Financement populaire - C’est mal parti pour Couillard

L'absence des bureaux d'ingénieurs et des entreprises de construction se fait lourdement sentir...

La lune de miel de Philippe Couillard avec les électeurs québécois tarde à faire résonner la caisse électorale du Parti libéral du Québec (PLQ) : la machine libérale se fait largement devancer par le Parti québécois, et même par Québec solidaire, dans la course au financement populaire.
L’organisation libérale a amassé à peine 118 111 $ depuis le début de l’année 2013 malgré la popularité incontestable de Philippe Couillard, élu chef du parti en mars dernier. Le PLQ a encaissé moins de dons que Québec solidaire, plus petite formation représentée à l’Assemblée nationale avec seulement deux élus - Françoise David et Amir Khadir -, qui a récolté 118 642 $.

Les chiffres du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), datant du 15 juillet, confirment une autre tendance lourde depuis le début de l’année 2013 : la ferveur des militants souverainistes reste intacte malgré l’impopularité du gouvernement Marois. Le Parti québécois (PQ) a recueilli plus de dons, auprès de davantage de militants, que tous les autres partis réunis, depuis le mois de janvier.

La formation de Pauline Marois a recueilli 546 590 $ auprès de 8260 militants, tandis que le PLQ compte à peine 1379 donateurs et Québec solidaire, 1771 donateurs. La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, de son côté, a amassé 87 070 $ auprès de 1105 militants, depuis le début de l’année.

La mince récolte de financement populaire du PLQ est tout un contraste avec les ambitions de Philippe Couillard, qui compte refaire du Parti libéral une force politique comparable à celle de Jean Lesage, il y a quatre décennies. Le chef libéral a un atout de taille : il est le politicien le plus populaire au Québec avec un appui de 48 % des électeurs, selon le baromètre des personnalités politiques publié dans Le Devoir, le mois dernier.

«L’arrivée de M. Couillard a fait souffler un vent de renouveau au Parti libéral du Québec», fait valoir Marie-Ève Ringuette, directrice générale du PLQ.

Elle explique la minceur du financement populaire par la course à la direction du parti, qui a couronné le nouveau chef en mars dernier, après la démission de Jean Charest. « De janvier à mars, tous nos efforts ont été mis dans la course à la direction », dit Marie-Ève Ringuette.

Le PLQ compte mettre en branle un « blitz de financement » à l’automne, explique la directrice générale. Le parti se prépare à la tenue d’élections à tout moment, parce que le gouvernement minoritaire de Pauline Marois peut tomber dès cet automne - même si aucun parti ne donne l’impression de vouloir partir en campagne électorale. Les libéraux ont commencé à tenir des assemblées d’investiture avant la pause des vacances d’été.

Chez les partis de l’opposition, on décrit comme plausible une campagne électorale au printemps prochain, après le dépôt du deuxième budget du gouvernement Marois. Ça laisserait le temps au gouvernement péquiste de remonter la pente après un début de règne mouvementé, marqué par une série de controverses. Philippe Couillard compte aussi sillonner le Québec d’ici là pour répandre la bonne nouvelle libérale et rebâtir le PLQ, amoché après neuf années au pouvoir.

La nouvelle loi sur le financement électoral limite les dons individuels à 100 $ par année. Au Parti québécois, on affirme que ces nouvelles règles du jeu n’ont pas changé grand-chose, parce que la formation souverainiste a toujours compté sur des milliers de petits dons de militants. « Ce sont des gens qui militent pour une cause, pas seulement pour un parti politique », dit Sylvain Tanguay, directeur général du PQ.

Les dons recueillis auprès des militants sont cruciaux pour les formations politiques, parce que le DGEQ verse aux partis une allocation proportionnelle aux fonds privés amassés. Plus les militants donnent d’argent, plus les contributions publiques prennent de l’importance.

Campagne minceur

Tous les partis se préparent à mener une campagne électorale plus modeste, parce que les plafonds de dépenses ont été abaissés, surtout dans les 125 circonscriptions. « Nous avons des équipes qui revoient notre mode de fonctionnement. Il faut penser à faire les choses différemment », dit la directrice générale du PLQ. Le parti scrute à la loupe chaque dépense prévue pour les communications, la publicité et l’affichage, notamment. Les médias sociaux jouent un plus grand rôle, ce qui permet à tous les partis de faire des économies.

La CAQ de François Legault avait déjà mené une campagne minceur l’automne dernier. Le parti avait dépensé environ 4 millions de dollars, trois fois moins que les deux autres grands partis. La maigre récolte de financement populaire, depuis le début de l’année 2013, n’inquiète pas Jean-Bernard Villemaire, directeur général du parti.

« On a fait la dernière campagne différemment, avec des ressources limitées. On va continuer à travailler différemment », dit-il.


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