États-Unis : à quoi sert la France ?

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«La France n'est plus la France»

Les entrevues de Trump avec la presse ont donné du poids aux souverainistes européens qui, à leur tour, pourront « drainer le marécage » de Bruxelles.
Dans son article du 17 janvier (« États-Unis : pour Donald Trump, la France ne compte pas »), Le Parisien déplore qu’aucune mention de la France n’ait été faite par Donald Trump dans ses récents entretiens avec le Times de Londres ainsi qu’avec le Bild.
Au cours de sa provocante campagne, comme depuis son élection, Trump a tourné le dos à l’idée de changement de régime, ne prononçant jamais les mots de « liberté » et de « démocratie », ânonnés par des élites bloquées depuis soixante-dix ans sur un « nouvel » ordre international…
Trump, plus simplement, observe deux dynamiques : la puissance étatique et l’idéologie révolutionnaire. Dans la première catégorie figurent la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et l’Allemagne – autrement dit, les vainqueurs « objectifs » de la Deuxième Guerre mondiale… avec les États-Unis, bien sûr.
Tous les autres sont des suiveurs ou, pour certains, de futurs « géants » en gestation perpétuelle (l’Inde, par exemple).
Quant aux idéologies révolutionnaires, qui veulent non seulement se saisir des « corps » mais des « âmes » de la planète, elles se résument aujourd’hui au messianisme américain et à l’islamisme fondamentaliste. L’un qui a régressé du stade de « culture » (pour reprendre la terminologie spenglerienne) à celui de « civilisation » – autrement dit, c’est déjà le commencement de la fin – et l’autre, qui atteint le somment de son cycle de culture, aux antipodes du politiquement correct, dans l’attente de son big bang mondial.
Ce qui surprend une Amérique qui se rend compte que les musulmans, conscients de leur « en-soi » géopolitique, politiquement intelligents et pétris de vitalité, ne sont pas, après tout, les simples supplétifs d’un « Occident » morbide.
Ce qui nous ramène à Trump, qui veut sortir l’Amérique du messianisme autant que du multilatéralisme technocratique pour la ramener à l’impérialisme traditionnel (celui de la realpolitik). Avec deux objectifs : la relance économique mondiale d’abord, et d’autre part la prévention de l’effondrement des châteaux de cartes Russie (très fragile), Chine (plus fragile qu’on ne le sait), États-Unis (idem) et Allemagne (SIDA politique), tous confrontés à l’expansion décomplexée d’un islamisme révolutionnaire à facettes multiples, tantôt corsaire, tantôt pirate, toujours dans l’ombre des « alliés » arabo-musulmans des États-Unis.
La France fatiguée, ses fils hors d’haleine, s’est couchée sur le sol pour dormir.
Pour les Américains, elle a cessé d’être un acteur de l’Histoire depuis 1917, du jour où justement elle déclara : « J’attends les Américains… » Puis elle a attendu les Allemands, puis encore les Américains, et maintenant encore les Allemands. Et maintenant, elle en est à « cacher ce terrorisme qu’elle ne saurait voir ».
Le 28 juillet dernier, le site Politico reprenait les propos de Trump tenus la veille en Floride : « Ça va empirer… voyez ce qui s’est passé avec ce prêtre français… un de mes amis partait en France il y a trois mois. Je viens de le revoir. Je lui demandais s’il avait aimé son voyage. Il m’a répondu qu’il n’y retournerait plus, ajoutant “parce que la France n’est plus la France”… ils ne vont pas aimer que je le dise, mais regardez Nice… la France n’est plus la France ! »
Reste que le choc des récentes entrevues de Trump avec la presse européenne aura donné du poids aux arguments souverainistes européens qui, à leur tour, pourront « drainer le marécage » de Bruxelles. C’est peut-être à ça que devrait servir la France…


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