L’année des grandes ruptures

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Un basculement, bien sûr, mais vers quoi ?






L’année 2016 passera à l’histoire comme celle des grandes ruptures en relations internationales. Il faut remonter à la chute du mur de Berlin et à l’effondrement de l’Union soviétique pour trouver des ruptu­res aussi profondes que celles de cette année.




Quatre d’entre elles méritent d’être soulignées: l’élection de Donald Trump, le Brexit, le rééquilibrage en Asie et la victoire de la Russie à Alep.




1. L’avènement de Trump à la présidence




L’arrivée de Trump à la présidence des États-Unis marque une rupture avec toute la tradition démocratique des États-Unis. Jamais un candidat sans aucune expérience politique ou militaire n’était parvenu à ce poste. Jamais une équipe présidentielle n’a été composée de gens aussi fortunés. Jamais un président n’a été entouré d’autant de gens qui désirent dérèglementer les activités économiques et sabrer l’État central.




Jamais une aussi grande partie de la population américaine n’a refusé les résultats des élections, sauf peut-être avant la guerre de Sécession. Jamais un président n’a montré tant de mépris pour les conventions, comme celle sur les conflits d’intérêts. Déjà, il s’agit de ruptures importantes. Et Trump n’est même pas enco­re officiellement aux commandes.




2. Le Brexit et l’avenir de l’Europe




Le Brexit symbolise le mécontentement de grandes parties des populations européennes contre l’Union européenne. Ces Européens mécontents veulent changer les politiques d’immigration. Ils veulent aussi que leurs parlements nationaux aient plus de pouvoirs. L’Union européenne pourrait ne pas y survivre. Le retrait du Royaume-Uni marque aussi l’affaiblissement de l’influence des États-Unis en Europe. À terme, cet affaiblissement pourrait mener à un rapprochement de plusieurs puissances européennes avec la Russie.




3. Le réalignement en Asie




Les déclarations maladroites de Trump sur Taïwan et sur la Chine rompent avec toute la politique américaine dans la région depuis 1972. Désormais, la Chine n’est plus un partenaire, mais un pays rival auquel il faut arracher des concessions. Les annonces de Trump laissent aussi penser que les États-Unis vont demander un plus grand effort militaire à leurs alliés et même qu’ils pourraient cesser de les protéger avec leur para­pluie nucléaire. Une doctrine Trump est en train d’émerger, même si ses contours sont encore imprécis. Cette doctrine pourrait succéder à la doctrine Nixon. Rappelons que dans la doctrine Nixon, énoncée en 1969, les Américains s’engageaient à soutenir leurs alliés financièrement et militairement en cas d’attaque, mais qu’ils refusaient désormais d’engager leur armée directement et seuls.




4. La victoire de la Russie en Syrie




L’évolution des conflits au Proche et au Moyen-Orient est catastrophique pour les États-Unis et leurs alliés. Non seulement la Russie est-elle parvenue à préserver le pouvoir de son allié, mais elle est aussi en train de détacher la Turquie des États-Unis. Or, la Turquie est la clé de voûte de l’OTAN dans la région. Il s’agit bien d’une rupture diplomatique et militaire.




 



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