Foresterie: la Finlande, un modèle pour le Québec

Chronique de Jean-Claude Pomerleau

Alors que tous le monde se prend la tête pour chercher des pistes de solutions pour sortir l'industrie forestière du Québec de la profonde crise dans laquelle elle est plongée (et qui risque de s'approfondir en 2008 selon M. Guy Chevrette), un chroniqueur du Journal The Globe and Mail->10727] a eu la bonne idée de se rendre en Finlande pour comprendre les raisons qui expliquent pourquoi ce petit pays est un des plus performants au monde en matière de foresterie. Cet article a été repris et très bien commenté par [M. Pierre Dubuc dans L'Aut'journal.

À partir de ce compte rendu on comprend que la réussite de la Finlande n'est pas le fruit du laisser-aller mais procède d'une politique concertée d'un état stratège qui n'a pas lésiné à intervenir pour structurer sa première industrie d'exportation : éducation gratuite pour la qualification professionnelle, efforts importants et concertés en R&D, mise en réseau structurée de tous les intervenants impliqués dans la filière. Géopolitique 101 : seul l'État agit avec envergure.

Malgré la pertinence de ses observations, le chroniqueur du Globe and Mail n'a pas trouvé de conclusion sur la raison véritable qui explique la piètre performance de l'industrie forestière du Canada (et du Québec) comparée à celle, remarquable, de la Finlande.

Il ne pouvait en être autrement, sinon il aurait remis en question la structure même du fédéralisme. Ce qui explique la différence de performance est pourtant simple: une stratégie d'État cohérente. Or le Québec, limité dans ses capacités d'agir dans le fédéralisme, perd cette cohérence stratégique.

Pas mal difficile d'en arriver à cette conclusion pour un chroniqueur de Toronto.

Si la Finlande est un modèle à suivre, c'est surtout du fait qu'il s'agit d'un pays souverain, donc d' un État optimal qui peut agir avec envergure. C'est en cela que ce pays est un modèle à suivre pour ce demi-état qu'est la « province » de Québec, s'il veut se donner les moyens d'être performant, ceux d'un plein État, d'un État optimal, d'un État souverain.

Jean Claude Pomerleau

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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2009

    Foresterie: Le chroniqueur du journal The Globe and Mail revient sur la comparaison entre la Finlande et le Canada et les provinces en matiere de foresterie. Il n'a cependant pas encore compris pourquoi la Finlande performe si bien: Ce pays a atteint le stade de l' État optimal.
    http://business.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20081231.wyakabuski0101/BNStory/robColumnsBlogs/home
    jcpomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2008

    Foresterie: la politique de la mendicité comme stratégie d'état pour le Québec. Au tour de M Mario Dumont de tendre la mains vers Ottawa; À votre bon coeur monsieur!
    http://www.cyberpresse.ca/article/20080109/CPACTUALITES/80109118/6488/CPACTUALITES

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2008

    Les conclusions de M Richards Desjardins sur le Sommet de la forët. Richard qu'on aime bien est très bon pour braquer le "kodak" sur une situation qui mérite attention, mais passer cette limite son billet n est plus valide. Dans ces conclusions sur ce "Sommeil de la Foret, Il nous gosse ici un bout de bois, dans un manièrisme qui est le siens, sans nous indiquer de solutions. Son problème est celui d'ignorer que seul l'état agit avec envergure, encore plus un état optimal qu'un demi état de province. Il s'agit là d'une évidence quand on compare l'industrie forestière des provinces canadiennes (demi état) avec ceux de la Finlande (état optimal).
    Mais encore faut il sortir de la provincialisation des esprits pour l'entrevoir.
    jcpomerleau
    http://www.ledevoir.com/2008/01/08/171007.html

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2007

    Crise forestière
    Le Sommet sur l'avenir du secteur forestier se termine par un consensus.
    http://argent.canoe.com/lca/infos/quebec/archives/2007/12/20071212-133442.html
    ............................
    Ce que je disais. Des mesures ponctuelles et aucune véritable stratégie structurante d'envergure, parcequ'on attend l'aide d' Ottawa. C'est d' ailleur ce qui fait le consensus: La politique de la mendicité envers le fédéral. Vive l'état optimal que je vous dis.
    jc pomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2007

    M Bousquet,
    Mon propos porte sur le fait qu'un demie état ne peut se donner une stratégie performante comme peut le faire un état optimal, un état souverain. Vous semblez dire qu'on devrait d'abord attendre que l'on puisse éliminer les erreurs ponctuelles de la direction politique de ce demie état qu'est le Québec dans son statut de province avant de penser à se donner les conditions d'un état optimal (souverain). Attendre la perfection pour agir, c'est ce condamner à la paralysie et à l'insignifiante politique.
    Il faut sortir de cette provincialisation des esprits pour comprendre ce qui explique la performance remarquable de la Finlande en matière de stratégie forestière.: La stratégie d'état, un état optimal.
    La Finlande et la foresterie n'est pas le seul exemple qui peut nous amener à nous convaincre que vaut mieux avoir les leviers d'un pleine état plutôt qu'un demie état pour se donner une stratégie de développement performante.
    Prenons l'exemple de l'Alberta (demie état ) comparez à la Norvège (état optimal) et leurs stratégies de mise en valeur de leur pétrole: La stratégie de l' Alberta lui procure une prise sur le pétrole la plus base de toutes les juridictions comparables, soit 50%. Pendant ce temps la Norvège tire 70%, ce qui lui a permis de se constitué un fond pétrolier de plus de 300 milliards $. La différence s'explique par la stratégie d'état. La Norvège a utiliser tous les leviers de l'état (Nork Hydro, Statoil) pour se donner l'expertise pour exploité son pétrole dans l'intérêt supérieur de la nation. Pendant ce temps des petits politiciens provinciaux sans envergure s'occupait de la stratégie de l'Alberta. Les résultats sont probant.
    Maintenant, comparons le cas de Terre Neuve (demie état) et celui de l' Islande sur le thème des pêcherie: Un a choisi de devenir une province et confié sa ressource au fédéral et l'autre (à la même époque a choisi d'être un pays, un état optimal ce qui lui a permit de proposer avec succès la reconnaissance international de la zone commerciale sur les eaux de 200 miles. Résultat L' Islande a réussit a stopper l'exode de sa population (25% dans les décennies avant l'indépendance) et amorcer une croissance qui place son niveau de vie au dessus de celui du Québec. Seul l'état agit avec envergure (géopolitique). Pendant se temps, Terre Neuve avec tout ses richesses perd actuellement 1% de sa population annuellement et pratique une politique de la mendicité envers Ottawa.
    Le Québec a toutes les caractéristiques des pays de l'Europe du Nord qui sont les plus performants au monde en matière de création et répartition de richesses, ma question est simple, qu'est ce qui manque au Québec pour être aussi performant: Un état optimal, un état souverain.
    P.s. S'agissant de politique il est temps de sortir de l'idéologie et de l'anecdote. Pour parvenir à élaborer une réflexion plus structurée je vous suggère un petit cours de géopolitique 101. Personnellement la fréquentation du travail remarquable de M R M Sauvé dans domaine de la géopolitique m'a beaucoup aider en ce sens, je le remercie en passant.
    Jean Claude Pomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2007

    Je vais vous en donner une autre raison que le fédéralisme pour expliquer la mauvaise gestion du bois au Québec : Les gouvernements du Québec incluant le PQ "sans l'aide ou la nuisance d'Ottawa" ont accordé trop de droits de coupe sur son territoire à des compagnies "reconnaisantes aux divers partis politiques et aux fonctionaires qui ont du pouvoir" qui exportaient leur bois aux États-Unis en 2 X 4 à la place de lui faire subir des transformations supplémentaires pour créer plus d'emplois pour moins de bois coupé.
    Fait que, le bois québécois a été coupé jusqu'à la toundra et ce qui reste n'est plus trop rentable à exploiter parce qu'il est trop loin ou sur de mauvais terrains. Les coupes à blanc plus des plantations pas assez nombreuses ont fait le reste.
    Le bois est comme le poisson, quand il n'y en plus, parce qu'on en a trop prélevé, faut réparer.
    Je suis patriote et nationaliste mais pas aveugle.