LIBRE-ÉCHANGE

Il faudra de la pédagogie, selon l’ambassadeur canadien à Washington

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Quelle prétention !

L’élection de Donald Trump doit maintenant déclencher un vaste exercice de pédagogie afin de faire valoir aux interlocuteurs américains les avantages du libre-échange, estime l’ambassadeur du Canada à Washington.

Envoyé dans la capitale américaine en janvier 2016, David MacNaughton a fait un parallèle avec la fin des années 1980, lorsque des chefs d’entreprise canadiens ont entamé une tournée pour plaider la cause du libre-échange à une époque où le projet divisait la population.

« C’est une question d’éducation. Mais il n’y a aucun doute qu’il faudra l’appui de toutes les provinces, du milieu des affaires, des syndicats »,a dit David MacNaughton lors d’une allocation au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Le mot« commerce », selon lui, est en quelque sorte devenu un « mauvais mot ».

Une façon de parler de commerce

Pendant sa campagne, l’argumentaire de M. Trump a décrit les accords de libre-échange comme des mécanismes mal négociés qui permettent aux sociétés d’exporter des emplois facilement, et il a promis de rouvrir l’ALENA, qui inclut également le Mexique.
La prise de parole des dirigeants de sociétés en 1988, une opération visant à présenter les avantages commerciaux de déconstruire certaines barrières, avait contribué à changer l’orientation du débat, a dit l'ambassadeur. « Il va falloir trouver une façon de parler du commerce », a-t-il dit, en ajoutant qu’il faut également que les gouvernements puissent « trouver une manière d’aborder l’impact sur les gens qui en subissent les contrecoups, non seulement à cause du commerce, mais à cause de la transformation de l’économie amenée par l’innovation ».

Invité à décrire la raison pour laquelle le libre-échange a mauvaise presse au sud de la frontière, M. MacNaughton a dit que la lecture faite par certains acteurs y est pour quelque chose. « Je crois qu’il y a un manque de reconnaissance, pas juste chez les politiciens, mais chez ceux décrits comme une certaine élite, que même s’il y a des avantages globaux au libre-échange, cela ne veut pas dire que des gens n’ont pas souffert en cours de route. À Hamilton, où j’ai grandi, il y avait 17 000 travailleurs dans l’acier. Il en reste moins de 1000. Cette situation est également survenue à Youngstown, à Cleveland, etc. »

Bois d’oeuvre

Le gouvernement canadien affirme que le commerce trilatéral a atteint 1000 milliards de dollars américains en 2015, comparativement à 288 milliards en 1993, un an avant l’entrée en vigueur de l’ALENA. Cependant, cet accord ne couvre plus le secteur du bois d’oeuvre, et l’élection de M. Trump survient alors qu’une entente de dix ans signée en 2006 est échue. À moins d’une entente, les États-Unis pourraient donc appliquer des droits à partir de la fin de l’hiver 2017.

M. MacNaughton a déjà affirmé que le Canada serait disposé à discuter de l’ALENA avec l’hypothèse que toute entente peut être améliorée. Les Américains, a-t-il dit mercredi, s’intéressent davantage au contrôle du commerce et des parts de marché qu’à l’argument voulant que l’industrie canadienne du bois d’oeuvre soit « subventionnée » par les prix payés sur les terres publiques.
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