Le dernier budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard, suscite de nombreux commentaires, notamment au chapitre du déficit prévu de 11 milliards $, un sommet inégalé dans l’histoire budgétaire du Québec.
Il n’en fallait pas davantage pour que le retour à l’équilibre budgétaire ne prenne le haut du pavé. Et, pour y parvenir, M. Girard propose un «grand ménage» dans les dépenses de l’État, ce qu’il appelle l’«optimisation» des postes budgétaires. En termes clairs, le ministre devra couper dans les dépenses, excluant d’entrée de jeu les hausses d’impôt.
Dans ce contexte, force est de constater que peu importe le terme utilisé pour définir cet exercice financier, la marge entre l’«austérité» et l’«optimisation» est bien mince sur le plan sémantique, le premier ayant une connotation négative, le second une connotation positive.
Le gouvernement caquiste craint l’austérité, vestige du gouvernement Couillard, comme la peste. Or, dans les faits, il devra obligatoirement réduire ses dépenses s’il aspire un jour atteindre l’équilibre budgétaire, et il appartiendra au peuple québécois de juger des résultats au moment du vote en 2026.
Économie et environnement, une union chaotique
Le tohu-bohu dans lequel est plongé le projet Northvolt vient confirmer sans l’ombre d’un doute que l’économie et l’environnement constituent une union chaotique, les enjeux financiers entrant sans coup férir en contradiction avec les enjeux environnementaux. Dans toute cette saga, l’exclusion de la firme suédoise d’une évaluation par le BAPE constitue, à mon sens, une entourloupette sournoise qui démontre à quel point le super-ministre Fitzgibbon exerce une transcendance sans équivoque sur le laxisme du ministre de l’Environnement, Benoît Charrette.
Tant et aussi longtemps que les intérêts financiers seront la priorité première du premier ministre François Legault, les dossiers portant sur l’environnement seront relégués de facto au second plan. Dans cette foulée, l’argumentaire à l’effet que Northvolt se serait retiré du projet advenant un délai trop long eu égard à son offre, est une preuve flagrante de la priorisation économique sur les éventuels impacts environnementaux de la construction de l’usine de batteries suédoise au Québec.
Henri Marineau, Québec
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