Élections provinciales au printemps

Harper et le PCC se positionnent

Tribune libre

Nous ne pouvons nier le fait que le PCC a scrupuleusement respecté les champs de compétence des provinces depuis 2006. Il a même réduit la TPS de deux points qui ont été récupérés par Québec. Mais que Harper attribue la défaite du BLOC à sa politique décentralisatrice préfigure des manœuvres politiques hautement stratégiques. En plastronnant sur sa façon de gouverner, le gouvernement conservateur vise plusieurs objectifs.
PREMIÈREMENT :
Il se démarque de la stratégie du NPD de vouloir ré-ouvrir la constitution. La lecture que Brian TODD, le candidat favori dans la course à la chefferie, fait du résultat du 2 mai est exacte. La surpondération du Québec dans la députation de l’opposition officielle ne lui donne pas le choix. Pour que le NPD puisse espérer former le prochain gouvernement, il doit conserver ses acquis au Québec tout en faisant des gains dans le ROC. Pour ce faire, il se posera en médiateur entre les deux nations fondatrices du Canada. C’est un pari risqué mais ils savent qu’ultimement ce sera la seule alternative face à la montée nationaliste au Québec. Les conservateurs, de leurs côtés, pensent pouvoir apaiser les tensions par sa politique de décentralisation et prouver qu’il n’est pas nécessaire de ré-ouvrir le dossier constitutionnel.
DEUXIÈMEMENT :
Harper, comme bien des analystes fédéralistes, tenteront de détourner le sens profond des résultats électoraux du 2 mai au Québec. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, les fédéralistes sont dans leurs petits souliers depuis ce temps. Personnes à Ottawa ne s’attendaient à un pareil résultat. Celà démontre sans ambiguïté que la représentation minoritaire du Québec lui a fait perdre toute influence politique dans le Canada et, par le fait même, le contrôle de ses impôts et de son développement économique futur. Harper le sait et il tente de rassurer la population du Québec en s’engageant à "travailler pour tous les canadiens" (mantra classique et bien implanté dans les esprits). Donc, avec ce discours, il détourne le sens et la portée du vote québécois en espérant mettre le couvercle sur la marmite. Il se positionne aussi par rapport aux enjeux électoraux du prochain R-V électoral prévu pour le printemps prochain. Malgré tout, les fédéralistes doivent conserver un minimum de crédibilité au Québec. N,est-ce pas ?
CONCLUSION
Ces manœuvres fédéralistes, présentes et à venir, nous laissent donc entrevoir le type de stratégies que les nationalistes devront adopter assez rapidement au Québec pour contrer ces discours qui encore une fois ne sont que des mirages, des mensonges, de faux espoirs qu’ils tenteront de nous vendre. Mais cette fois, nous avons évolué vers un rapport de force colossal permettant de nous positionner favorablement pour prendre le pouvoir ce printemps. Est-ce que les québécois voudront donner une dernière chance au Canada de se réformer ? Est-ce que les québécois opteront plutôt pour une rupture rapide ? Une chose est certaine du moins : les citoyens québécois se donneront un gouvernement souverainiste (coalition ou pas) afin que ce rapport de force puisse s'exprimer et jouer en faveur du Québec. Il est donc de notre responsabilité de procurer aux électeurs les conditions gagnantes pour que les québécois expriment leur volonté.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2011

    Afin de s'assurer la confiance des québécois, Pauline Marois pourrait convier les québécois et québécoises au première primaire pour choisir le ou la porteuse d'une grande coalition nationale, celle dont parle Luc Archambault afin de mettre dehors Charest.Que pensez-vous de l'idée?