«Hitler pourrait être le patron de CNN», dit Chavez

Le président vénézuélien Hugo Chavez a accusé CNN de fascisme, en affirmant samedi que «Hitler pourrait être le patron» de la chaîne américaine.

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Chavez : le référendum du 2 décembre 2007

(Photo Reuters)


«Hitler pourrait être le patron de CNN», a déclaré M. Chavez, qui accuse la chaîne d'avoir lancé un «appel au meurtre» contre lui, avant le référendum de dimanche sur sa réforme constitutionnelle.
Le régime vénézuélien accuse CNN d'avoir lancé un appel au meurtre contre le chef de l'État, alors que la chaîne d'information américaine a invoqué une erreur technique.
Durant la conférence de presse, M. Chavez a montré le reportage incriminé de la chaîne, diffusé il y a quelques jours et consacré à la crise diplomatique entre le Venezuela et la Colombie. Les images des deux dirigeants apparaissent accompagnées d'un bandeau portant l'inscription «qui l'a tué ?».
«Qui peut croire que c'est une erreur», a affirmé le président, en montrant également une émission de CNN, où sa photo est juxtaposée à celle du terroriste ben Laden dans le fond de l'image derrière le présentateur.
M. Chavez, qui a accusé les États-Unis de mener une «tyrannie médiatique mondiale (...) pour imposer son idéologie au monde entier», a confirmé son intention d'engager des poursuites contre la chaîne d'information.
La direction de CNN, qui s'est excusée après l'incident, a affirmé que le bandeau concernait en fait la mort d'un joueur de football américain et avait été glissé par erreur dans le reportage.
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En complément
«L'assassinat de Chavez est toujours possible»

La Presse 1 décembre 2007
(Photo AFP)

Nicolas Berubé - Caracas, Venezuela - Les Vénézuéliens se rendent aux urnes demain pour voter sur des changements constitutionnels sans précédent proposés par le président Hugo Chavez. Pendant que les camps du oui et du non manifestent bruyamment à Caracas, la communauté internationale se questionne sur la démarche de Chavez.


Le Venezuela se dirige-t-il vers un régime socialiste à la cubaine? Nous avons posé la question à l'avocate et militante vénézuélo-américaine Eva Golinger, auteure de The Chavez Code, un livre qui porte sur l'engagement des États-Unis au Venezuela. La Presse l'a interviewée cette semaine à Caracas.
Q Le référendum de demain sur les changements constitutionnels ne semble pas gagné d'avance pour Chavez. Les gens sont-ils enthousiastes à l'idée de donner plus de pouvoir au président?
R Aux élections présidentielles, l'an dernier, Chavez avait récolté 64% des voix, et plus de 80% des électeurs ont voté. Il y avait un immense mouvement d'appui pour le président. Je crois que cet appui est toujours là, mais je ne sais pas si la mobilisation va être aussi importante cette fois-ci. Pour les gens qui suivent les nouvelles internationales, le référendum de Chavez arrive comme un cheveu sur la soupe. Mais ça fait plus de quatre mois qu'il y a des consultations ici, des échanges, des audiences publiques. Bien des propositions soumises au vote ont été faites par les citoyens eux-mêmes. La plupart des sondages crédibles montrent que les réformes vont passer.
Q Le monde entier regarde le Venezuela et craint que Chavez ne soit en train de suivre les traces de son ami, Fidel Castro, qui s'accroche au pouvoir indéfiniment.
R Je crois que c'est une façon réductrice de voir les choses. De nombreux pays démocratiques occidentaux n'ont pas de limites sur le nombre de mandats que peut obtenir un président, et on ne les traite pas de dictatures pour autant. Franklin Roosevelt a été élu pour quatre mandats, et il n'est pas considéré comme un dictateur. Je crois que cette façon de voir le Venezuela traduit aussi un certain racisme de la part des Occidentaux. Si un pays européen voulait mettre fin aux limites de mandats qu'un président peut obtenir, je crois que les gens hausseraient les épaules. Mais en Amérique Latine, c'est différent.
Q Croyez vous que l'opposition au Venezuela peut mobiliser assez de gens insatisfaits pour influer sur le vote?
R La droite est divisée et mal organisée. On l'a vu durant les élections de l'an dernier: les résultats ont été peu probants. Mais la droite contrôle plusieurs médias et ne se gêne pas pour attaquer Chavez avec toutes sortes de faussetés. Les gros titres sont impressionnants, mais la réalité, c'est que la droite a peu d'appuis dans la population. Le pire ennemi de Chavez, ce sont les États-Unis. Ils critiquent depuis toujours les modèles économiques qui diffèrent du leur. Avant, le Venezuela répondait au doigt et à l'oeil aux demandes États-Unis. Ce n'est plus le cas et je crois que c'est ce qui les dérange le plus.
Q En avril 2002, Chavez a brièvement été chassé du pouvoir par l'armée, de connivence avec l'opposition. Croyez-vous qu'un coup d'État soit toujours possible?
R Un coup, je ne crois pas. Chavez est trop populaire pour le moment. Mais un assassinat est toujours possible.
Pour en savoir plus:
> The Chavez Code: Cracking US Intervention in Venezuela, par Eva Golinger, Olive Branch Press.
> The Revolution Will Not Be Televised, documentaire sur le coup d'État de 2002, filmé de l'intérieur par une équipe de télé irlandaise
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Charge anti-américaine de Chavez

Cyberpresse, vendredi 30 novembre 2007
(Photo AFP)

Photo AFP
Philippe Zygel - Agence France-Presse - Caracas - Dans une violente charge anti-américaine, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a ordonné vendredi soir l'envoi de l'armée dans les champs pétroliers, menaçant de priver de brut les États-Unis, avant le référendum de dimanche sur sa révision socialiste de la Constitution.


«J'ai donné l'ordre au ministère de la Défense (...) de mettre en place les plans de protection de nos champs pétroliers et de nos raffineries. À partir de cette nuit, ils seront protégés par l'armée», a-t-il déclaré.
M. Chavez, un ancien officier putschiste de 53 ans, proche allié du leader cubain Fidel Castro, s'exprimait devant des dizaines de milliers de partisans, pour son discours de fin de campagne, avant le référendum sur la réforme visant à instaurer un État socialiste.
Il a affirmé qu'il n'y aurait «plus une goutte de pétrole pour les États-Unis», si
Washington mettait en oeuvre un plan de déstabilisation au Venezuela.
Prêt à régner «jusqu'en 2050», le chef de l'État, qui a promis de «mettre KO l'empire américain», a accusé les États-Unis de préparer avec l'opposition une opération baptisée «Plan Tenaille» pour «déchaîner la violence» au cas où la réforme serait adoptée.
Le président a également confirmé qu'il engagerait des «poursuites» contre la chaîne d'information américaine CNN pour «incitation au meurtre» contre lui, menaçant d'«expulser les correspondants au Venezuela».
Sixième pays producteur mondial de brut, le Venezuela produit environ trois millions de barils de pétrole par jour, dont la moitié est exportée aux États-Unis, selon les chiffres officiels.
Pour M. Chavez, le gouvernement américain tente de provoquer des émeutes au Venezuela, en prévoyant de «raconter comme un disque rayé qu'il y a eu de la fraude» lors du référendum.
«Si avec cette excuse, ils lancent la violence au Venezuela, j'ordonnerai lundi au ministre (de l'Energie, Rafael) Ramirez d'arrêter les envois de pétrole aux États-Unis», a-t-il souligné.
Durant son discours, il a aussi menacé de «nationaliser» les banques espagnoles au Venezuela, si le roi d'Espagne Juan Carlos ne lui présentait pas «ses excuses».
Le bouillonnant dirigeant, qui a «congelé» les relations avec l'Espagne, reproche au roi de lui avoir manqué de respect en lui demandant de «se taire», lors du dernier sommet ibéroaméricain organisé début novembre au Chili.
«J'ai une liste des entreprises espagnoles. Les Espagnols ont acheté des banques, nous pourrions les nationaliser à nouveau pour les mettre au service des Vénézuéliens», a-t-il averti.
Pour la première fois, le président vénézuélien, qui règne depuis huit ans sur le pays, se trouve sous la menace d'un revers électoral. Les derniers sondages prévoient un scrutin extrêmement serré, alimentant la crainte de violences.
Même dans les couches populaires, bastion du «chavisme», la population ne cache pas sa méfiance face à la réforme, qui lui permet de se présenter indéfiniment à la présidentielle et censurer la presse en cas de crise, tout en érigeant le socialisme en modèle économique.
Confronté à un mouvement de contestation sans précédent, M. Chavez avait convoqué vendredi ses troupes à un rassemblement massif sur la plus grande avenue de la capitale, où l'opposition avait organisé sa plus grande manifestation contre le régime.
«Oui avec Chavez», «Chavez pour toujours», ont crié ses partisans, dont la plupart avaient revêtu des chemises et casquettes rouge, la couleur du régime.
En béret et treillis militaire, Carlos Bolivar, un ouvrier de 49 ans a déclaré à l'AFP être venu soutenir «un homme qui a donné sa vie pour défendre les pauvres».
Depuis Cuba, Castro a accusé les États-Unis de vouloir provoquer «un meurtre du chef de l'État ou une guerre civile au Venezuela», affirmant que cela mènerait à une «explosion de l'économie mondiale», dans une tribune publiée vendredi par la presse officielle.
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