Si la couronne de Montréal nous a habitués à des luttes serrées lors des dernières élections, cette fois-ci, l’est de l’île de Montréal sera aussi à surveiller le premier octobre prochain.
«C’est vraiment ce qui est nouveau dans cette élection-ci», observe Bryan Breguet, créateur du site de projection Too close too call, qui compile l’ensemble des résultats des derniers sondages pour dresser le portrait dans chaque circonscription.
Selon le modèle statistique du site, la CAQ a des chances dans Pointe-Aux-Trembles, Bourget, Rosemont et Maurice-Richard, quatre circonscriptions sur l’île de Montréal, là où ni le parti de François Legault ni l’ADQ n’ont réussi à faire élire un candidat.
Québec solidaire peut aussi espérer faire deux ou trois gains, dans les quartiers centraux de Montréal, où le parti de gauche continue de gruger des appuis au PQ.
«Avant les seules luttes sur l’île de Montréal, c’était entre Québec solidaire et le PQ. Maintenant la CAQ est tellement forte en banlieue que son avance déborde aussi sur l’île», renchérit Bryan Breguet.
D’après Too close too call, la Rive-Nord serait entièrement submergée par une vague caquiste si des élections avaient lieu aujourd’hui. Des vedettes péquistes, comme la vice-cheffe Véronique Hivon ou l’ancien ministre des Finances Nicolas Marceau seraient même battues.
En fait, le PQ risque d’être complètement rayé du 450. Sur la Rive-Sud, la CAQ raflerait à peu près tout, reléguant les libéraux aux quelques circonscriptions où une partie importante de l’électorat est non francophone.
Non-francophones acquis aux libéraux?
Les électeurs anglophones et allophones constituent la base du Parti libéral et leur assurent bon nombre de comtés dans la grande région métropolitaine. Dans l’ouest de l’île de Montréal, évidemment, mais aussi pour trois des six sièges en jeu à Laval, souligne Jean-Marc Léger, président de la firme de sondage Léger.
«À chaque élection, le vote libéral chez les non-francophones est autour de 80 %. Dans notre dernier sondage, il est tombé à 62 %. On dit toujours que c’est possible qu’ils délaissent les libéraux, mais en réalité, ça ne se passe jamais», tient à rappeler le sondeur.
Tout peut changer
Selon le dernier coup de sonde de Léger, publié samedi dans les pages du «Journal de Montréal», la CAQ récolte l’appui de 36 % à l’échelle de la province, contre 30 pour le PLQ, 18 pour le PQ et 10 pour Québec solidaire, mais 45 % des Québécois pourraient changer d’avis.
«J’ai déjà vu 40, mais jamais 45. Les gens peuvent changer d’idée, les chefs sont mal-aimés, les enjeux ne sont pas encore clairs, ça montre que l’élection est encore ouverte», conclut Jean-Marc-Léger.
Cinq luttes à surveiller
Rosemont
Jean-François Lisée est menacé dans sa propre circonscription, selon le modèle de Too Close too call. Le chef péquiste arriverait au coude-à-coude avec la caquiste, Sonya Cormier, et le candidat vedette de Québec solidaire, l’ancien journaliste de «La Presse» Vincent Marissal.
Pointe-aux-Trembles
Le grand retour de Jean-Martin Aussant au PQ n’est pas garant d’une victoire. La mairesse de Rivières-des-Prairie-Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, qui a décidé de porter les couleurs de la CAQ, pourrait jouer les trouble-fête en arrachant ce fief souverainiste. Dans la plus récente estimation de Too Close too call, elle devance l’ancien chef d’Option nationale.
Taillon
Taillon sera le théâtre d’un duel à finir entre un médecin et une pharmacienne dans ce château fort péquiste, qui a été représenté par René Lévesque et Pauline Marois. Pour l’heure, le candidat vedette de la CAQ, le Dr Lionel Carment, mène de 13 points sur l’ancienne présidente de l’Ordre des pharmaciens, Diane Lamarre, qui sollicite un second mandat sous la bannière péquiste.
Châteauguay
Rien n’est joué pour le libéral Pierre Moreau, souvent présenté comme l’un des possibles successeurs à Philippe Couillard. Même si la CAQ n’a toujours pas annoncé le nom de son candidat dans Châteauguay, le parti talonnerait l’actuel ministre des Ressources naturelles, toujours d’après Too close too call.
Saint-Jérôme
L’économiste de droite Youri Chassin, candidat vedette pour la CAQ, a de très bonnes chances de ravir ce comté au Parti québécois, s’il on se fie à la simulation de Too close too call, il devancerait le député péquiste sortant, Marc Bourcier, de quinze points.