Le Québec et l’Ontario profiteront vraisemblablement du Conseil des ministres conjoint tenu ce vendredi pour faire un pas de plus vers l’augmentation de leurs échanges d’électricité et pourront s’appuyer sur un nouveau rapport laissant entrevoir d’importants avantages financiers de part et d’autre de la rivière des Outaouais.
Une étude dévoilée jeudi par l’Ontario Clean Air Alliance (OCAA) conclut qu’Hydro-Québec pourrait toucher des revenus de 14 milliards de dollars en signant un contrat d’approvisionnement d’électricité de 20 ans avec l’Ontario, à un prix d’achat de 6 ¢/kWh. En retour, cette entente à long terme permettrait à l’Ontario d’économiser entre 700 millions et 2,6 milliards par année, à condition que la province investisse 500 millions pour bonifier son infrastructure de transport d’électricité.
Le groupe encourageant l’utilisation d’énergies propres développe cet argumentaire en s’opposant à la filière nucléaire ontarienne. Le gouvernement provincial envisage effectivement d’investir près de 13 milliards de dollars dans la rénovation des réacteurs de la centrale Darlington, en bordure du lac Ontario, qui produirait de l’électricité au coût de 8,9 ¢/kWh, selon les chiffres de l’Ontario Power Generation.
« Nous pouvons nous approvisionner en hydroélectricité accessible et abordable de notre voisin québécois ou nous pouvons nous engager dans la voie du nucléaire avec ses dépassements de coûts et payer plus », explique le président de l’OCAA, Jack Gibbons.
Volonté claire
Ces constats devraient alimenter les échanges lors du Conseil des ministres conjoint Québec-Ontario, qui se déroule ce vendredi à Toronto. Parmi les nombreux ministres présents, le titulaire québécois de l’Énergie, Pierre Arcand, et son homologue ontarien, Bob Chiarelli, poursuivront les discussions entamées lors d’une première rencontre organisée à Québec début novembre. Signe de la volonté des deux provinces de resserrer leurs liens, un groupe de travail Québec-Ontario en énergie a été créé en août dernier. Il a notamment pour mandat d’« explorer diverses possibilités pour accroître les occasions d’échange d’électricité entre les deux provinces ».
« Les négociations se poursuivront au cours des prochains mois afin de réaliser des échanges et de conclure une entente qui profitera à la fois au Québec et à l’Ontario », a déclaré le ministre Arcand il y a deux semaines.
Un rapport commandé par le ministère de l’Énergie de l’Ontario sera d’ailleurs présenté aux membres des délégations réunies à Queen’s Park. Il propose trois solutions concrètes pour augmenter les échanges entre les deux provinces. La plus ambitieuse prévoit la construction d’ici sept à dix ans de nouvelles lignes à haute tension et de stations de transfert et de conversion électrique supplémentaires du côté ontarien au coût de 2,2 milliards, ce qui permettrait d’accroître de 3300 mégawatts la capacité de vente et d’achat d’électricité.
La signature d’un contrat d’approvisionnement à long terme entre le Québec et l’Ontario n’est toutefois pas garante de succès, souligne le document publié conjointement par l’Independent Electricity System Operator et l’Ontario Power Authority. Il souligne qu’une telle entente ne serait pas nécessairement avantageuse puisqu’une fois les surplus québécois épuisés, elle pourrait obliger Hydro-Québec à construire de nouvelles centrales pour respecter son engagement.
ÉLECTRICITÉ
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