À l'occasion du 20e anniversaire de la vie politique de Gilles Duceppe, le National Post et le Globe and Mail se demandent de nouveau comment barrer la route au Bloc québécois. C'est comme les allergies au mois d'août, ça revient chaque année.
Comme le Bloc reçoit peu d'argent de ses supporteurs, mais beaucoup des fonds publics (850 000 $ contre 2,7 millions), la solution serait de lui couper les vivres: «Si on fermait le robinet des subventions, le Bloc se retrouverait nettement désavantagé», écrit le Post. De son côté, le Globe and Mail suggère qu'on remplace ces subventions par une hausse de la limite des dons individuels. On en reviendrait ainsi à la belle époque des «p'tits amis du parti».
Cela me rappelle une recommandation faite il y a un an dans le même Globe and Mail visant à modifier la Loi sur le financement des partis politiques (en vertu de cette loi de 2004, les partis reçoivent annuellement environ 2 $ par vote obtenu lors du plus récent scrutin) afin que l'allocation versée par Ottawa ne le soit plus qu'aux seuls partis récoltant des votes dans plus d'une province. Cette position avait même été reprise par le ministre conservateur responsable de la Réforme démocratique, Steven Fletcher, puis abandonnée.
Le Parti conservateur et le Parti libéral voient dans le Bloc l'obstacle majeur à la constitution d'un gouvernement majoritaire et cherchent désespérément une solution pour l'évincer. S'ils s'entendent un jour pour modifier les règles du jeu afin de nuire spécifiquement au parti souverainiste, en réponse à ce coup de Jarnac, les Québécois voteront encore plus massivement pour lui. La «coalition» conservatrice-libérale se retrouvera alors piteusement dans la situation de l'arroseur arrosé.
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