L’homme qui a tenté de tuer le recteur de l’oratoire Saint-Joseph en pleine messe a été déclaré non criminellement responsable de son geste, mercredi, lors d’une audience où il a été révélé que le père Claude Grou a été chanceux de s’en sortir vivant.
« Il a reçu deux coups de poignard, mais la lame s’est brisée, les blessures ont été superficielles », a expliqué la procureure de la Couronne Stécie Jérôme, mercredi, au palais de justice de Montréal.
Il y a un peu plus de trois mois, le père Grou officiait la messe dans le lieu saint sur le flanc du mont Royal lorsque Vlad Cristian Eremia s’est approché de lui, couteau à la main. Et avant que quiconque ne puisse réagir, l’accusé de 28 ans a poignardé l’homme d’Église à deux reprises.
Propos délirants
L’attaque, aussi gratuite qu’inexpliquée, s’est déroulée alors que la messe était retransmise en direct sur internet.
Eremia a rapidement été maîtrisé pendant que des fidèles se sont affairés à porter assistance au recteur de l’Oratoire. Et rapidement, les policiers ont réalisé que le suspect avait des troubles psychiatriques.
« Il a tenu certains propos délirants lors de son arrestation, a expliqué la Couronne. Au poste, il a expliqué ce qu’il a fait, mais quand il s’est retrouvé seul dans la pièce, M. Eremia s’est mis à parler comme à une autre personne. »
Accusé de tentative de meurtre, Eremia a toutefois été envoyé à l’Institut Philippe-Pinel afin de vérifier s’il pouvait être tenu responsable du crime qui lui était reproché. Cela a permis de découvrir l’étendue de ses problèmes.
Voix dans sa tête
« Il a expliqué qu’il entendait des voix qui l’encourageaient à tuer, ou encore à se protéger », a expliqué Me Jérôme.
Après analyse, la Couronne a finalement consenti à ce qu’Eremia soit déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. Cela signifie qu’il sera interné jusqu’à ce qu’il ne représente plus un danger pour la société.
Le père Grou, de son côté, a indiqué ne pas avoir eu de séquelles à la suite de l’attaque. Il n’a pas subi de répercussions et il ne craint pas pour sa sécurité, même si des membres de l’Oratoire ont maintenant « certaines inquiétudes ».
« Je n’entretiens aucune rancœur envers M. Eremia, avait déclaré le père Grou. Je souhaite qu’il bénéficie de tout le soutien nécessaire et qu’il trouve la paix. »