Les médecins de famille du Québec empocheront au moins 1 milliard $ de plus au terme d’une entente avec Québec dont les détails demeureront secrets.
Les omnipraticiens auront droit à une hausse salariale de 14,6 % sur huit ans, a indiqué vendredi le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, en dévoilant les grandes lignes de l’entente conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Il s’agit d’une hausse annuelle moyenne de 1,8 % entre 2015 et 2023.
À terme, les médecins obtiendront 340 millions $ de plus par année, mais certaines augmentations importantes seront accordées dès l’an prochain et deviendront cumulatives. Il faut ajouter à cela un montant non récurrent de 635 millions $.
Le total excède le milliard de dollars sur la durée de l’entente, confirme-t-on au Conseil du trésor.
À ce jour, le revenu moyen d’un médecin de famille au Québec est de 287 000 $, selon les informations publiées lors de l’étude des crédits.
Rattrapage
Québec affirme toutefois que seulement 63 millions $ en «argent neuf» seront déboursés par le Trésor public, puisque l’entente inclut des sommes reportées depuis 2014 en vertu de l’étalement du rattrapage salarial des omnipraticiens face à leurs collègues de l’Ontario.
«Le Québec règle ses comptes», s’est félicité Pierre Moreau au cours d’un point de presse aux côtés du président de la FMOQ, Louis Godin.
Mais les toubibs québécois pourraient bénéficier d’un nouveau rattrapage salarial. En effet, l’Institut canadien d’information sur la santé sera chargé de déterminer si les omnipraticiens du Québec ont atteint la parité avec leurs collègues ontariens. Sinon, Québec négociera un nouveau rattrapage.
Si Pierre Moreau estime que les médecins ont atteint la parité, le président de la FMOQ, Louis Godin, affirme plutôt qu’un écart de 15 % à 20 % subsiste toujours avec l’Ontario. «On pense que, pour les médecins de famille, ce rattrapage-là n’est pas complètement fait», dit-il.
Peu de transparence
L’annonce de vendredi a fait l’objet d’un communiqué laconique qui n’incluait aucune des sommes de l’entente. Au cours de la journée, le ministre et ses fonctionnaires ont révélé les montants au compte-gouttes, offrant des informations souvent partielles et contradictoires.
L’entente avec la FMOQ, elle, demeurera secrète. Pierre Moreau fait valoir que celle-ci «n’est pas une convention collective» et qu’elle contient «une stratégie de négociation» en vue des pourparlers avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec. «Le gouvernement ne s’est jamais engagé à rendre publique l’entente», dit-il.