L’affaire Rona n’est pas finie...

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C'était une décision de Couillard, et il a sacrifié Daoust pour se couvrir. Maintenant, il s'agit de découvrir pourquoi Couillard a largué RONA





On ne peut pas croire que la vente de Rona, l’un des fleurons de l’économie du Québec, ait été autorisée par un employé politique, un sous-fifre normalement soumis aux ordres de ses supérieurs.


Le Québec n’est pas une société économiquement très complexe et ses fleurons ne sont pas si nombreux. Alors, on ne largue pas le plus important quincaillier qui soit sans que ça se sache aux plus hauts échelons du pouvoir. C’est normal, logique, compréhensible.


L’entreprise Rona était suffisamment importante pour qu’en 2012 le gouvernement Charest acquière des millions d’actions afin de la mettre à l’abri d’un achat hostile par des intérêts étrangers.


L’ultime décision avait été prise par M. Charest de concert avec Raymond Bachand, ministre des Finances et ministre de l’Économie.


Mais sous Philippe Couillard, la décision d’abandonner Rona aux forces du marché aurait été prise par un chef de cabinet, un majordome, un banal apparatchik...


150 millions


Ce serait Pierre Ouellet, alors directeur de cabinet de Jacques Daoust, qui aurait autorisé la vente des actions de Rona détenues par Investissement Québec, un pactole de 150 millions.


Ce genre de décisions est hors de portée du personnel politique de ce niveau. Alors vers qui M. Ouellet s’est-il tourné avant de donner le feu vert à Investissement Québec?


Vers Jacques Daoust? Seulement Jacques Daoust? C’était son boss, son supérieur, son patron, mais il en avait d’autres.


En partant ces jours-ci, M. Daoust a répété qu’il n’avait jamais autorisé la vente de Rona!


Investissement Québec a fait sa demande au cabinet du ministre Daoust par courriel. C’est ainsi que l’on procède quand on veut assurer ses arrières.


Le principe de précaution s’applique avec d’autant plus de rigueur que le geste à poser ne concorde pas avec les intérêts supérieurs du Québec.


Pierre Ouellet a répondu «OK!» Et, bingo!, Rona a été vendue...


Le premier ministre Couillard semble surpris et déçu par la tournure actuelle des événements. Il ne savait rien de tout ça...


Philippe Couillard


Pourtant, n’est-ce pas d’abord et surtout au premier ministre du Québec de veiller aux intérêts supérieurs du Québec? Depuis le début de cette affaire, M. Couillard s’en tire à bon compte.


On peut toutefois légitimement douter du fait que le gouvernement a pu être aussi simplement mis devant le fait accom­pli par Jacques Daoust ou son estafet­te.


Si M. Daoust n’a rien su, c’est peut-être parce que son bras droit s’était adressé au bureau du PM, comme c’est le cas de presque tout le monde pour la plupart des dossiers sensibles.


La politique, c’est comme l’armée: les grandes manœuvres sont ordonnées par l’état-major; le contraire ne serait d’ailleurs pas très rassurant...


Pressés de tourner la page, les libéraux refusent d’entendre en commission parlementaire le tandem Daoust/Ouellet et l’ex-patron de Rona, Robert Dutton. On comprend pourquoi. Les partis d’opposition, eux, tenteront d’étirer l’affaire Rona jusqu’à la reprise des travaux de l’Assemblée nationale...




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