Des cris de putois! Il fallait entendre ces ministres conservateurs Cannon et Paradis se dire visés par les propos de Gilles Duceppe qui, samedi dernier, rappelant la mémoire du très grand écrivain Pierre Vadeboncoeur, décédé récemment, reprenait de son dernier écrit une citation qui identifiait le parcours historique du peuple québécois à de la résistance.
Ces Canadiens français de service, en ténors fédéralistes, se sont devinés dans la peau des collabos! La belle affaire! Peut-être se sentent-ils coupables? Si le chapeau qu'ils ont cru voir leur fait, qu'ils se le mettent!
Oui, le peuple québécois est résistant. Toute son histoire en témoigne. Lisons Vadeboncoeur dans son dernier écrit, Résistance et refus, paru dans la revue L'Action nationale, vol. C, no 2, de février 2010.
«Les Québécois tendent depuis longtemps à s'évader du modèle politique qui prévalait en Grande-Bretagne... Sur un siècle, nous avons manifesté de manière soutenue une tendance à nous écarter de la normalité constitutionnelle... Voici quelques jalons. Ils forment un chapelet de paradoxes, du point de vue du ROC. Henri Bourassa contre Laurier, en 1910. L'Action libérale nationale, dans les années trente, contre le libéral Taschereau et les partis traditionnels. Le Bloc populaire, dans les années quarante, contre le gouvernement libéral de Mackenzie King et contre la conscription. Le séparatisme de Chaput et de Barbeau, suivi de tout le mouvement indépendantiste, qui dure depuis. En 1968, René Lévesque et le mouvement souveraineté-association. Le Parti québécois, porté au pouvoir le 15 novembre 1976. Enfin le Bloc, au fédéral, par la suite.
C'est une constante historique. Il faut en faire ressortir la logique, qui est celle de la résistance... Tel est le sens d'une histoire qui au fond ne cesse de tendre vers l'indépendance, consciemment ou non, et qui, en tout cas, se caractérise par le refus.»
Plus loin Pierre Vadeboncoeur ajoute: «Qu'est ce que je viens de montrer? Un pan d'histoire, la nôtre. À travers les obstacles, une persistance, une logique profonde, une mémoire qui n'oublie pas, une volonté trop patiente, appuyée sur une conscience diffuse mais tenace. Nous n'avons pas dit notre dernier mot.»
C'est un appel à terminer le boulot, à faire l'histoire, dit-il. «Car notre défaite définitive historique est une possibilité, elle peut finir par arriver un jour.»
Avec la complicité de ces «fédéralistes francophones [qui] ne semblent pas se rendre compte qu'ils sont les instruments d'un génocide tranquille. La politique fédéraliste conduit à ce résultat. Système feutré, très anglais par sa prudence.»
Le constat est implacable. De 90 % au début du XVIIIe, nous étions 60 % au début du XIXe, 35 % au début du XXe et seulement 22 % au début du XXIe siècle. La disparition du français fait partie de l'ADN du Canada. Mais avant, il y aura sa folklorisation comme à l'ouverture des Jeux olympiques, puis sa louisianisation, et enfin ses empreintes patrimoniales notamment dans la toponymie, comme Detroit, Des Moines, Terre Haute, etc. aux États-Unis. En douce, sans heurt, tranquillement, passivement, avec accommodements, le français s'effacera. À moins que...
Oui, le peuple québécois est résistant. Mais pour survivre, vivre et rayonner, ce trait n'est pas une garantie. Il lui faut aussi se faire combattant. Ce qu'il est, mais pas suffisamment. Et sur sa route il rencontre des siens qui s'objectent, démocratiquement. C'est leur choix. C'est leur droit. Le moins que l'on puisse leur demander, c'est d'assumer!
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Gérald Larose - Président du Conseil de la souveraineté du Québec
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