50 $ milliards d'évasions fiscales Canada-Barbade en 2012 seulement

Et si les iles Turks et Caicos devenaient un territoire libre du Québec?

Tribune libre

Madame Marois, Première ministre du Québec,
Pour contrer le projet hyper centralisateur de Stephen Harper d’une seule Commission unique des valeurs mobilières et surtout, cette évasion fiscale inédite révélée dans le prochain ouvrage du professeur Alain Deneault de l'Université de Montréal référant à une entente de 1837 qui injecte actuellement 60 $ milliards de dollars Canadiens vers les névralgiques paradis offshore des Antilles comme la Barbade; le Québec, bientöt en élection générale après le dépôt d’un budget déficitaire, n’a d’autres choix que de se tourner vers… les Iles Turks et Caïcos, fiduciaires de comptes bancaires et du blanchiment issus également de la Barbade.
Une telle approche confondrait totalement tous les analystes, la classe politique et les médias d’ici et d’ailleurs - incluant plusieurs ex Premiers ministres qui ne cessent depuis votre prise du pouvoir, il y a 18 mois - de questionner le vide de votre Gouvernance souverainiste ou ont jugé de la « faiblesse » de vos idées et de votre équipe économique ministérielle.

Ainsi, pourquoi ne pas prévoir un vote futur à l’Assemblée nationale, sinon tenir un référendum d’initiative populaire (RIP) ou un minimum de débat public concernant un "Partenariat Québec" avec le paradis fiscal que sont les Iles Turks et Caïcos?

Ne serais-ce pas maintenant « À nous de choisir », comme le rappelait si bien le slogan de campagne électorale de votre parti le 4 septembre 2012? Ne seriez-vous pas également séduite à l’idée de tâter l’opinion des Québécoises et Québécois sur une telle association, entente économique ou union politique avec cette colonie britannique et archipel de 30 ilots de coraux en plein cœur des Caraïbes?

Perdre les Rocheuses pour gagner une ile paradisiaque.
« Une idée totalement saugrenue », me direz-vous, pour nous milliers de Québécois en mal permanent de soleil? Aucunement. Perdre nos Rocheuses et gagner des iles « paradisiaques », le choix est simple non? Je suis même persuadé que nos concitoyens et amis du West Island avec qui vous vous êtes engagés à respecter tous les droits voteraient OUI à 97 % pour une telle proposition !

Cela fait même près de 100 ans que ce peuple antillais a un œil sur le Haut et le Bas Canada. Monsieur Philippe Couillard - le nouveau chef du Parti libéral qui connait bien les Antilles pour avoir entretenu des amitiés professionnelles avec le Dr. Arthur Porter dans cet autre paradis fiscal que sont les Bermudes - se ferait sûrement un réel bonheur d’appuyer une telle idée centenaire.

En 1917 par exemple, le Premier ministre canadien, Robert Borden, évoquait un possible rapprochement entre le Canada et ces Iles; deux nations alors membres du Commonwealth. Plus récemment soit en 1974, à la demande des insulaires turques, un député canadien a même déposé à la Chambre des Communes un amendement en ce sens. En 2004, les trois partis politiques représentés au Parlement de la Nouvelle-Écosse ont voté à l’unanimité une invitation aux habitants de ce territoire britannique d’outre-mer à se joindre à cette province de l’Atlantique (1) ! Ne seriez-vous pas vous aussi tentée, Madame la Première ministre, de déposer à l’Assemblée nationale un futur projet de loi de gouvernance ou de souveraineté-association avec ces Iles, afin de mieux contrer l’évasion dans ce paradis fiscal? L’idée est des plus contemporaines et d’actualité dans ce contexte international d’évasions fiscales où de plus en plus d’États et de nations, petits et grands, cherchent à former et conclure diverses alliances et partenariats, y compris ceux nécessitant une justice sociale?
En 1986, les Turques-et-Caïques votaient à 90 % en faveur d’une annexion au Canada.
Il y a 28 ans, 90 % des 36 605 habitants des Iles Turques-et-Caïques ont voté en faveur d'une annexion au Canada. Ces nouveaux contribuables ne sont-ils pas trois fois plus nombreux que la population totale de nos Iles-de-la-Madeleine; un territoire que vous et l’ex Premier ministre du Québec, Monsieur Lucien Bouchard, percevez gorgé de réserves pétrolières et gazières alors que l’époque est aux énergies vertes et à l’électrification des transports? Ces Iles Turques-et-Caïques ne sont-elles pas plus populeuses que cette "13e province » qu'a été le 1er avril 1999, le Nunavut canadien? La superficie de ces Iles antillaises n’est-elle pas équivalente à celle de toute l'Ile de Montréal? Sa capitale Cockburn Town n'est elle pas, à vol d’avion, plus près de l'aéroport international Jean-Lesage à Québec qu'Ottawa ne l'est de Vancouver ou même de Cap-aux-Meules?

Bien sûr une telle idée exigerait de notre part d'offrir plus de places en garderies, maintenant à 7 $, dans la capitale touristique qu'est Providenciales mais aussi plus d'assurance maladie et plus d'assurance automobile, surtout que l'on circule à gauche sur les routes de ces iles britanniques! Mais ô combien notre balance commerciale avec cette partie des Antilles serait moins déficitaire, justement pour la pêche à la langouste ou encore par ce tourisme qui serait si réputé en semaines de relâches scolaires. Que dire en plus de tous ces fabuleux services financiers off shore, refuges et abris fiscaux pour banques milliardaires et entreprises qui naviguent annuellement dans des millions de profits et qui sont mal imposées comme le rappelle régulièrement le richissime Warren Buffet, conseiller d’Obama. Vous imaginez cette mine d’or pour le Québec uniquement, d’une infinitésimale taxe « Tobin » de 0,05 % à 0,2 % seulement sur les transactions boursières et devises transitant par ce paradis fiscal; comme le préconise depuis 40 ans le professeur américain James Tobin, Prix Nobel d’économie?

Une souveraineté-association couplée d’une taxe sur la spéculation et la richesse.
Une souveraineté-association ou partenariat avec une île qui transige en plus en dollars US - en quasi parité avec le dollar canadien - ne serais-ce pas une façon toute « Made in Québec » pour contrer cette odieuse spéculation dans ce Concert des Nations? D’ailleurs, onze pays du G-20 appliquent déjà différentes taxes sur les transactions financières, toutes unilatérales. Le Royaume-Uni a sa « Stamp Duty », un impôt de Bourse s'appliquant aux actions de nationalité britannique. Celle-ci rapporte chaque année entre 4 et 6 milliards d'euros. La Corée du Sud taxe les transactions sur les actions, l'Inde sur les produits dérivés, tandis que le Brésil inclut les obligations.

Ne serais-ce pas aussi une manière « toute Québec » de contrer cette seule et unique Commission des valeurs mobilières « All Canadian », si chère à ce gouvernement de M. Harper, diminué politiquement au Québec avec cinq députés seulement et élu par moins de 40 % des Canadiens? Un gouvernement fédéral qui, de surcroît, a préféré déjà à l’encontre des intérêts du Québec (et des impôts des contribuables), subventionner le développement hydroélectrique et le futur transport interprovincial qui proviendront des chûtes Churchill au Labrador.

En fait, je ne peux que vous inviter humblement et en toute sincérité, à oser montrer à la face du monde que le Québec est ouvert à de nouveaux modèles de fonctionnements socioéconomique, environnemental et politique, en conformité et cohérence des quatre piliers de votre précédent Plan d’action gouvernemental axé sur : l’Intégrité, l’Identité, la Prospérité et la Solidarité (internationale).


N.B.: L’auteur est géographe de formation et réside dans Rosemont. Il est détenteur d’une MBA spécialisée en entreprises collectives et chargé de cours en gestion philanthropique, aux niveaux collégial et universitaire.

Copies conformes :
• M. François Gendron, Vice premier ministre du Québec et Ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation;
• Monsieur Nicolas Marceau, Ministre des Finances et du Revenu
• M. Réjean Hébert, Ministre de la Santé et responsable des Aînés
• M. Alexandre Cloutier, Ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes
• M. Jean-François Lisée, Ministre des Relations internationales, de la Francophonie et responsable de la région de la Métropole et Député de Rosemont
• Mme Diane De Courcy, Ministre des Communautés culturelles et de l’Immigration,
• Madame Agnès Maltais, Ministre du Travail de l’Emploi et de la Solidarité sociale
• Madame Nicole Léger, Ministre de la famille et des Services sociaux
• Monsieur Pascal Bérubé, Ministre délégué au Tourisme
• Députés, Médias.
(1) « Nova Scotia votes to invite Turks and Caïcos to joint it », CBC-Radio-Canada, 22 avril 2004 : http://www.cbc.ca/news/canada/story/2004/04/22/turkscaicos_040422.html

Squared

Gérard Briand46 articles

  • 88 036

L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2014

    La belle affaire...T et C deviennent québécoises et on devient la Guadeloupe. Les habitants des autres iles arrivent à T et C font un enfant et deviennent québécois
    comme par hazard et OOPS les bateaux arrivent ici, après tous ils diront moi je suis québécois, faites moi vivre maintenant.
    Il y a des milliers d' illégaux qui se font vivre par la France en ayant passé en Guadeloupe via la chaloupe.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2014

    La richesse de ces îles s'évanouirait aussitôt que l'annexion serait faite.
    Il faut penser aux îles Vierges, St.Kitt, Montserrat, etc.. qui vont prendre le relai de la piraterie financière.
    Alors qu'on se débarrasse de la corruption ici, pourquoi l'inviter ?

  • Normand Paiement Répondre

    24 février 2014

    Monsieur Briand,
    Même si les Antilles françaises ne sont pas des paradis fiscaux comme tels, n'y aurait-il pas intérêt pour le Québec d'établir des rapports plus étroits avec la Martinique, la Guadeloupe, la Désirade et Saint-Martin?
    Après tout, ce sont des paradis tropicaux où l'on parle français!
    Il est vrai qu'on y utilise l'euro, une monnaie forte qui n'en fait pas des destinations touristiques bon marché, mais il me semble qu'un rapprochement avec ces îles ne serait pas à négliger pour autant.
    Le niveau de vie et le niveau d'éducation élevés de leurs habitants permettraient sans doute aux entreprises québécoises d'y écouler bon nombre de produits manufacturés, lesquels proviennent pour la plupart de France et d'Europe à l'heure actuelle.
    Des échanges économiques, culturels et autres seraient très certainement bénéfiques à toutes les parties intéressées. On parle de populations totales de plus de 800 000 habitants, c'est-à-dire l'équivalent de 10 % de la population québécoise, ce qui n'est pas rien en terme de marché potentiel!
    Cordialement,
    Normand Paiement