Jan Wong et la tuerie de Dawson

L'éditorial du Globe and Mail ne calme pas la tempête

Affaire Jan Wong et The Globe and Mail


Québec -- Par son [éditorial d'hier, le Globe and Mail->2068] a cherché à mettre un terme à la polémique qu'ont soulevée les affirmations de sa [journaliste Jan Wong->2009] dans son édition de samedi. Mais l'objectif n'a pas été atteint puisque les explications du Globe, qui a refusé de s'excuser, comme les Communes le lui ont demandé mercredi, ont été vertement dénoncées.

Dans leur texte non signé (comme c'est la coutume au Canada anglais), les éditorialistes du quotidien torontois ont soutenu que la journaliste Wong n'a fait que «poser des questions provocantes». Celles-ci ont soulevé «un petit tapage», juge le Globe qui, du reste, a relégué hier la lettre de blâme du premier ministre [Stephen Harper->2061] au même endroit où s'était retrouvée une missive analogue de [son homologue québécois mercredi->2043], soit dans la section du courrier des lecteurs. Nombre de commentateurs au Québec ont qualifié ce choix de «condescendant».
Dans son éditorial, le Globe s'est senti contraint de reconnaître «qu'aucune preuve n'existe» selon laquelle, comme l'avait affirmé Mme Wong, la «marginalisation» des immigrants «entraînée par les querelles et les lois linguistiques» aurait pu mener aux assassinats de Polytechnique, Concordia et Dawson. Cherchant à suggérer que le portrait du Québec dressé par Wong était suranné, le journal a conclu sur cette lapalissade : «Le Québec d'aujourd'hui n'est pas le Québec d'hier.»
Selon plusieurs personnes aux Communes, le texte a porté l'insulte à son comble. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, s'est dit outré du fait que le Globe ait encore laissé «entendre qu'il y aurait peut-être des problèmes au Québec en raison des lois linguistiques. [...] C'est déplorable et c'est honteux pour un journal de cette importance». Selon le chef bloquiste, le Globe aurait dû s'excuser puisque la Chambre des communes lui a unanimement demandé de le faire. Le député libéral Denis Coderre a quant à lui qualifié le texte «d'inacceptable» puisque celui-ci suintait le «mépris». À ses dires, le Globe a raté une occasion de montrer qu'il avait «de la classe».
L'article du Globe a suscité hilarité et moqueries chez des internautes québécois. Furieux du fait que le Globe ait qualifié de «questions dérangeantes» les «affirmations» de Mme Wong, un blogueur a écrit hier : «Je vais moi aussi poser des questions inconfortables, même [...] si ces questions diffament. [...] M. Greenspon [éditeur du Globe], battez-vous toujours votre femme ? Je ne fais que poser une question. On ne sait jamais, plusieurs hommes sont coupables de violence conjugale.»

Émule de Wong
Par ailleurs, un député conservateur québécois a causé la surprise hier aux Communes en tenant des propos similaires à ceux de Jan Wong. Après avoir souligné l'origine étrangère des tireurs fous de Montréal, Daniel Petit, député conservateur de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, a ajouté : «Je pense que le milliard que nous avons mis dans le registre [des armes à feu] aurait dû être mis dans l'éducation et l'intégration des immigrants à Montréal.»
Avec la collaboration d'Alec Castonguay
et de la Presse canadienne


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