Un autre indépendantiste vient de nous quitter en nous laissant la passion du Québec en héritage. Journaliste, écrivain, député du Parti québécois et premier député du Parti indépendantiste, Pierre était un homme de conviction et de culture. Il n’a pas hésité à rompre ses liens avec le PQ lorsque son chef a pris le virage du beau risque du fédéralisme. Il voulait mettre ses connaissances et son expérience au service de l’indépendance et, en 1985, je n’ai pas eu de difficulté à le convaincre de la nécessité de lancer un nouveau parti pour porter le projet de pays même si les risques de défaite étaient élevés. Parce qu’il était avant tout démocrate, il désirait offrir à ses concitoyens la possibilité de voter selon leurs convictions et de témoigner de leur volonté de rompre avec le Canada.
Pierre était aussi un fervent partisan de la démocratisation de l’institution parlementaire et de la vie partisane. Il croyait fermement que l’indépendance permettrait une rénovation républicaine de nos institutions.
Nous avons poursuivi ensemble le combat intellectuel en fondant le Cercle Godin-Miron, qui regroupait une dizaine d’intellectuels afin d’intervenir dans le débat public. Nous avons publié une collection d’articles échelonnée de 1995 à 1998 intitulée Tant que l’indépendance n’est pas faite elle reste à faire. Cette action intellectuelle s’est prolongée jusqu’en 2003 et nous avons produit une trentaine d’articles concernant le destin de la nation québécoise.
Pierre était aussi un passionné de patrimoine politique. Il avait habité la maison de l’ex-premier ministre Paul Sauvé, à Saint-Eustache, et était convaincu qu’il fallait laisser des traces pour les générations futures. Une devise ne suffisait pas, pour se souvenir de quelque chose, il fallait aussi une organisation qui fasse la promotion de la conservation et de la diffusion du patrimoine politique. Je l’ai donc suivi dans ce nouveau combat avec Marcel Masse et Denis Hardy. Pierre était un homme déterminé qui savait ce qu’il voulait et qui ne tergiversait pas. Son engagement a été indéfectible et il a continué le combat jusqu’à l’épuisement de ses forces.
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