Élection partielle dans Rousseau - Victoire décisive du PQ

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Alec Castonguay - Saint-Esprit -- La logique a été respectée hier soir dans Rousseau, alors que le Parti québécois a remporté une victoire décisive à l'élection partielle. Les citoyens de cette circonscription de Lanaudière ont élu le péquiste Nicolas Marceau avec 56,9 % des voix. Il remplacera François Legault à l'Assemblée nationale, car ce dernier a quitté la vie politique en juin dernier.
Après une amère défaite lors de l'élection partielle du 22 juin dernier dans Rivière-du-Loup, le Parti québécois ne pouvait se permettre de perdre cette circonscription, considérée comme un bastion péquiste. La salle de réception Lanaudière, en bordure du petit village de Saint-Esprit, était remplie hier soir de partisans de Nicolas Marceau, visiblement anxieux en attendant les résultats. L'ambiance de fête a toutefois rapidement gagné les militants, puisque Nicolas Marceau n'a jamais tiré de l'arrière. Son plus proche rival, l'homme d'affaires et candidat libéral Michel Fafard, a récolté 30,9 % des voix.
«Que ça fait plaisir!», a lancé la chef du PQ, Pauline Marois, heureuse et soulagée. «On en avait assez des victoires morales, alors, on a une vraie victoire!» Selon elle, les citoyens de Rousseau ont choisi «l'avenir». «Nicolas Marceau est un brillant économiste qui est un apport important à notre parti. Il amène ses connaissances et ses compétences au service du Québec», a soutenu Mme Marois.
La députée Agnès Maltais n'a jamais perdu confiance pendant la campagne. «C'est un comté que François Legault a bien traité. Je pense que le flambeau sera très bien porté par Nicolas Marceau», a-t-elle dit hier. Le vainqueur a promis aux citoyens de sa circonscription de «ne ménager aucun effort» pour bien les représenter.
La circonscription de Rousseau, dans Lanaudière, est détenue par le Parti québécois depuis 15 ans. Elle englobe les villes de Rwadon, Saint-Alexis-des-Monts, L'Assomption, Sainte-Julienne, L'Épiphanie et Saint-Lin-Laurentides, parmi d'autres. L'ancien député François Legault, vedette de son parti, y était bien implanté depuis 1998. En décembre dernier, il avait remporté l'élection avec 10 000 voix d'avance sur son rival libéral. Le candidat du PLQ, Michel Fafard, tentait d'ailleurs de nouveau sa chance, après avoir subi la défaite aux mains de François Legault. M. Fafard avait récolté 22 % des suffrages en 2008. Tard en soirée, le premier ministre Jean Charest n'avait toujours pas pris la parole devant les militants libéraux.
Cinq candidats étaient en lice lors de cette élection partielle. Outre Nicolas Marceau et Michel Fafard, Jean-Pierre Parrot tentait sa chance sous la bannière de l'Action démocratique du Québec. Il a récolté 4,7 % des voix, loin derrière ses deux adversaires principaux. En 2008, M. Parrot, était arrivé troisième, avec 16 % des suffrages.
Le représentant de Québec solidaire, François Lépine, a été crédité de 4,4 % des voix hier, alors que le chef du Parti vert, Guy Rainville, en recevait 3 %. Le siège de Rousseau était vacant depuis le 25 juin dernier. Le taux de participation a été faible, à 30,2 %.
Un spécialiste de l'économie
Le Parti québécois a remplacé un spécialiste de l'économie par un autre au sein de sa députation. Nicolas Marceau, 45 ans, économiste et professeur à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), est destiné à occuper la place de François Legault sur les questions de finances publiques et de développement économique de la province. Il a notamment été membre de la Commission sur le déséquilibre fiscal, présidée par Yves Séguin.
Il tentera de mélanger ses compétences avec la promotion de la souveraineté. «J'ai hâte de m'engager dans le débat économique autour de la souveraineté du Québec. Le Québec a tout ce qu'il faut pour prendre son envol», a affirmé M. Marceau à ses militants hier. En point de presse, il a soutenu vouloir «remettre les pendules à l'heure» dans le débat économique sur la souveraineté.
Le candidat péquiste, qui a reçu cinq fois la visite de sa chef Pauline Marois depuis un mois, a notamment fait campagne pour un accès plus facile aux soins de santé, l'obtention de places supplémentaires en garderie, le soutien des organismes communautaires, l'appui aux agriculteurs et l'environnement. Comme tous les candidats, M. Marceau a promis qu'il ferait de la voie de contournement de la route 158, dans Saint-Lin-Laurentides, une priorité de son mandat.
Le premier ministre Jean Charest a fait deux visites dans la circonscription pour appuyer son candidat. Preuve que les libéraux tentaient de faire changer cette région de couleur politique, M. Fafard a également reçu la visite de plusieurs ministres pendant la campagne. Homme d'affaires -- il était à la tête d'une entreprise de portes et fenêtres --, Michel Fafard a joué à fond la carte du pouvoir, invitant les citoyens de Rousseau à voter du «bon bord» pour avoir du changement. Son slogan, «Le pouvoir d'agir», n'a visiblement pas convaincu les citoyens.
M. Fafard avait également fait jouer l'attachement à la région, puisque son adversaire, Nicolas Marceau, ne vient pas de ce secteur de Lanaudière. M. Marceau, qui réside à Montréal, ne voit toutefois pas son origine comme un problème. «François Legault habitait à l'extérieur du comté et, malgré tout, il a servi les citoyens de façon impeccable», a-t-il dit.


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