Houda-Pepin accuse Couillard de duplicité

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«Le problème avec M. Couillard, c’est qu’il vous dit blanc aujourd’hui et il vous dit noir demain.»

La députée indépendante Fatima Houda-Pepin a tiré à boulets rouges sur son ancien chef, Philippe Couillard, qu’elle accuse de duplicité.

« On m’a menti », a clamé la députée de La Pinière qui présentait mercredi son projet de loi sur la neutralité religieuse de l’État et la lutte contre l’intégrisme. « Le problème avec M. Couillard, c’est qu’il vous dit blanc aujourd’hui et il vous dit noir demain. Et, pour lui, c’est normal. »

« J’ai vécu des moments assez difficiles », a affirmé dans son point de presse Fatima Houda-Pepin, la voix brisée par les larmes. « Je n’ai jamais pensé que je pourrais être traitée de la sorte au Parti libéral du Québec », a ajouté la députée qui a été exclue du caucus libéral le 20 janvier dernier.

La députée a relaté que Jean-Louis Dufresne, le directeur de cabinet de Philippe Couillard, lui avait enjoint « avec force et une voix extrêmement haute » de prêter main-forte au porte-parole libéral en matière de laïcité, Marc Tanguay, afin de donner la réplique au ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville. « Il me dit : “ Regarde, ton collègue Marc Tanguay n’est pas capable de lui faire face ” », a-t-elle raconté. Et pourquoi ? « Parce que vous l’avez envoyé à la guerre sans les outils, sans les armes. Il n’a jamais été préparé, cet homme-là, pour faire face à toutes les demandes, à toutes les subtilités de ce débat parce qu’au Parti libéral, on a fait l’économie de ce débat. »

Quelques heures plus tôt, Fatima Houda-Pepin avait déposé à l’Assemblée nationale le projet de loi 491 « sur la neutralité religieuse de l’État et la lutte contre l’intégrisme religieux et modifiant la Charte des droits et libertés de la personne et la Loi sur le ministère du Conseil exécutif ». Le leader parlementaire du gouvernement, Stéphane Bédard, a voulu embarrasser les libéraux en demandant un vote nominal sur le dépôt du projet de loi, une formalité. Les élus libéraux, y compris leur chef qui avait refusé que le projet de loi soit présenté au caucus libéral, n’ont pu que voter pour ce dépôt. C’était d’ailleurs le premier vote auquel participait Philippe Couillard en tant que chef de parti.

Projet de loi

Fatima Houda-Pepin a plaidé pour que tous les partis s’unissent pour trouver un consensus sur la question, bien qu’elle considère que tant le Parti québécois que le Parti libéral du Québec « se sont barricadés dans des positions électoralistes à courte vue ». Elle a rencontré mercredi le caucus de la Coalition avenir Québec et fera de même avec Québec solidaire jeudi et avec le PQ la semaine prochaine.

Sur le port des signes religieux ostentatoires, le projet de loi reprend une position identique à celle de QS : une interdiction ne visant que les agents de l’État « en autorité contraignante », notamment les juges, les policiers et les agents correctionnels. Le port de tchador, du niqab ou de la burka serait interdit pour tous les employés de l’État.

Le projet de loi interdit à quiconque d’invoquer une conviction religieuse pour contester un programme scolaire ou pour retirer son enfant de l’école. Personne ne pourrait invoquer sa croyance religieuse pour recevoir d’une certaine manière un service de l’État, notamment quant au sexe de l’employé.

Le projet de loi modifie la Charte des droits et libertés de la personne pour affirmer que l’État est neutre et que toute personne a droit à la neutralité religieuse de l’État.

En matière d’intégrisme, le projet de loi réitère l’interdiction visant la polygamie, les mariages de mineures sans leur consentement ainsi que l’excision.

En outre, le projet de loi définit l’extrémisme comme une idéologie politique qui tend à imposer une interprétation radicale des religions. Il crée un centre de « recherche-action », placé sous la responsabilité du premier ministre, afin de documenter les manifestations concrètes d’intégrisme religieux.


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