Sondage CROP

François Legault prendrait le pouvoir

Droite québécoise - Force Québec




Jean-Marc Salvet (Québec) Même s'il n'a encore rien dit de concret, ni levé le mystère sur ses intentions, l'ex-ministre François Legault bouscule libéraux et péquistes, et singulièrement la chef souverainiste Pauline Marois. Pendant qu'il continue de rencontrer différentes personnalités, selon ce qu'il a dit jeudi au Soleil, un sondage CROP révèle que 39 % des Québécois voteraient pour son parti, s'il en formait un. Il prendrait ainsi le pouvoir.
Si des élections avaient eu lieu ces jours-ci, 21 % des Québécois auraient appuyé le Parti libéral du Québec (PLQ), 22 % le Parti québécois (PQ) et 39 % ce parti de François Legault (après répartition proportionnelle des indécis). L'Action démocratique du Québec (ADQ) aurait recueilli 6 % des voix, Québec solidaire (QS), 5 % et le Parti vert, 5 % aussi.
Cette enquête a été menée entre vendredi dernier et mardi à travers «un panel Web». Un total de 1000 questionnaires ont été remplis.
Dans sa question, CROP a ainsi défini ce parti non identifié. «Il réunirait une coalition de personnalités de différents horizons et aurait pour leader François Legault, ancien ministre du Parti québécois.
Sans avoir la souveraineté comme objectif, le parti se positionnerait comme très nationaliste et de centre droit.»
L'effet Legault est si grand, commente Youri Rivest, de CROP, qu'il se fait même sentir quand son nom n'est pas proposé dans les choix de réponses.
Sans question portant sur l'ancien ministre, 33 % des sondés ont en effet déclaré qu'ils choisiraient le PQ, tandis que 30 % opteraient pour le PLQ. (L'ADQ obtiendrait 12 % et QS, 10 %.) Ce qu'il faut comprendre, à la lumière de ces chiffres, c'est que l'avance des troupes de Mme Marois fond en raison du seul bruit créé autour de M. Legault. Le PQ était à 40 % le mois dernier.
Ce qui frappe aussi l'analyste, ce sont les scores bruts que recueillent le PLQ et le PQ, c'est-à-dire avant que les indécis aient été répartis. Avec 22 % pour les libéraux et 25 % pour les péquistes, le total atteint à peine 47 %. «Une majorité de Québécois n'ont plus ni le PQ ni le PLQ comme premier choix, dit M. Rivest. Je n'ai jamais vu ça. Ça nous indique qu'il y a un très grand appétit pour du changement.»
Le fond du baril
À 20 %, la satisfaction des sondés à l'égard du gouvernement Charest touche cette fois «le fond du baril». Les «très et plutôt insatisfaits» totalisent 75 %.
Lorsque 42 % des Québécois se déclarent, eux, carrément «très insatisfaits», on n'est plus seulement dans l'insatisfaction, mais «dans la colère», poursuit M. Rivest. Un sentiment qu'a cristallisé la commission Bastarache, selon lui.
Chez les francophones, les libéraux se marginalisent. Ils sont à 19 %. Dans cet électorat, le PQ décroche 40 % des intentions de vote. Encore là, il tombe cependant à 26 % dès que le nom de François Legault est évoqué. L'ancien ministre recueille 42 % chez les francophones!
À Québec, bien que l'échantillon soit plus petit, M. Legault ferait surtout mal à l'ADQ et au PQ, qui se disputeraient la première place s'il n'était pas dans le décor. Dans la capitale, un sondé sur deux a affirmé qu'il soutiendrait son parti.
À travers le Québec, l'ancien ministre péquiste «va chercher des gens qui veulent du changement, dit le sondeur. Il va chercher autant à gauche qu'à droite. Il va chercher des gens qui sont centristes sur la question nationale. C'est une espèce de révolution du milieu».
Une incohérence? Selon CROP, le camp du Oui recueillerait tout de même 42 % des appuis à un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec. Celui du Non, 58 %.
Pas «insensible»
Joint chez lui, jeudi, François Legault a refusé de commenter quoi que ce soit. Il a par contre indiqué qu'il continuait à «rencontrer presque tous les jours des personnes pour discuter de la possibilité de contribuer au débat public». Même si les rencontres se poursuivent, «on n'a toujours pas décidé quelle forme ça pourrait prendre».
Il a confié ne pas être «insensible» à l'engouement qu'il perçoit chez les Québécois.
Au fédéral
Selon cette même enquête CROP, si des élections fédérales avaient eu lieu entre le 15 et le 19 octobre, le Bloc québécois aurait terminé premier au Québec avec 36 % des voix.
Le niveau d'insatisfaction à l'endroit du gouvernement Harper est monté à 68 %.
L'incapacité du chef libéral Michael Ignatieff à s'imposer comme éventuel «meilleur premier ministre» apparaît nettement. Avec 11 % de réponses favorables, il est devancé par Gilles Duceppe, Stephen Harper et Jack Layton.


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