L’irresponsable en chef

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Les mensonges libéraux sur la crise des réfugiés tombent un à un

Pour la deuxième année consécutive, loin de se résorber, le flux des migrants irréguliers du chemin Roxham est en train de devenir un boulet pour le premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement.


C’est que la crise n’est pas due seulement aux vagues successives des demandeurs d’asile, mais à la façon pitoyable dont le premier ministre Trudeau s’acquitte de ce dossier.


Un constat largement partagé par les Canadiens, car « très peu d’entre eux sont d’accord avec l’approche actuelle du Canada » (Sondage Ipsos, 29 mars 2017).


Les réfugiés : une aubaine


Au lieu de faire face à ce défi considérable par la mise en œuvre d’un plan d’urgence et des ressources s’y rattachant, M. Trudeau a décidé d’y répondre par un tweet, posté le 28 janvier 2017, disant : « À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera... indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force #BienvenueAuCanada. »


Une invitation d’un premier ministre, ça ne se refuse pas, surtout quand elle suscite tant d’espoir chez des dizaines de milliers de migrants illégaux aux États-Unis. Plusieurs avaient de bonnes raisons de craindre pour leur sécurité. Rien ne pouvait alors les empêcher de partir pour l’eldorado du Nord.


Pour M. Trudeau, c’est une aubaine, lui qui avait fait de la cause des réfugiés l’un de ses axes stratégiques pour avoir un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.


Une carte maîtresse qu’il avait brandie, le 20 septembre 2016, aux Nations Unies, impressionnant les médias et les diplomates qui avaient encore à l’esprit ces images cajoleuses où il accueillait les réfugiés à l’aéroport.


Il faut lui reconnaître le sens du timing. Pour la visibilité, notre premier ministre est imbattable, mais pour agir comme chef d’État et régler le problème épineux des réfugiés, c’est trop lui demander. Mieux vaut s’en décharger sur les provinces.


Le masque de la compassion


Commence alors la saga des hésitations, des contradictions et des demi-vérités. Le ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen, qui récite la même cassette depuis des mois et ne répond jamais aux questions qu’on lui pose, quand il ne dit pas le contraire du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.


Pour la transparence, on repassera. Il a fallu la colère d’une députée conservatrice lors d’un comité de la Chambre des communes pour arracher à un haut fonctionnaire le chiffre de 4828 entrées de migrants irréguliers pour les trois mois de janvier à mars 2018, trois fois plus qu’à la même période en 2017, soit 1351.


La crise est donc loin de se résorber. Le ministre québécois de l’Immigration (MIDI) parle de 400 entrées par jour dès les prochaines semaines.


Pendant des mois, M. Trudeau et ses ministres rejetaient du revers de la main toute solution à la crise proposée par leurs adversaires politiques, qu’ils accusaient de « cultiver la peur » et de faire de la « rhétorique incendiaire ».


Il a fallu la révélation de l’Agence Reuters qui nous apprenait, mardi dernier, que le gouvernement Trudeau, contrairement à ce qu’il disait, était en fait en pourparlers depuis des mois avec le Département américain de la Sécurité intérieure pour modifier l’Entente de tiers pays sûrs afin de pouvoir bloquer les migrants à la frontière et les renvoyer d’où ils venaient.


Ralph Goodale a fini par reconnaître l’existence de discussions « exploratoires » avec Washington, alors que le ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen, en niait encore l’existence.


Quant à M. Trudeau, son masque de la « compassion » est tombé. Les élections approchent. Il doit se mettre au diapason de l’opinion publique tout en ménageant le vote des communautés. C’est cette hypocrisie que je déteste dans la façon de faire de la politique !