Énergie: plaidoyer pour un front commun vert de l’Est

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L'objectif stratégique sous-jacent : intégrer de façon définitive l'économie québécoise au grand ensemble canadien pour rendre l'indépendance du Québec impossible

Les provinces de l’est du Canada, parmi lesquelles figurent le Québec, l’Ontario, Terre-Neuve et les provinces maritimes, partagent une vision et des défis semblables au sujet de plusieurs questions énergétiques. Pour cette raison, un groupe de chercheurs de ces mêmes provinces suggère la mise sur pied d’une politique énergétique commune pour l’est du Canada dans l’espoir d’inciter l’ensemble du pays à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

« Au fédéral, il n’existe qu’une seule considération énergétique, celle de vendre le plus de pétrole possible. Or, cette attitude nuit à l’est du Canada », qui n’a pas les mêmes ambitions. « Les décisions et les investissements fédéraux vont tous dans cette direction. Par exemple, l’essentiel des investissements en recherche est consenti à des projets portant sur la captation et le stockage du CO2, ce qui représente encore une fois un soutien aux énergies fossiles. Si les provinces de l’Est se regroupaient, elles pourraient forcer des changements. L’entente conclue entre M. Couillard et Mme Wynne première ministre de l’Ontario] au sujet de l’oléoduc Énergie Est qui traversera l’Ontario et le Québec a fait des vagues à travers le Canada. Le fait de voir le premier ministre de l’Alberta, Jim Prentice, débarquer à la course en Ontario et au Québec pour rencontrer Mme Wynne et M. Couillard, nous montre que le moindre petit accord entre les provinces peut faire bouger les choses », souligne le physicien de l’Université de Montréal Normand Mousseau, qui est l’un des auteurs d’une [« stratégie énergétique pour l’est du Canada ».

Hydroélectricité et énergie éolienne

Compte tenu de l’énorme potentiel hydroélectrique et éolien dans l’est du Canada, il serait avantageux d’étendre les lignes de transmission de l’électricité afin d’interconnecter toutes les provinces de l’Est. « Cela nous permettrait de produire une électricité 100 % renouvelable », fait remarquer Catherine Potvin, professeure au Département de biologie de l’Université McGill et coauteure de la stratégie. « On aiderait ainsi l’Ontario, qui désire se convertir aux énergies renouvelables, et cela permettrait au Québec de vendre son hydroélectricité », alors que nous disposons de surplus, dont la plus grande partie est exportée et vendue à perte, ajoute M. Mousseau.

Les chercheurs souhaiteraient également que l’Ontario et les provinces maritimes rejoignent le traité de la Western Climate Initiative, qui est un marché du carbone auquel participe le Québec. « On créerait ainsi un grand bloc qui deviendrait un leader susceptible de rallier d’autres provinces encore, comme le Manitoba. Étant plus nombreux, on pourrait adopter des normes d’efficacité énergétique. On isolerait ainsi les provinces les plus récalcitrantes », affirme Mme Potvin.

Les auteurs de la stratégie démontrent également que l’électrification des transports est un projet tout à fait jouable. « L’Ontario possède une industrie automobile qui bat de l’aile. Or, cette infrastructure pourrait être convertie pour la construction de voitures électriques. Le Québec trouverait là un nouveau marché pour son électricité », fait valoir Mme Potvin.

En matière de transport de l’énergie, les provinces de l’Est auraient tout avantage à se regrouper pour réclamer des règles claires, indique aussi M. Mousseau. « Le transport ferroviaire, notamment, relève d’une juridiction fédérale, mais comme on l’a vu à Mégantic, ce sont les provinces qui ramassent les pots cassés à la fin. »


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