Faubourg Contrecoeur - L'administration Tremblay n'a pas tenu compte de l'avis de ses fonctionnaires

Corruption à la ville de Montréal

Jeanne Corriveau - Dans un nouveau rapport sur le projet du Faubourg Contrecoeur, rendu public hier, le vérificateur général de la Ville de Montréal, Michel Doyon, confirme que l'administration Tremblay n'a pas tenu compte de l'avis de ses propres services lorsqu'est venu le temps de fixer le prix de vente du terrain. Le rôle joué dans ce dossier par le directeur général de la Ville, Claude Léger, a incité hier le chef de l'opposition, Benoit Labonté, à réclamer sa démission.

Dans le cadre du mandat d'enquête sur les transactions effectuées par la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) en 2007 et 2008, le vérificateur s'est aussi intéressé au travail des fonctionnaires de la Ville dans le dossier de Contrecoeur.
Dans un rapport rendu public hier, on apprend que lorsque la SHDM a avisé la Direction des stratégies immobilières de la Ville (DSTI) qu'elle vendrait le terrain pour
19,1 millions de dollars et qu'elle soustrairait un montant de 14,7 millions pour, notamment, la décontamination des sols, le chef de ce service, Joseph Farinacci, s'y est opposé. Il trouvait que les frais soustraits étaient trop élevés.
Malgré tout, en mars 2007, le directeur général Claude Léger a demandé au DSTI de donner suite au projet de la SHDM «dans les meilleurs délais possibles». Mécontent, Joseph Farinacci a quitté son poste. Un document, destiné aux élus qui doivent donner leur approbation à la vente, est alors rédigé selon les indications de Claude Léger; il comporte plusieurs omissions, souligne le vérificateur. On n'y mentionne pas qu'une somme de 15 millions sera versée au promoteur en lien avec la construction des infrastructures et que les coûts de 11 millions liés à la décontamination des sols sont préliminaires.
Mardi, le maire Gérald Tremblay a affirmé qu'il ignorait tout des pratiques douteuses qui avaient cours à la SHDM lorsque Martial Fillion la dirigeait. Celui-ci a été blâmé sévèrement par le vérificateur et par la firme Samson Bélair Deloitte & Touche plus tôt cette semaine.
Pour le chef de l'opposition, Benoit Labonté, il est toutefois clair que la Ville avait un lien direct avec la SHDM dans ce dossier et que le maire ne peut pas plaider l'ignorance. «Dans le contexte, le maire doit exiger le départ du directeur général Claude Léger pour le rôle qu'il a joué dans le dossier de la SHDM, a indiqué M. Labonté. On est en présence de deux choses l'une. Ou bien le maire ne savait pas ce qui se passait alors que tout son entourage le savait, notamment le directeur général et l'ex-président du comité exécutif [Frank Zampino]. Ou bien il le savait. Dans les deux cas, ça relève de l'incompétence», a-t-il dit.
M. Labonté a également dénoncé le fait que le directeur général de la Ville n'ait pas jugé bon de tenir compte de l'avis de ses propres fonctionnaires. Selon lui, «c'est une négligence inadmissible de la part du premier fonctionnaire de la Ville».
Claude Léger a la «pleine et entière» confiance du maire, a rétorqué hier l'attaché de presse de Gérald Tremblay, Martin Tremblay, sans vouloir commenter davantage.


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