TÉHÉRAN | L’Iran a condamné vendredi la décision de l’Allemagne d’interdire sur son territoire toutes les activités du mouvement libanais Hezbollah, son allié, affirmant que Berlin paierait les conséquences d’avoir voulu contenter Israël et les États-Unis.
Jeudi, l’Allemagne «a interdit l’activité de l’organisation terroriste Hezbollah», une réclamation de longue date selon Berlin des États-Unis et d’Israël qui considèrent le mouvement comme une organisation «terroriste». Police et forces spéciales allemandes ont mené des perquisitions dans des mosquées et locaux d’associations liées à l’organisation armée chiite.
Cette interdiction est seulement destinée à remplir les objectifs de «la machine de propagande des régimes sioniste et américain», a indiqué le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
Jusqu’à présent seules les activités de la branche militaire du Hezbollah, considérée comme «terroriste» par l’Union européenne, étaient bannies, mais pas celles de sa branche politique.
Aujourd’hui poids lourd de la vie politique libanaise, le Hezbollah a été créé à l’initiative des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran en 1982, pendant la guerre civile au Liban (1975-1990).
L’Iran condamne «fermement» la décision allemande qui montre «l’irrespect total de la nation du Liban, vu que le Hezbollah est une partie formelle et légitime du gouvernement et du Parlement libanais», selon le communiqué.
Le Hezbollah a «un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme de Daech (un acronyme en arabe du groupe jihadiste État islamique) dans la région» et Berlin «doit faire face aux conséquences négatives de sa décision dans la lutte contre de vrais groupes terroristes», d’après la même source.
Israël est l’ennemi commun de l’Iran et du Hezbollah. Ces deux derniers combattent au côté du régime syrien de Bachar al-Assad des groupes rebelles et jihadistes, qualifiés de «terroristes».