chine, qui voient dans le dossier syrien le risque d'une répétition de l'affaire libyenne et répugnent à demander le départ du pouvoir du président Bachar al-Assad.
Alors que des membres du Conseil de sécurité de l'ONU cherchent à trouver une issue à la crise, la situation en Syrie demeure complètement bloquée et risque de s'aggraver encore, le régime cherchant à provoquer une guerre civile. Le plan de sortie de crise de la Ligue arabe peut-il s'avérer une solution au conflit? Rien n'est moins sûr.
Ce plan appelle le président Bachar al-Assad à transférer «toute son autorité à son vice-président», en vue d'opérer une transition démocratique et de former un gouvernement d'union nationale.
Des craintes dans la région
Cette initiative découle du constat que ni l'opposition ni le pouvoir alaouite ne sont capables de l'emporter. D'où la crainte de l'Arabie saoudite, dont le poids est déterminant au sein de la Ligue arabe, d'un enlisement du conflit avec des possibilités de guerre civile et des risques d'embrasement pour toute la région.
Le président syrien sortirait donc du jeu, mais le régime perdurerait. Ce plan prend le pari qu'une partie du régime syrien ne serait pas hostile à des réformes démocratiques et qu'une telle solution pourrait rassurer Moscou, qui ne veut pas voir la chute de l'actuel pouvoir. Un pari des plus incertains, d'autant plus qu'il table sur un départ volontaire de Bachar al-Assad.
Or, jusqu'à présent, c'est lui le maître du pays et il n'entend pas céder une once de son pouvoir. Une révolution de palais pourrait rendre cette hypothèse moins improbable. C'est sur quoi tablent les Américains. Mais il y a peu de dissensions connues au sommet de la chaîne de commandement.
L'intensification de la violence au cours des derniers jours a plusieurs raisons. La première est le départ des observateurs de la Ligue arabe qui freinaient les opérations des forces du régime. Lundi, les troupes syriennes sont ainsi entrées dans la ville de Rankous, à 40 km au nord de la capitale, Damas, qu'elles encerclaient depuis six jours.
La seconde est la radicalisation de l'insurrection qui demeure dans son ensemble pacifique, mais dont des franges de plus en plus larges jugent que la non-violence ne conduira à rien et qu'il faut répondre aux massacres par la violence. D'où cette militarisation de l'«intifada», renforcée par la multiplication des désertions au sein de l'armée syrienne. Dimanche, c'est un officier supérieur d'Amn al-Daoulat (la sécurité d'État), le général Mohammed Ghalouf, qui a fait défection à Damas avec plusieurs dizaines d'hommes, ce qui explique sans doute l'importance des affrontements ultérieurs dans la banlieue.
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Avec Reuters, La Presse canadienne et Libération


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