(Jacques Parizeau) La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) doit faire davantage pour stimuler l'économie de la province et doit moins s'intéresser au rendement de ses investissements, estime l'ancien premier ministre Jacques Parizeau.
Lors d'une entrevue diffusée mercredi soir à la télévision de Radio-Canada, M. Parizeau a notamment déploré que la CDPQ ne détienne aucune participation dans la Banque Nationale, alors qu'elle est actionnaire de la Banque CIBC, de la Banque TD et d'une cinquantaine de banques internationales.
Il craint que cette situation n'attire des acheteurs étrangers.
«Quand l'institution (la CDPQ) la plus riche et la plus susceptible d'acheter des actions dit: «Non, merci', ça envoie un sacré signal, a-t-il dit. C'est presque comme si on laissait la porte ouverte en disant: `Essayez-vous!'.»
La Caisse de dépôt est indépendante du gouvernement et le gouvernement ne veut pas y toucher, a-t-il rappelé.
«Alors qui s'occupe de consolider des centres de décision aussi importants que la Banque Nationale? On s'imagine qu'on prend l'argent du public et qu'on renonce à ces responsabilités-là?»
Toutefois, a-t-il poursuivi, si on pense qu'il est important de contrôler ces centres de décision, il faut se servir des instruments dont on dispose pour y arriver.
Dans un même ordre d'idée, il a évoqué la fusion proposée entre les Bourses de Toronto et de Montréal.
Selon lui, cela illustre bien l'éclatement d'un concept jadis connu sous le nom de «Québec Inc», cet ensemble de grandes entreprises québécoises, dont les intérêts concordaient dans des enjeux importants.
Dans ce dossier, a rappelé M. Parizeau, la bourse de Toronto a été conseillée par le Mouvement Desjardins - qui avait préalablement liquidé sa participation dans la Bourse de Montréal - tandis que la Bourse de Montréal retenait les services de la Banque Nationale.
«C'est la première fois que des entreprises qui travaillent habituellement ensemble dans une optique québécoise se déchiraient», a-t-il dit.
Il souhaite voir l'Autorité des marchés financiers prendre les moyens qui s'imposent pour que des entreprises québécoises puissent acquérir des participations dans cette nouvelle bourse canadienne, ce qui, selon lui, constituerait la «meilleure garantie» d'une protection des intérêts québécois.
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