Hugo Fontaine - «Inacceptable et inquiétant.» Les partis d'opposition à Ottawa ont vivement réagi en apprenant que la GRC avait acheté sans appel d'offres et à un coût bien plus élevé que sa valeur marchande la clôture de sécurité pour le dernier sommet de Montebello, en août dernier. Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral promettent de talonner le gouvernement sur cette question.
Selon les informations révélées hier dans La Presse, la GRC a payé 875 000$ pour la clôture entourant le Château Montebello, où se sont réunis George W.Bush, Felipe Calderon et Stephen Harper. Or, selon certains spécialistes dans le domaine, le coût exigé par l'entrepreneur, qui a reçu le contrat sans appel d'offres, est quatre fois trop élevé.
Vives réactions
«C'est inquiétant, ça semble montrer une tendance», indique le porte-parole du PLC en Travaux publics, Mark Holland. Il rappelle que le ministre des Finances, Jim Flaherty, a admis la semaine dernière avoir accordé sans appel d'offres un contrat de 122 000$ à un rédacteur de discours.
Les règles du Conseil du Trésor prévoient pourtant que tout contrat dont la valeur est supérieure à 25 000$ doit passer par un appel d'offres.
«C'est comme ça que le scandale des commandites a commencé, dit Thomas Mulcair, lieutenant politique du NPD au Québec. Il y a des garde-fous partout dans l'administration publique, mais quand le gouvernement se convainc que sa cause passe au-dessus des règles, il commence à faire des petits coups comme ça.»
Facture de 30 millions
Le sommet de Montebello a coûté environ 30 millions aux contribuables canadiens. «Si les coûts sont exorbitants, c'est peut-être à cause de ce genre de procédés», note M. Holland.
«Ça soulève de vraies questions éthiques et des questions de confiance du public envers les conservateurs, dit Thomas Mulcair. Ils envoient des porte-parole de la GRC, c'est de toute beauté, mais ce n'est pas la GRC qui est le gouvernement.»
Dans le texte d'hier, la GRC justifiait la procédure par le peu de temps dont elle disposait pour mettre en place le plan de sécurité.
Thomas Mulcair et Mark Holland ne se satisfont pas de ces explications. «De la manière dont ils ont procédé, il n'y avait aucun moyen de savoir s'ils en avaient pour leur argent», note M. Holland.
Joint par La Presse, Frédéric Baril, attaché de presse du ministre des Travaux publics, Michael Fortier, a renvoyé les questions à la GRC.
Si le Ministère était responsable d'acheter la clôture, explique M. Baril, c'est à la GRC que revenait l'établissement des critères. «On achète ce que la GRC nous dit d'acheter», affirme-t-il.
«Il n'y a pas de politique là-dedans, ajoute M. Baril. C'est un travail qui se fait par les fonctionnaires, c'est de l'administratif.»
Le Bloc québécois n'a pas rappelé La Presse hier.
Photo François Roy, La Presse
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