Commandites d'Hydro-Québec

Hydro-Québec a un rôle social essentiel

"Le sage montre la lune du doigt, l'idiot regarde le doigt"... Montrer l'arbre pour cacher la forêt...

Texte publié dans cyberrpresse du samedi 22 août 2009 sous le titre "L'OSM a besoin d'Hydro"

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Dans la foulée des récentes discussions publiques sur la mission sociale d'Hydro-Québec, nous estimons qu'il est de notre devoir, en nos qualités de président du conseil d'administration et directeur musical de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), de souligner sans équivoque l'importance capitale que l'appui financier de la société d'État revêt pour une institution comme la nôtre.

Il est essentiel qu'Hydro-Québec puisse continuer de participer au soutien d'organismes comme l'OSM qui, pour accomplir leur oeuvre d'animation artistique et culturelle au sein de notre société, doivent déployer des efforts constants pour recueillir les dons et commandites nécessaires à leur survie.

Hydro-Québec est notre commanditaire en titre depuis maintenant dix ans et nous sommes fiers et honorés de pouvoir compter sur sa générosité et son engagement indéfectible. Ce partenariat entre la société d'État et l'OSM illustre de la manière la plus éloquente la pertinence d'un appui renouvelé à l'une de nos principales institutions culturelles. Il est d'autant plus significatif qu'il se nourrit de valeurs partagées par tous les Québécois: l'amour de la musique, le goût de bien faire, la solidarité communautaire et le désir de reconnaissance internationale.

Développement collectif

Grâce à l'engagement d'Hydro-Québec, il est possible de donner vie, ici même, à Montréal, au bénéfice de tous et toutes, à un orchestre de calibre mondial. Sans ce précieux appui et celui de ses autres partenaires, l'OSM ne pourrait plus présenter à un public toujours plus nombreux des concerts exceptionnels qui mettent en scène d'excellents musiciens et certains des plus grands artistes de la scène internationale. C'est grâce à l'appui d'Hydro-Québec et à celui de nombreux autres commanditaires, dont au premier chef les gouvernements du Québec et du Canada, que l'OSM arrive à nous représenter brillamment dans le monde entier, par ses concerts, ses tournées et ses
95 disques, dont 47 ont remporté à ce jour des prix nationaux et internationaux.

Les Québécois sont en droit de s'attendre, de la part d'une entreprise publique comme Hydro-Québec, qu'elle participe de façon active et soutenue à leur développement collectif. Hydro-Québec est un symbole éclatant de la vitalité et de la créativité québécoise et entretient avec notre population des rapports de convivialité et de fierté. Il est donc normal qu'on s'attende à ce qu'elle rayonne au-delà des seules activités de production et de distribution d'électricité.

Devoir social

Au moment où l'on exige des entreprises du secteur privé qu'elles s'acquittent d'un devoir de responsabilité sociale, il y aurait quelque chose d'inconséquent, pour ne pas dire d'asocial, d'isoler l'Hydro de la vie civique d'une collectivité dont elle fait si intimement et si nécessairement partie, au point d'en constituer un élément de son identité. On voit mal pourquoi une corporation du secteur public serait exemptée d'un devoir social que des entreprises du secteur privé se reconnaissent à elles-mêmes. En sommes-nous rendus au point de dire à l'immense majorité des Québécois qui tiennent à conserver Hydro-Québec dans notre patrimoine collectif qu'ils devraient maintenant accepter de la privatiser pour lui permettre d'assumer des responsabilités sociales?

Il serait vraiment dommage -- voire tragique -- qu'un dérapage de la discussion en cours nous fasse basculer dans les interdits les plus extrêmes et les moins réfléchis. De grâce, ne nous laissons pas aller à l'émoi du moment:
n'allons pas exclure Hydro-Québec et les autres agences gouvernementales de toute
interaction communautaire et les écarter ainsi de leur légitime et indispensable contribution à notre épanouissement collectif.

Pensons à la culture, si cruciale pour le Québec et si chère au coeur de sa population. Pensons aux institutions qui ont été si difficilement construites dans l'effort, le bénévolat et la persistance. N'allons pas sabrer les réussites dont nous avons tellement raison d'être fiers!

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Kent Nagano, directeur musical de l'Orchestre symphonique de Montréal

Lucien Bouchard, président du conseil d'administration de l'Orchestre symphonique de Montréal


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