Le chef du Bloc québécois devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Harper a financé la bataille contre la loi 101, rappelle Gilles Duceppe

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne

Gilles Duceppe accuse le chef conservateur de faire du racolage auprès des nationalistes québécois qui doivent se rappeler que le même Stephen Harper a présidé la National Citizens Coalition ayant financé les efforts pour tailler en pièces la loi 101 devant les tribunaux. La question de la langue est donc «un test de sincérité», selon le chef du Bloc québécois.
C'est en ces termes que Gilles Duceppe a terminé hier son discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Devant une salle conquise d'avance, remplie en partie de militants et d'organisateurs, le chef du Bloc québécois a fait valoir que l'occasion est belle pour M. Harper de démontrer que la reconnaissance de la nation québécoise n'est pas une coquille vide.
«Entre l'ancien du Reform Party et la nouvelle incarnation de Stephen Harper qui racole les nationalistes québécois, il y a eu le président de la National Citizens Coalition. Ce Stephen Harper-là, lui, finançait les efforts de Brent Tyler pour tailler en pièces la loi 101 devant les tribunaux. Il y a un test de sincérité pour Stephen Harper sur cette question», a lancé M. Duceppe sur le ton du défi.
Le même argument avait été servi par le chef bloquiste trois jours avant le scrutin de janvier 2006. En rappelant le passé de Stephen Harper lié à la contestation de la loi 101, on espérait déclencher une certaine irritation chez les Québécois. À l'époque, M. Duceppe avait déterré l'allocution de Stephen Harper lors de la course à la direction de l'Alliance canadienne en 2002. M. Harper estimait qu'il était important de souligner son désaccord avec les restrictions linguistiques en vigueur au Québec.
Hier, Gilles Duceppe a affirmé que le chef conservateur, malgré ses prétentions, «ne comprend pas la réalité québécoise». Bien qu'il ait reconnu la nation québécois, la loi 101 ne s'applique toujours pas aux entreprises qui sont sous compétence fédérale (port, aéroport, banques, par exemple), a-t-il souligné.
Aussi, les compressions dans la culture sont passées dans la moulinette bloquiste. Gilles Duceppe a mentionné que l'industrie culturelle représente 314 000 emplois, dont plus de la moitié sont des emplois directs. Avec un salaire moyen annuel de 32 000, les travailleurs de la culture font partie de cette classe moyenne qu'il souhaite pourtant charmer.
«Pour faire passer cette décision idéologique, les conservateurs font du populisme de bas étage en s'attaquant aux artistes, à l'art et à la culture», a affirmé M. Duceppe qui prédit que M. Harper va se brûler les doigts parce que la culture, c'est «l'âme de la nation».
Gilles Duceppe est également revenu à la charge sur la décision controversée des conservateurs de durcir le ton à l'endroit des jeunes contrevenants. «Tous les gens sérieux donnent tort au chef conservateur: les policiers, les avocats, les criminalistes, tous les experts et même l'ADQ», a-t-il laissé tomber au grand plaisir de l'assistance.
Sur un ton moins léger, le chef bloquiste a tenté en matinée d'illustrer à quel point la proposition conservatrice de condamner à la prison à vie des adolescents de 14 ans est excessive. Il a d'abord répété que la prison est «l'université du crime», puis il a ajouté que «c'est de la jeune chair, on ne se contera pas d'histoires avec ça».
Devant la Chambre de commerce, M. Duceppe a assuré par ailleurs au monde municipal en général, et à Montréal en particulier, le soutien indéfectible du Bloc dans plusieurs dossiers importants: le développement d'un train à grande vitesse, des investissements dans le transport en commun, le logement social et bien sûr, les infrastructures. Sur ce dernier point, le Bloc prône une nouvelle répartition des investissements dans les infrastructures. Actuellement, le fédéral, le provincial et le municipal se partagent les factures à parts égales. Le Bloc propose plutôt qu'Ottawa paie 50 %, Québec 35 % et le municipal, 15 %.
La même tribune sera occupée le vendredi 3 octobre prochain, au lendemain des débats électoraux des chefs, par Stéphane Dion.
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Avec La Presse canadienne


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