Entente avec les médecins: Couillard remet en question l'auto-administration des masses salariales et le principe de l'équité par rapport à l'Ontario

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Couillard pris dans la tourmente de la rémunération excessive de ses ex-collègues médecins

Philippe Couillard remet en question l’auto-administration des masses salariales par les fédérations médicales et le principe de l’équité salariale par rapport à l’Ontario, bien qu'il vienne de signer une entente qui perpétue ces privilèges.


«Il y a deux questions légitimes à se poser pour les prochaines années. La question de l’auto-administration des masses [salariales] par les fédérations et également le principe de l’équité externe, mais on ne rouvrira pas les négociations que l’on vient de clore, soyons clairs là-dessus», a affirmé le premier ministre vendredi, lors du point de presse de clôture de sa mission d’une semaine en France.


En effet, le gouvernement Couillard vient à peine de signer avec les médecins spécialistes une entente qui comprend l’auto-administration des masses salariales et le rattrapage salarial par rapport aux médecins de l'Ontario. «On ne peut pas tout faire en même temps», s’est-il justifié.


Rappelons que, selon cette entente, l’Institut canadien d’information sur la santé sera chargé de vérifier si un écart de rémunération subsiste entre spécialistes québécois et ontariens. Si c'était le cas, un conseil de règlement déterminerait l’écart à combler. Toutefois, Québec pourrait décider de la façon de régler la différence.


Par contre, si l’étude révélait que les médecins québécois sont mieux rémunérés que leurs homologues ontariens, l’entente ne serait pas rouverte pour que leur rémunération soit revue à la baisse.


Aujourd’hui, M. Couillard s’en prend carrément à ce principe qu’il appuyait pourtant jusqu’à tout récemment. «Est-ce qu’on va continuer à se déclarer dépendants de ce qui se passe ailleurs pour la rémunération des médecins? Je pense que ce sont des questions légitimes à poser», a-t-il dit.


M. Couillard a ajouté qu’on pourrait toujours poser ces questions «entre deux négociations», puisque des négociations permanentes ont lieu avec les fédérations médicales. «Mais il ne faut pas s’attendre à ce que ce soient de sujets faciles. C’est, éventuellement, des questions sur lesquelles le gouvernement peut se prononcer», a dit le premier ministre.


M. Couillard réagissait à l’abandon de la «prime jaquette», accordée aux médecins qui enfilent gants, masque et jaquette pour voir un patient isolé. Cette prime était prélevée à même l’enveloppe de rémunération globale des docteurs, mais choisie par la Fédération des médecins spécialistes. Il félicite la FMSQ et lui demande maintenant d’investir ces sommes pour améliorer l’accès aux soins.


Il a par ailleurs raillé les 750 médecins québécois qui ont signé une pétition pour dénoncer les hausses salariales dont ils continuent de bénéficier. Les plaintes de ces médecins ont été reprises dans Le Monde en France et dans le Washington Post aux États-Unis. «On attend les chèques», a-t-il lancé.