André Boisclair

Éducation et délicates questions

Québec 2007 - le facteur «homophobie»

Le Parti québécois a placé sa neuvième journée de campagne, jeudi, sous le thème de l'éducation.


En point de presse à l'École secondaire Neufchâtel, à Québec, le chef péquiste André Boisclair a annoncé certains détails de son plan pour la réussite scolaire aux niveaux primaire et secondaire. Le coût total de ces mesures est évalué à 450 millions de dollars.
Dans sa plateforme, le PQ propose d'embaucher 250 conseillers pédagogiques pour continuer à améliorer la qualité de l'enseignement. Les péquistes souhaiteraient mettre sur pied un programme de mentorat pour les jeunes enseignants et augmenter le temps consacré à la formation continue de ceux-ci.
M. Boisclair a dit être en faveur d'un bulletin universel dans les écoles, avant de réaliser que cela n'était pas inscrit dans sa plateforme. Il a parlé ensuite de la nécessité d'un bulletin plus « clair » pour remplacer le flou actuel dans les méthodes d'évaluation des élèves.
Sans que ce sujet soit abordé dans sa plateforme, André Boisclair a répondu à des questions sur le problème de la violence dans certaines écoles. Il a suggéré que des travailleurs de rue ou des policiers collaborant avec des organismes communautaires deviennent éventuellement des intervenants sur ces questions.
Des questions qui n'étaient pas au programme
Le sujet du moment était l'éducation, mais André Boisclair a dû aborder plusieurs autres points pendant la période des questions qui a suivi son allocution.
C'est un André Boisclair excédé qui a répondu aux questions touchant à son homosexualité

À un journaliste qui lui demandait si son homosexualité constituait un boulet pour le Parti québécois, pour sa campagne, André Boisclair a répondu, visiblement mal à l'aise, excédé même :
« Vous savez quoi, je vais laisser les Québécois répondre à cette question-là. Moi, je sais les Québécois épris d'égalité, épris de liberté, s'il y a des gens qui veulent amener la campagne sur cette question, c'est pas moi qu'ils vont rencontrer sur leur chemin, mais des millions de Québécois. »
Cette question découlait des déclarations à caractère homophobe d'un animateur de radio de Jonquière, Louis Champagne. Celui-ci a dit que les travailleurs du Saguenay « ne voteraient pas pour une tapette ».
André Boisclair, dont l'homosexualité est déclarée depuis longtemps, a répondu qu'il s'agissait de déclarations insultantes pour les gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et qu'il croyait pour sa part aux valeurs d'égalité entre hommes, femmes et personnes de toute orientation sexuelle.
Luttes serrées au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Le Parti québécois sent le souffle de ses adversaires même dans des régions considérées comme ses bastions.
C'est ce que révèle un sondage Unimarketing/Le Quotidien/TVA-Saguenay publié jeudi, au sujet des intentions de vote au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le PQ y obtient 32 % de la faveur populaire, contre 29 % pour le Parti libéral, 11 % pour l'Action démocratique et 3 % pour Québec solidaire. Pas moins de 21 % des répondants sont indécis.
La lutte serait très serrée entre le PQ et le PLQ dans quatre des cinq circonscriptions de la région, dont deux étaient détenues par les libéraux à la dissolution de l'Assemblée nationale: Karl Blackburn est le député sortant de Roberval, tandis que Françoise Gauthier représentait la circonscription de Jonquière.
Des luttes serrées s'ajoutent maintenant dans Chicoutimi, où le libéral André Harvey détiendrait une courte avance sur le péquiste et député sortant Stéphane Bédard et l'adéquiste Luc Picard, et dans Lac-Saint-Jean, où le péquiste Alexandre Cloutier est talonné par un candidat de prestige du PLQ, le Dr Yves Bolduc. L'ADQ leur oppose le maire de Saint-Nazaire, Éric Girard.
Au sujet de la perception des chefs, les résultats sont serrés: 31 % disent qu'André Boisclair ferait le meilleur premier ministre, 28 % préfèrent Jean Charest, tandis que 26 % choisissent Mario Dumont.
Rappelons que la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean a voté oui aux référendums de 1980 et 1995.
Le sondage a été réalisé du 24 au 27 février auprès de 1271 personnes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La marge d'erreur est de 2,8 %, 19 fois sur 20.


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