Fin des manifestations à Québec: une vingtaine d’arrestations, retour au calme

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La violence viendra fort probablement des milices d’extrême-gauche

Les manifestations de samedi opposant des groupes identitaires et d’autres se revendiquant de l’antifascisme ont donné lieu à une vingtaine d’arrestations près de la colline parlementaire, à Québec.La police de Québec a confirmé avoir procédé vers 13h à l’arrestation de 21 personnes «sur le point de commettre des infractions criminelles» derrière le Centre des congrès, où étaient réunis au même moment les membres du Parti libéral du Québec.


Des armes blanches ont aussi été saisies lors de fouilles. Le corps policier n’était cependant pas en mesure de les identifier à un groupe en particulier.


Escouade antiémeute, hélicoptère, chien renifleur, effectifs massifs, la police de Québec a affiché une présence soutenue pendant les événements.


La tension était à son comble, plus tôt, alors que les manifestants, de part et d’autre de la colline parlementaire, ont pris la direction du boulevard René-Lévesque. L’escouade antiémeute est parvenue à éviter un affrontement et à tenir les rassemblements à distance sécuritaire.


Des agents ont toutefois eu recours à quelques salves de gaz lacrymogène pour maintenir l'ordre dans les rangs antifascistes qui ont fini par se dissiper peu avant 14h.


La manifestation de La Meute et Storm Alliance s’est conclue dans le calme quelques minutes plus tard. Entre temps, un groupe de manifestants antiraciste, qui s’était reformé devant l’Assemblée nationale, a reçu l’ordre de se disperser. Des individus auraient été appréhendés par la police.


Peu avant 15h, le calme était de retour dans le secteur du parlement. Selon la police de Québec, on ne rapporte aucun blessé ou bris matériel.


La droite identitaire manifeste


Les membres de La Meute et de Storm Alliance s'étaient donné rendez-vous au parc de l’Amérique française, près du Grand théâtre de Québec. Les deux groupes affirment protester contre le forum sur la diversité et le projet de loi sur la neutralité religieuse du gouvernement Couillard.


«On est pas ici pour faire de la casse, on est des citoyens respectueux des lois et on vient s’exprimer librement», a mentionné le porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillette, en début de journée. Si jamais on est attaqué, on va se défendre, mais on ne pense pas se rendre là», avait-il prévenu.


Une trentaine de membre du groupe d’extrême droite Atalante ont également été aperçu aux côtés de Storm Alliance durant la marche.


Une centaine de contre-manifestants, dont plusieurs masqués


Du côté des contre-manifestants, une centaine de personnes étaient réunies pour un rassemblement en fin d’avant-midi devant le Parlement, sous le regard attentif d’une trentaine de policiers antiémeutes.


Plusieurs manifestants ont le visage masqué, «pour ne pas être fiché par les policiers», selon l’un d’entre eux. Un autre se défend d’avoir le visage couvert. «Je pourrais perdre mon emploi», affirme-t-il.


Les manifestants veulent clairement faire savoir leur désaccord vis-à-vis des positions identitaires du groupe La Meute.


«On veut leur montrer qu’ils n’ont pas leur place ici. On veut que ça se passe calmement. On va voir ce que ça va donner», soutient un autre manifestant.


«On veut que La Meute arrête de dire des conneries sur les musulmans. C’est juste ça qu’on veut, qu’ils nous fichent la paix avec ça. C’est sûr qu’il va y avoir de l’huile sur le feu. Ça va dépendre de la situation. S’il y a des gens du Black block ou telle affaire, qui aiment casser...Il y en a des gens du Black Block. J’en vois partout, monsieur», a-t-il poursuivi.


«Je ne sais pas c’est quoi le Black Block», a rétorqué le porte-parole du Comité d’organisation contre le rassemblement populaire Simon Pouliot, lorsque questionné à savoir si des personnes associées à ce mouvement était sur place.


«Nous, on ne contrôle pas ce que les gens font. On demande de respecter le rassemblement de 11h à midi», indique-t-il.


«Nous, on n’appelle pas à la violence. Mais on ne peut pas contrôler ce que les gens font. On a organisé quelque chose qui est festif. Après ce que les gens font... on comprend qu’il y a des gens qui sont à bout de nerf. Il y a des gens qui sont morts au cours de la dernière année», ajoute-t-il, se défendant cependant d’associer l’attentat survenu à la Grande mosquée de Québec en janvier dernier au groupe La Meute.


Le 20 août dernier, des manifestations similaires avaient provoqué des heurts entre les manifestants antifascistes et les forces de l’ordre, donnant lieu à des scènes de vandalisme et de violence. Les membres de La Meute avaient été forcés de se retrancher dans un stationnement pendant des heures, avant de marcher dans le silence en fin de journée.La tension est à son comble à Québec où manifestants et contre-manifestants ont pris la rue à midi, comme prévu, sur la colline parlementaire.