«L'État, c'est moi»

Les petits barons - Thierry Vandal - HQ


(Québec) Le don de 250 000 $ d'Hydro-Québec au Collège Notre-Dame est indéfendable.
Un peu comme Louis XIV qui s'écriait : «l'État, c'est moi», il y en a certains à la tête de cette puissante société qui doivent croire que l'État, c'est eux. C'est grave.
Il faut en effet en arriver à ce point de décrochage pour disposer ainsi de l'argent des Québécois - «ainsi», c'est-à-dire de façon totalement arbitraire. Comme s'il n'en tenait qu'au bon vouloir du prince.
Il est vrai que tout est tellement plus facile quand on dépense les dollars des autres... Tellement facile quand on finit par penser qu'on n'a de comptes à rendre à personne.
Mais rien n'est plus faux! Les membres de la haute direction d'Hydro-Québec doivent redescendre sur terre. Ils ont des comptes à rendre aux Québécois. Et le pdg plus que les autres.
Il est évident que Thierry Vandal doit en rendre dans cette affaire du Collège Notre-Dame, même si l'institution a dû renoncer, hier, à la commandite de 250 000 $.
La somme offerte par Hydro-Québec était censée améliorer les installations sportives de cet établissement privé et huppé de Montréal.
Rendre des comptes, c'est répondre aux questions suivantes : pourquoi une telle générosité envers cette institution, dont les installations font déjà l'envie de bien des écoles du Québec (qu'elles soient privées et publiques)?
Sur quels critères s'est appuyée cette décision d'Hydro-Québec?
Rien n'est plus choquant que l'arbitraire et le favoritisme. Rien n'est plus révoltant que d'apprendre que ce don inusité a été offert à un collège où Thierry Vandal a lui-même étudié et dont il préside aujourd'hui le conseil d'administration.
Si ce n'est pas un conflit d'intérêts, qu'est-ce que c'est?
Que des porte-parole d'Hydro-Québec soutiennent que M. Vandal n'était pas présent lorsque cette décision a été prise ne change rien à l'affaire. Elle témoigne d'un manque de jugement du pdg, qui y a à tout le moins consenti. C'est une faute.
S'il veut supporter son alma mater, Thierry Vandal doit le faire personnellement. Il peut lui accorder tous les dons qu'il désire à même son salaire qui s'élève à plus de 400 000 $ par année - sans compter sa prime annuelle qui tourne bon an mal an autour
de 100 000 $.
Une question encore à la haute direction de la société d'État : comprend-elle que des familles acceptent mal qu'elle ait voulu financer une institution privée quand elles sont elles-mêmes frappées par des hausses successives de tarifs d'électricité et qu'elles voient des écoles publiques délabrées dans leur quartier?


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