PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE

Gestion de l’offre: les agriculteurs doutent malgré les promesses

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Des doutes entièrement justifiés






Les producteurs agricoles ont maintenu la pression sur le gouvernement Harper. Après celui de Maxime Bernier vendredi, le bureau de Denis Lebel à Roberval était visité à son tour lundi. Les doutes et inquiétudes persistent malgré les engagements répétés d’Ottawa de défendre le système de gestion de l’offre dans l’actuelle ronde de négociations entourant le Partenariat transpacifique.


 

Selon Radio-Canada, ils étaient des centaines de producteurs agricoles venus de toutes les régions du Québec, touchés par le système de gestion de l’offre, à s’être donné rendez-vous devant le bureau de Denis Lebel, à Roberval, pour réclamer le maintien du régime. Les agriculteurs ont insisté auprès du ministre conservateur pour que le système de gestion de l’offre soit protégé, rappelant que le gouvernement fédéral s’est engagé à le conserver. Les manifestants dénoncent le fait que le système soit de nouveau remis en question dans le cadre des négociations du Partenariat transpacifique.


 

Fin d’une ronde


 

Rappelons que les négociateurs en chef de 12 pays, dont l’Australie, les États-Unis, le Japon et le Mexique, terminent aujourd’hui une nouvelle ronde de négociations. Les ministres du Commerce se réuniront ensuite à Hawaï pour tenter de finaliser l’entente.


 

Dans le reportage de Radio-Canada, le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, a brandi le spectre d’une perte de plusieurs milliers d’emplois si le système était abandonné. « On peut facilement penser que plus de la moitié de la production agricole soumise à ce régime-là au Canada serait perdue avec les emplois en transformation et autres. Il y a 92 000 emplois au Québec qui dépendent des secteurs de la gestion de l’offre. »


 

Denis Lebel s’est adressé aux agriculteurs pour leur dire qu’il est avec eux et qu’il entend leur message. Toutefois, il n’a pas été en mesure de leur promettre que le système de gestion de l’offre sera maintenu intégralement. « Vous voulez entendre le mot intégral, je peux vous dire que mon support va être intégral jusqu’à la fin. Le résultat de la négociation, je ne suis pas capable de vous le promettre. Il n’y a pas un parti qui va promettre une chose qu’il n’est pas capable de livrer. Mais soyez certains, certains que votre message va être porté aujourd’hui. »


 

Vote anticonservateur


 

Le reportage se termine avec des agriculteurs repartant déçus de la manifestation et des représentants de l’UPA laissant planer la menace d’un vote anti-conservateur lors du scrutin fédéral de cet automne.


 

Vendredi le ministre d’État fédéral à l’Agriculture, Maxime Bernier, promettait qu’Ottawa protégera intégralement le système de gestion de l’offre qui régit les productions de lait, d’oeufs et de volailles dans l’éventuelle entente de libre-échange du Partenariat transpacifique. Quelques centaines de producteurs s’étaient rendus devant son bureau de circonscription à Sainte-Marie de Beauce. Les producteurs réclamaient qu’on protège « intégralement » le régime actuel. En point de presse, le ministre Bernier a précisé que le mandat du négociateur fédéral était « de préserver le système de gestion de l’offre de façon intégrale, avec ses trois piliers, c’est-à-dire le contrôle de la production, le contrôle des prix et le contrôle des importations ».


 

Agir rapidement


 

Mercredi, l’ambassadeur des États-Unis au Canada, Bruce A. Heyman, pressait le Canada, dans une entrevue au journal Les Affaires, d’agir rapidement pour ouvrir le marché canadien à ces trois productions des autres pays. Le même jour, le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, reconnaissait que le Canada se retrouve, comme dans toutes les négociations de libre-échange, dans une position vulnérable dans ce dossier. « Le talon d’Achille de la gestion de l’offre, c’est qu’il s’agit d’un système de protection réglementaire, disait-il en entrevue à La Presse canadienne, alors que les autres pays, eux, subventionnent l’agriculture. Nous, notre produit est vendu à la valeur qu’il coûte à produire », explique le producteur qui déplore la position de faiblesse dans laquelle se place Ottawa. « Ce que je reproche au gouvernement canadien, c’est d’avoir accepté de mettre la gestion de l’offre sur la table, mais les autres n’ont pas mis leurs subventions sur la table », même si l’objectif des deux stratégies est le même.







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