Hampstead adopte sa résolution contre le projet de loi 21

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Les Anglais se croient en mesure de défier l'État


La résolution du maire de Hampstead concernant le projet de loi 21 sur la laïcité de l'État a été adoptée à l'unanimité, lundi soir, au conseil municipal. Le vote avait été reporté après la controverse créée par les propos du maire, qui avait comparé le projet de loi à une forme de « nettoyage ethnique », il y a deux mois.




La résolution stipule que « la Ville de Hampstead ne reconnaît pas le projet de loi 21 comme une loi valide »; que ses élus ne s'y conformeront pas; et qu'ils n’appliqueront pas de lois discriminatoires.


« Nous croyons que le port de la kippa, du turban, du hijab, de la croix ou de tout autre symbole religieux n’est pas un obstacle pour les employés de l’État dans l’exercice de leurs fonctions », peut-on lire dans les considérants de la résolution. « Ces symboles n’affaiblissent pas celui ou celle qui les portent et ils ne sont pas préjudiciables aux personnes avec qui le porteur d’un symbole religieux interagit ».


Le texte a été adopté à l'unanimité. Le conseiller Leon Elfassy a toutefois précisé au moment du vote qu'il se conformerait au projet de loi 21 si celui-ci était adopté à l'Assemblée nationale.


Le gouvernement Legault souhaiterait tenir un vote sur la question d'ici le 14 juin. Mais il a aussi évoqué la possibilité de siéger cet été pour régler la question.



Le débat sur la résolution du maire Steinberg s'est tenu en début de séance, lundi soir, devant une poignée de citoyens, dont Jean-François Racine, un résident de LaSalle, qui a demandé en vain aux élus de Hampstead de rejeter la résolution, soulignant que le Québec était « la nation la plus ouverte en matière d’immigration dans tout le monde entier » et que « 60 % des Québécoises et des Québécois [étaient d'accord avec l'adoption d'un] projet de loi visant à réduire les discriminations dans certains postes d’autorité au Québec ».



M. Racine est aussi l'auteur d'une plainte déposée auprès de la Commission municipale du Québec (CMQ) contre les propos du maire Steinberg sur le « nettoyage ethnique » que constituerait le projet de loi 21. La CMQ a toutefois refusé de se prononcer sur ce sujet.


Tenu au début du mois d'avril, le commentaire de M. Steinberg avait été largement dénoncé par la classe politique, notamment par le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette et par la mairesse de Montréal, Valérie Plante.


Le chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, Pierre Arcand, avait également dû s'excuser après avoir soutenu que la sortie controversée du maire de Hampstead était une conséquence des projets de loi et des politiques du gouvernement Legault qui « divisent les Québécois ».


Le principal intéressé en avait pourtant rajouté quelques jours plus tard, en affirmant qu'il ne parlerait plus de « nettoyage ethnique », mais plutôt de « nettoyage ethnique pacifique ».


Ces mots, lourds de sens, n'apparaissent pas dans la résolution adoptée lundi soir à l'hôtel de ville de Hampstead.


Avec la collaboration de Normand Grondin




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