Israël est constamment obligé de se défendre

Réplique au texte de Victor-Lévy Beaulieu : « Israël, l'Occident et le cochon »

18. Actualité archives 2006

[Vous dites que->1547] : « seul le peuple élu de Dieu, en l'occurrence Israël, a toujours mis le droit au dessus de tout, et considéré la justice comme une corruption affaiblissante de celui-ci ». Mais je vous fait (sic) remarquer que si vous étudiez l'histoire des autres peuples de cette époque habitant le Proche-Orient, vous constaterez qu'il n'y avait guère de différence notable de comportement entre eux. Alors pourquoi ce préjugé contre les Juifs ?

Lorsque vous affirmez M. Beaulieu, en vous servant de votre perception personnelle de la Bible, « qu'Israël en tant que seul peuple élu de Dieu, et tel que c'est raconté dans l'ancien Testament, les juifs ont toujours préféré le bellicisme à la diplomatie, l'État guerrier à l'État de paix », permettez-moi de vous dire que vous errez grandement dans vos affirmations, et même que ces affirmations sont complètement fausses.

Je vous fais remarquer que c'est tout le contraire qui se passe aujourd'hui. La dialectique arabe à (sic) invariablement nié le droit à l'existence d'Israël en tant qu'État juif souverain, et a toujours refusé de négocier quoi que se (sic) soit avec Israël après l'avoir agressé et après avoir obtenu un cesser-le-feux (sic).

La guerre de 1948 :
L'État d'Israël vit le jour le 14 mai 1948, conformément à la résolution 181 des Nations Unies. Cinq pays arabes : l'Égypte, la Syrie, la Transjordanie, l'Arabie Saoudite et l'Irak ont attaqué immédiatement Israël avec le but avoué de « jeter les Juifs à la mer ».

Le 15 mai 1948, Azzam Pacha, secrétaire général de la Ligue arabe dit, au Caire : « Cette guerre sera une guerre d'extermination et un massacre grandiose dont on parlera comme des massacres commis par les Mongols et les Croisés ».

Le 15 juillet 1948, une trêve survient quand le Conseil de Sécurité menaçe (sic) de poursuivre les gouvernements arabes pour agression et violation de la Charte de l'ONU.

Le 11 septembre 1948, l'Assemblé (sic) générale de l'ONU adopte une résolution appelant les parties à négocier la paix, et crée une Commission de Réconciliation en Palestine, qui comprenait les États-Unis, la France et la Turquie.

Les États arabes mirent comme préalable aux négociations l'acceptation par Israël du partage voté en 1947 par l'ONU, qu'ils avaient pourtant eux-mêmes rejeté à l'époque. Le but de cette manoeuvre était évidemment de faire apparaître les Arabes comme les défenseurs du droit international.

L'opinion internationale accepta mal ce tour de passe-passe, qualifié de « guerre à responsabilité limitée ». Selon cette théorie, un agresseur peut rejeter une décision de compromis votée par l'ONU, puis « jouer à la guerre » dans la certitude que, s'il perd, il peut demander que le compromis initial soit rétabli.

La guerre des six jours :
Le 5 juin 1967, l'offensive israélienne, constituait une réponse inévitable à l'attitude menaçante des Égyptiens. En effet, en février 1966 les pays arabes avaient commencé à déployer un énorme dispositif militaire contre Israël en vue d'une agression.

À la suite de son échec militaire au Yémen, et devant une situation économique qui s'aggravait, le président égyptien Nasser fit un discours très amer en février 1966, dirigé contre les États-Unis, l'Arabie Saoudite et Israël. La même semaine, un groupe d'officiers affiliés à l'aile gauche du parti nationaliste Baas prit le pouvoir en Syrie. Damas lança aussitôt une nouvelle campagne de terrorisme contre Israël.
Les attaques terroristes contre Israël s'intensifièrent donc. On passa de 35 attaques en 1965 à 41 attaques en 1966, et à 37 attaques dans les quatre premiers mois de 1967. En outre, l'armée syrienne bombardait les villages israéliens de Galilée à partir des hauteurs du Golan.

En août 1966, les Syriens ouvrirent le feu contre des tracteurs israéliens sur les bords du lac de Tibériade. Les avions israéliens abattirent 6 Migs syriens.

Le 15 mai 1967, jour du 19e anniversaire de l'indépendance d'Israël, les forces égyptiennes pénétrèrent dans le Sinaï, contrairement aux accords de démilitarisation de 1957. Le 17 mai 1967, la Radio du Caire, la « Voix des Arabes », proclamait : « Toute l'Égypte est dorénavant prête à une guerre totale qui mettra fin à l'État d'Israël ».

Le 18 mai 1967, la « Voix des Arabes » annonça : « Puisque désormais il n'existe plus de force d'urgence internationale pour protéger Israël, nous ne patienterons plus. Nous n'allons plus porter plainte à l'ONU au sujet d'Israël. La seule méthode que nous emploierons contre Israël est une guerre totale qui aboutira à l'extermination de l'existence sioniste. »

Le 20 mai 1967, écho enthousiaste du ministre syrien de la Défense, le général Assad (devenu président de la République) déclarait : « nos forces sont maintenant tout à fait prêtes non seulement à repousser l'agression, mais à commencer la libération en détruisant la présence sioniste dans la patrie arabe. L'armée syrienne, le doigt sur la gâchette, est unie... Moi, en tant que militaire, je crois qu'il est temps d'entrer dans la bataille de libération ».

Le 31 Mai 1967, le président irakien Aref déclarait : « L'existence d'Israël est une erreur qui doit être rectifiée. Nous avons maintenant l'occasion d'effacer l'ignominie qui existe depuis 1948. Notre but est clair - effacer Israël de la carte ».

En juin 1967, après la guerre des Six Jours, Israël espérait que les État arabes reconnaîtraient enfin son existence et engageraient des négociations de paix.

En août 1967, réunis à Khartoum, les chefs d'État de la Ligue arabe répliquèrent par un triple « non » : « Les rois et les présidents arabes ont décidé d'unifier leurs efforts sur le plan international et sur le plan diplomatique, afin d'éliminer les conséquences de l'agression et d'assurer le retrait des forces agressives d'Israël hors des terres arabes ; cela dans les limites que les États arabes s'imposent : non à la paix avec Israël ; non à des négociations avec Israël ; non à la reconnaissance d'Israël ; préservation des droits des Palestiniens dans leur cadre national ».

La Guerre de Kippour :
Le 6 Octobre 1973, Jour du Kipour, l'Égypte et la Syrie lancèrent par surprise une attaque coordonnée contre Israël. Sur les hauteurs du Golan, quelque 180 chars israéliens durent faire face à une force blindée syrienne évaluée à 1 400 chars. Le long du canal de Suez, 500 soldats israéliens, qui tenaient des fortins de la ligne Bar-Lev, furent attaqués par 70 000 Égyptiens. Neuf autres États arabes entrèrent progressivement dans la bataille, notamment la Libye, le Maroc et la Jordanie. C'est alors seulement que les États-Unis commencèrent à leur tour à approvisionner Israël par un pont aérien.

L'Égypte fut sauvée d'une défaite désastreuse par le Conseil de Sécurité de l'ONU qui imposa un cessez-le-feu lorsque les troupes du général Sharon eurent franchi le canal de Suez et marchaient vers Le Caire. Le même Conseil de Sécurité n'avait pas réagi lors de l'attaque contre Israël, ni tant que le sort avait paru favorable aux Arabes.
Le 26 septembre 1973, le président égyptien Sadate affirmait : « Si je veux rouvrir le canal de Suez, je n'ai pas à demander l'autorisation des États-Unis ou d'Israël. Mais le problème n'est pas seulement celui du canal... Il y a la question de la Palestine, la question de la libération des terres occupées ».

Le même jour le président Assad de Syrie était plus catégorique. Il déclara à Radio-Damas : « Nos forces continueront à faire pression sur l'ennemi, à l'attaquer, jusqu'à ce que nous ayons récupéré le territoire occupé, jusqu'à ce que toute la terre de Palestine soit libérée ».

En décembre 1973, devant l'Assemblée Nationale Syrienne, le Ministre de la défense, Mustafa Tlass citait l'exemple suivant : « Il y a le cas remarquable d'une recrue d'Alep qui a tué 28 soldats juifs à lui seul, les abattant comme des moutons. Tous ses compagnons d'arme en sont témoins. Il en a massacré trois avec une hache et les a décapités. En d'autres termes, au lieu d'utiliser un fusil pour les tuer, il a pris une hache pour leur trancher la gorge. Il s'est battu corps à corps avec l'un d'entre eux et, lançant sa hache, s'est arrangé pour lui trancher le cou et dévorer sa chair, en face de ses camarades. Ceci est un cas tout à fait spécial. Ai-je besoin de le choisir pour lui attribuer la médaille de la République ? J'accorderai cette médaille à tout soldat qui réussira à tuer 28 Juifs, et je le couvrirai d'éloges et honorerai sa bravoure ».

Les préjugés à l'égard d'Israël que vous énoncez partir de vos interprétations personnelles de la Bible, M. Beaulieu, sont hallucinants ! Lorsque vous dites : « Imaginons qu'un État musulman agirait comme le fait Israël », vous démontrez hors de tout doute que vous ne comprenez vraiment absolument rien à la situation qui se vit actuellement au Proche-Orient ! Il est évident que vous n'avez aucune connaissance concernant les Arabes et les Juifs.

On ne peut se permettre, sans en subir certaines conséquences, M. Beaulieu, d'émettre des idées aussi farfelues que les votres (sic), qui découlent de vos fantasmes bibliques personnels et espérer conserver sa crédibilité.

M. Beaulieu, Israël a toujours été dans l'obligation morale de se défendre contre le Hezbollah et les terroristes arabes palestiniens qui l'ont attaqué constamment dans le but de faire disparaître l'État d'Israël. Nous n'avons pas le droit dans cette situation de demander au Peuple Juif de se livrer à ses ennemis et de se laisser tuer bêtement. Tous les peuples ont le droit de se défendre et d'employer la force nécessaire lorsqu'ils sont attaqués par des ennemis qui veulent les exterminer à tout prix. C'est fondamental comme droit !

Depuis 58 ans, Israël est constamment obligé de se défendre contre le terrorisme islamique. Que doit-il faire ? Négocier ? Les Arabes palestiniens ne veulent pas vraiment négocier. Il ne reste donc à Israël que le droit légitime et élémentaire de se défendre.
Jean-Marie Gélinas,
- Militant du Parti Québécois
- Ancien président des Associations du Parti Québécois des circonscriptions électorales de Chomedey, Vimont et Mille-Îles
- Membre durant 12 ans du Conseil national du Parti Québécois et de la Conférence nationale des présidents et des présidentes
- Président du Conseil d'administration de la « Maison Bienvenue Noaille » (aide aux familles de nouveaux arrivants)
- Président des Amitiés Québec-Israël
- Retraité du Ministère de la Sécurité publique du gouvernement du Québec


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