En surface, tout semble baigner dans l’huile ; Philippe Couillard a convié hier sur la scène ses trois nouveaux députés, élus lors des élections complémentaires du 9 novembre. Toute la fin de semaine, les 400 militants réunis pour le conseil général ont voté sans frictions des résolutions tout aussi générales.
La nonchalance paraît avoir atteint le gouvernement en cette fin d’année. Seulement 6 des 25 ministres de Philippe Couillard sont montés sur scène à la clôture du conseil général, hier midi. Les gros canons, les Leitao, Coiteux, Daoust et Barrette, brillaient par leur absence. Du côté de députés, moins de la moitié des élus étaient présents.
Derrière la scène, déjà, on observe les obstacles nombreux qui rendront bien difficiles les dernières semaines de 2015 pour le gouvernement Couillard. Les élus auront fort à faire dans les réunions des Fêtes pour convaincre les électeurs que les libéraux sont en contrôle à Québec.
Première embûche : Québec était engagé profondément à accueillir des migrants qui fuient la guerre en Syrie. L’opération, déjà délicate sur le plan politique, est devenue tout à coup beaucoup plus ardue avec les attentats de Paris.
Les informations voulant qu’un des terroristes soit un « migrant » qui avait transité par la Turquie et la Grèce avant de réapparaître dans la Ville Lumière vont augmenter le sentiment d’insécurité chez bon nombre d’électeurs québécois.
Une bannière xénophobe à Québec et, surtout, une pétition depuis samedi sur l’internet demandant aux gouvernements de reporter l’arrivée des 25 000 migrants syriens vont cristalliser ces peurs.
Parmi les autres embûches que le gouvernement a lui-même posées sur son chemin : le débat sur la hausse de salaire des élus. Les libéraux rappellent que lorsque Jean-Marc Fournier a déposé son projet de loi, seuls les députés d’opposition ont applaudi. Depuis, le leader parlementaire péquiste Bernard Drainville a été particulièrement efficace par ses sorties sur une hausse « inacceptable » de 31 % du salaire des élus.
Leur salaire de base passerait à 140 000 $, ils renoncent à une allocation non imposable de 16 000 $, mais pas à une longue série de primes – de 10 à 25 % du salaire – récoltées au gré de leurs responsabilités.
En coulisses, chez les élus libéraux, on convient facilement que le caucus était très partagé sur l’opportunité d’aller de l’avant avec ce projet de loi, question de « timing », résume-t-on. Le cynisme déjà bien ancré à l’égard des politiciens ne fera que s’accroître.
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